crédit photo: Pierre Langlois
Concurrence

Montréal Anti-Jazz Police Festival – Jour 4 | Concurrence et son jazz aux accents soul, Unessential Oils et son rock passionant et le conteur et chanteur Oren Bloedow

Pour clore le Montréal Anti-Jazz Police Festival, on découvre le conteur et chanteur Oren Bloedow puis le projet solo de Warren Spicer, Unessential Oils, avec un rock plus tranquille mais riche, avant de terminer avec Concurrence pour le show le plus jazz «classique» de la série.

Le dernier jour du festival Montréal Anti-Jazz Police à l’Ursa a commencé avec un duo entre la saxophoniste et chanteuse new-yorkaise Charlotte Greve et la harpiste montréalaise Sarah Pagé. Je n’y étais pas, mais les retours que j’en ai eu ont été très positif. Et Sarah Rossy les a rejointes sur la scène également.

 

Le conteur et chanteur Oren Bloedow

Oren Bloedow est ensuite entré en scène pour une prestation orientée vers des chansons pop rock. Pour mémoire, Bloedow a fondé le groupe Elysian Fields avec Jennifer Charles au milieu des années 90.

Ce soir, il est à la guitare, au chant et aux nombreuses anecdotes. Il est accompagné par les solides Rémi-Jean Leblanc à la basse et Sam Joly à la batterie. Joel Zifkin, collaborateur des sœurs McGarrigle, ajoute son violon sur quelques titres. Charlotte Greve vient poser un beau solo de saxophone sur un titre qui nous fait regretter d’avoir manqué le premier concert de la soirée.

Bloedow parle beaucoup et est divertissant, mais il sait aussi écrire de beaux titres qu’il livre simplement et efficacement. Cela donne envie de se plonger plus en avant dans son parcours solo. Et c’est visiblement aussi un grand ami de Martha Wainwright, qui est venue chanter deux titres à fleur de peau, Jesus and Mary et le particulièrement touchant Love Will Be Reborn.

 

Le rock tranquille d’Unessential Oils

C’est la première fois que j’entends Unessential Oils, le projet solo de Warren Spicer, connu en tant que membre de Plants and Animals et pour son travail recherché en studio. On retrouve ce soir la gang des soirée Tommy Crane’s Dance Music à l’Ursa : Warren Spicer (guitare, chant et compos), Christophe Lamarche-Ledoux (claviers), Claire Devlin (saxophone), Jonathan Arseneau (basse), Sergio d’Isanto (percussions) et Tommy Crane (batterie).

Pour faire un raccourci simpliste, les titres d’Unessential Oils reprennent la partie la plus calme de Plants and Animals, avec un répertoire plus onirique et tranquille, laissant du temps aux morceaux pour s’installer et prendre leur envol. Sergio d’Isanto joue à 150% sur ses multiples percussions et prend visiblement beaucoup de plaisir, comme ses comparses d’ailleurs. Le saxophone de Claire Devlin s’intègre parfaitement à l’ensemble plutôt rock et le son très personnel de la guitare de Spicer reste un délice à écouter, à la fois subtil et très présent.

La prestation du groupe se termine avec le titre et l’excellent conseil suivant, Don’t Go to Bed When You’re Mad, avec un solo de guitare qui nous rappelle le son de While my Guitar Gently Weeps.

Le mélange pop rock et aux influences variées de Warren Spicer fonctionnent très bien sur scène et nous donne envie d’entendre l’album éponyme, dont la sortie est prévue le 31 mai.

 

Concurrence et son jazz vitaminé aux accents soul

Le dernier show du festival est paradoxalement celui le plus proche d’un jazz de facture classique, je ne sais pas ce qu’en pense la police Anti-Jazz!

Concurrence est une formation composée par deux musiciens qui se sont rencontrés à Nashville, Greg Bryant (Charlie Hunter, John Ellis, Dara Tucker) à la basse et Paul Horton (Alabama Shakes, Brittany Howard, Prince) au piano. Tommy Crane complète l’ensemble à la batterie.

Greg Bryant présente les morceaux et l’implication qu’a l’histoire afro-américaine dans les compositions. Il explique également que Concurrence est à prendre dans le sens anglais de solidarité.

La basse de Bryant possède un gros son qui prend beaucoup de place et groove particulièrement, avec une approche très soul, voire rock parfois. Paul Horton est plus posé et expose les thèmes de manière plus décontractée, mais sait lâcher son fou au cours de solos inspirés et inventifs. Tommy Crane assure toujours aussi tranquillement en apparence, mais offre ses trouvailles rythmiques qui relancent un morceau comme pas deux.

Concurrence est une belle découverte, son jazz vitaminé aux accents soul a su nous captiver tout au long de sa prestation.

L’album Indivisible du groupe sort le 7 juin 2024.

 

Ceci clôture ces quatre longues soirées de concerts souvent inventives, exploratoires et au confins des normes, qui nous a permis de découvrir la vivacité de la riche scène montréalaise et au-delà. Et de confirmer qu’il existe un public nombreux pour ce genre de propositions.

Merci à toute l’équipe de l’Ursa pour son accueil chaleureux, à Tommy Crane pour la programmation et Martha Wainwright pour ce lieu magique qu’est l’Ursa. Et pour sa cuisine.

 

Photos en vrac

Oren Bloedow

 

Unessential Oils

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