Ludovico Einaudi

Ludovico Einaudi à la Maison symphonique | Le pianiste prodigieux

Les spectateurs sont sortis satisfaits de la Maison Symphonique samedi soir, Ludovico Einaudi ayant offert une performance apaisante et douce, avec la touche parfaite d’intensité. Le compositeur jouait à Montréal dans le cadre de la série Jazz à l’année de la Place des arts. Venu présenter son dernier album, Elements, Ludovico Einaudi n’a pourtant pas eu besoin de présentation pour afficher complet rapidement après l’annonce de sa venue à Montréal.

 



Dès les premières minutes du spectacle, le public s’est laissé emporter par les touches du piano d’Einaudi. Les spectateurs sont silencieux, attentifs et certains balancent déjà la tête doucement au rythme de la musique. Rapidement, le piano s’accompagne du violoncelle, de la guitare et du violon, puis des percussions. Ludovico et ses musiciens font augmenter la force des sons dès la première pièce jouée – aussi la première de l’album Elements Petricor.

S’en suivent les pièces Night, Drop, Whirling Minds, Time Lapse, Elements et Twice, toutes aussi envoûtantes les unes que les autres. Les musiciens sortent ensuite de scène pour laisser Ludovico seul au piano. Avec vigueur et, surtout, sans feuilleter ses partitions, il enchaîne, sans interruption, trois pièces au piano. Lorsqu’il s’arrête enfin, le public se lève pour l’applaudir. C’est alors qu’il se tourne vers son auditoire, pour la première fois de la soirée. La main sur le coeur, il salue la foule.

Retour sur scène des musiciens pour une pièce surprenante qui nous présente un instrument rarement vu : construit d’une feuille de cuivre que l’on trempe dans un bac d’eau, celui-ci simule des bruits aquatiques qui accompagnent l’eau que l’on entend aussi ruisseler sur l’instrument.

L’ensemble des pièces jouées racontent une histoire, sans parole. Chaque spectateur crée son propre récit, mais il mène toujours à une conclusion grandiose. C’est ce qui explique qu’une grande partie des pièces de Ludovico Einaudi furent utilisées dans des trames sonores de films ou de publicités, dans des moments chargés d’émotion. C’est d’ailleurs la chanson Experience qui a entamé le processus de gestation de Mommy de Xavier Dolan. En l’écoutant, le réalisateur visualisait une scène où une mère entrevoyait le futur qu’elle n’aurait jamais avec son fils.

Si certaines pièces peuvent se ressembler aux oreilles des moins attentifs, le public a très bien reconnu la pièce Experience, qui fut la grande finale (avec raison). L’intensité de la pièce et l’exactitude avec laquelle elle a été interprétée a valu une ovation à Ludovico et ses musiciens, bien avant de comprendre que c’était en fait la conclusion du spectacle.

Heureusement, le groupe est revenu sur scène pour un rappel constitué de deux autres compositions. On reconnaîtra Divenire de la publicité de P&G pour les Jeux olympiques de Londres en 2012. Puis, Choros – une pièce particulièrement impressionnante quand on porte attention à la performance effrénée du violoniste et du violoncelliste, mais n’égalant tout de même pas l’épopée musicale de Experience.

Chanceux sont ceux qui ont pu assister à ce grand spectacle, digne du grand compositeur qu’est Einaudi.


* Ludovico Einaudi sera aussi en spectacle au Palais Montcalm de Québec ce soir (dimanche 16 octobre).

 

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