Night Circus à la TOHU | Nouveau spectacle haut en couleur de la Recirquel Company Budapest

C’est l’histoire de neuf Icare en devenir, dont le plus grand désir est de s’envoler au sommet d’un monde rythmé par des basses obsédantes d’électro mêlées aux mélodies nostalgiques d’un piano à queue resté sur terre, d’un monde partagé entre douceur, séduction et burlesque, et tout cela dans un décor urbain d’édifices en pleine décrépitude de plusieurs mètres de hauteur, suspendus dans les airs.

C’est l’histoire de neuf acrobates avertis, tous uniques mais tous unis, qui se contorsionnent dans un joyeux mélange de styles pour faire éclore de leur corps une véritable magie poétique.

C’est l’histoire d’un cirque qui se veut moderne et nouveau en gommant les frontières avec le théâtre, la danse et la musique, tout en omettant les traditionnels nez rouges et animaux en tout genre.

C’est l’histoire d’une troupe toute jeune, fondée en 2012 par le chorégraphe Bence Vági à Budapest (Hongrie). Bienvenue dans le monde fabuleux de la Recirquel Company Budapest !

Avant même les quatre-vingt cinq minutes de spectacle, c’est un univers plein de magie qui s’ouvre au public – principalement des adultes. On pénètre dans ce chapiteau moderne permanent d’architecture verte qu’est la TOHU avec le violon et la voix de Zeneli Codel des Mains Tendres, le jonglage de Charlie, les figures en papier journal recyclé de Chadi Ayoub, et les saveurs du petit restaurant de la salle. Un décor qui, en somme, offre une transition parfaite entre deux mondes bien distincts.

Ainsi, on monte à bord d’un avion Air France avec Sophie, chef de cabine, qui laisse rapidement la place aux acrobates apparaissant dans chaque allée, se faufilant à travers les strapontins, se figeant tels des personnages de cire dans des positions aussi surprenantes qu’incongrues, après avoir soufflé des paillettes annonçant la magie qui s’ensuit.

On assiste tout d’abord à un numéro de tissu aérien où le piano laisse la place à des voix lointaines de femmes, puis c’est une valse burlesque sur un fil entre une diva maladroite et un gentleman rêveur où se conjuguent cochon pendu et numéro d’équilibriste, cerceaux et monocycle.

Photo par Francesca Torracchi.

Photo par Francesca Torracchi.

Après le chant séducteur de la meneuse de la troupe, charmante et envoutante, on déguste de nouveau quelques notes de notre piano dramatique avant de retrouver les basses répétitives électro dans un numéro sur cannes où sept acrobates se côtoient dans une parfaite harmonie. Un numéro plein d’humour et de finesse succède à ces véritables prouesses physiques, il s’agit d’un gourmet magicien qui tente in fine de se retrouver dans les bras de celle qu’il cache sous ses cloches.

Après ce numéro apparaît un couple accompagné simplement du piano qui épouse dans sa mélodie les courbes majestueuses des acrobates. Deux autres contorsionnistes prennent la place centrale autour d’un mât accompagné de la mélodie d’un piano et d’un violoncelle, malheureusement enregistré – seul bémol car le public aurait aimé voir l’instrument, à l’instar du piano.

Après l’intermède d’un chant hongrois aux allures de cabaret, un nouvel Icare s’envole le long d’un fil pour laisser la place au dernier numéro, celui d’un homme suspendu à deux cordes, survolant le public de tout son être. Sous l’éclairage en petites bulles et les voix lointaines, les artistes au complet descendent de nouveau les allées, pour qu’enfin Icare revête ses ailes si précieuses. C’est la fin d’un rêve qui nous aura fait perdre totalement la notion du temps, aussi bien du jour que de la nuit – un rêve qui se nomme Night Circus et qui est à découvrir jusqu’au 22 octobre à la TOHU de Montréal.

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