MxPx en tournée québécoise | La capitale du punk rock tient sa réputation

Le punk rock était à l’honneur ce week-end avec le passage en sol québécois tant attendu de la tournée nord-américaine du groupe MxPx. Cet arrêt était attendu tout autant par les fans que du groupe lui-même, qui annonçait sans gêne, à l’approche du week-end sur ses réseaux sociaux, son excitation de venir performer dans la capitale mondiale du punk rock. Le chanteur, Mike Herrera, en avait déjà profité un peu cet été comme bassiste du groupe Goldfinger, qui a fait quelques dates au Québec dans certains festivals. Mais, cette fois-ci, c’est en tant que leader de la formation MxPx qu’il vivra l’expérience.

Accompagné du groupe The Ataris, ils ont fait un arrêt à Québec, au Théâtre Capitole, vendredi 24 octobre en soirée, et à Montréal, au MTelus, le 25 octobre. Seulement deux groupes pour remplir une soirée entière; j’étais un peu incertain que la soirée allait en valoir le coût du billet, mais les deux groupes se sont chargés de me démontrer à quel point j’avais tort de penser ainsi! En texte le dynamisme du show de Québec, et en photo la fougue de celui de Montréal.

The Ataris

C’est sous une lumière très tamisée que The Ataris a fait son apparition sur scène. Immédiatement, on ressent le feeling plus émotif de la musique du groupe, qui contraste avec l’énergie brute attendue d’une soirée punk rock. Cette ambiance va rester tout le long de leur prestation, ce qui finit un peu par nuire à la montée en énergie qu’un groupe en ouverture doit proposer. En début de prestation, le public est très attentif. On reconnaît facilement les fans de la première heure, qui entonnent des classiques comme In This Diary et The Hero Dies in This One, les bras en croix, comme s’ils étaient en pleine prière, absorbés par les paroles de Kristopher Roe.

Malgré des titres-phares comme San Dimas High School Football Rules, l’ambiance générale manquait d’éclat et peinait à décoller. Elle s’est cependant véritablement enflammée lorsque le groupe a lancé les premières notes de sa reprise iconique de The Boys of Summer de Don Henley. La salle entière s’est alors mise à chanter du fond des poumons, créant le moment le plus mémorable du set. Ce fut toutefois une performance un peu courte. Après seulement 40 minutes, le groupe a quitté la scène. Avec seulement deux groupes au programme, on en aurait définitivement pris plus.

MxPx

Après le set plus introspectif de The Ataris, le changement d’ambiance est radical. MxPx débarque et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça part fort et avec fracas. Dès la première chanson, Mike Herrera tente une jonglerie avec sa basse qui s’avère un peu ratée. Résultat : une basse amochée au sol et une deuxième à peine rattrapée qui aura besoin d’un peu d’amour technique pendant le reste du morceau. Certains diront que ça, c’est punk rock!

Si je me demandais au départ si le public en aurait pour son argent, la réponse est arrivée sans le moindre doute. Je l’avoue, MxPx n’a jamais été dans mes groupes favoris, les trouvant un peu soft à mon goût. Mais ce soir : WOW! Quelle claque! Le quatuor a livré une performance qui balaye tous les préjugés. On est dans le punk rock pur et dur, rapide, agressif, mais qui reste toujours amical et rassembleur. Le groupe a enchaîné les hymnes à un rythme effréné, de Play It Loud à Secret Weapon, provoquant des vagues de crowd surfing et des mosh pits du début à la fin.

Fait intéressant, la foule donnait moins l’impression du traditionnel « boys club » souvent associé aux soirées punk rock, la gent féminine étant beaucoup plus présente qu’à l’habitude. Serait-ce la faute du chanteur Mike Herrera? À chaque fois qu’il s’avançait vers la foule, on se serait presque cru dans un show des Backstreet Boys tellement les filles devenaient survoltées. Ce n’est pas méchant, mais c’était un détail assez cocasse qui n’est pas habituel lors d’une soirée punk rock.

Le point culminant a sans doute été atteint avec l’incontournable Chick Magnet, où l’énergie de la salle a atteint son paroxysme. Mais c’est lors du rappel que le groupe a asséné le coup de grâce. Les dernières pièces, comme Responsability et Let’s Ride, ont frappé tellement fort que tout le plancher du Capitole s’est activé, vibrant sous l’assaut d’un public complètement déchaîné.

Au final, mes doutes ont été complètement anéantis. Le groupe, visiblement en très grande forme et préparé au quart de tour, a offert un set marathon de 90 minutes sans jamais s’arrêter pour respirer. Avec 23 chansons au total, et ce n’est pas rien pour un groupe aussi énergique. Une performance généreuse qui a non seulement converti un sceptique, mais qui a mis le feu au Théâtre Capitole et a prouvé que chaque dollar du billet était largement mérité.

La capitale mondiale du punk rock n’aura pas déçu une fois de plus, autant pour les groupes que les fans présents, qui se sont mutuellement donné une grosse dose d’amour à la sauce punk rock. Dimanche, la tournée quitte le sol québécois en direction de nos voisins du sud, mais ce n’est certainement pas la dernière fois qu’ils planifieront un arrêt par chez-nous.

Photos en vrac

The Ataris

   

MxPx