crédit photo: Morgane Dambacher
L'Impératrice

L’Impératrice au MTELUS | L’attente en aura valu le coup !

L’impératrice se faisait attendre en grand. Elle devait bénir notre île de son passage il y a deux ans maintenant. Ses fans gardaient leurs billets précieusement, attendant que les mesures permettent un tel événement. Ils ne se sont pas languis en vain.

Ils ont enfin pu se laisser aller sur le rythme des chansons phares du groupe, notamment celles issues de leur plus récent album, Tako Tsubo, nommé d’après une expression japonaise signifiant un cœur brisé. Sorti il y a un an, ses mélodies, qui ont accompagné les auditeurs durant une partie de la pandémie, ont pu les transcender en live dans le MTELUS samedi soir.

C’est ainsi que les cœurs de centaines de personnes se sont accordés au rythme de la musique pop-française et nouveau-disco cosmique de Charles de Boisseguin et Hagni Gwon aux claviers, David Gaugué à la guitare basse, Achille Trocellier à celle électrique, Tom Daveau à la batterie et Flore Benguigui à la voix.

Le spectacle se déroulait dans une salle sombre, mais bigarrée par la lumière, par moment stroboscopique, qui faisait se détacher les silhouettes des corps habillés en rouge composant L’Impératrice. Réunis sur scène, arborant des cœurs lumineux sur leur poitrine, ils ont livré leurs succès dans des effets d’éclairages aussi colorés qu’eux, sous une affiche de leur emblème et d’un cœur brisé immense.

La soirée n’avait pourtant rien de crève-cœur, sinon qu’elle s’est révélée cathartique. Une foule hétéroclite en délire, réunissant les générations et les styles, acclamait chaudement L’Impératrice dès son entrée en scène. Le spectacle impérial ne s’est pas fait prier pour plonger dans le vif de leur œuvre. Des titres entraînants et populaires, comme Hématome et Fou, pièces engagées socialement et d’essence féministe, ont ouvert le bal. La foule tapait déjà des mains à l’unisson, dansait avec Flore et entonnait Anomalie bleue avec le groupe. La chanteuse a offert une performance envoûtante, par sa voix et ses mouvements justes et ensorcelants.

La dimension douce-amère du groupe a été explorée durant les chansons comme Submarine, commençant avec une voix robotique dans un brouillard turquoise mystérieux, et Sonate Pacifique. Cette dernière a d’abord été présentée par un des membres, puis chacun d’eux a pris la majeure sur scène, jouant pour et avec le public dans une petite chorégraphie réunissant les claviéristes, puis les guitaristes, dos à dos, charmant la foule. Tous dotés d’une présence charismatique incroyable, leur plaisir de performer devenait palpable dans des envolées mélodiques divines.

La dernière visite de L’Impératrice à Montréal datait de quatre ans. À la moitié du spectacle, durant un bref moment de transition, voulant probablement l’accueillir à nouveau chez lui, le public québécois a entonné son fameux «Olé… Olé, olé, olé!». Flore en a profité pour s’adresser à eux pour leur faire vivre une expérience immersive affirmant qu’«au fond de chaque homme, une femme sommeille » et leur informe que « le groupe s’appelle L’Impératrice, parce que tout le monde est à l’aise avec sa féminité, ici ». C’est ainsi qu’elle a invité tout le monde à laisser cette femme s’exprimer et la laisser crier!  Le toit du MTELUS a probablement été soulevé !

Peur des filles était la suite logique, avec des titres comme Erreur 404, Vacances et Voodoo, donnant plus envie de danser les uns que les autres. La foule était au diapason, tout le parterre s’étant même accroupi, durant une chanson, pour éclater au même moment, dans un mouvement dynamique.

Un rappel a été demandé et L’Impératrice l’a accordé. Un solo de percussions endiablé, par Tom, l’a commencé et s’est transformé en Vanille Fraise, qui a fait sauter la foule de bonheur et d’entrain quand elle l’a reconnue. Le classique Agitations tropicales a suivi. L’ovation a retenti dans la salle. L’impératrice a quitté sa foule sous une longue session de montée musicale aux airs rappelant leurs succès, qui n’a laissé personne immobile. Le spectacle a fini comme il a commencé, sur une note de danse à l’esprit des raves où tout le monde, artistes comme spectateurs, vit et vibe en symbiose.

En sortant du MTELUS, la voix d’une fan résonne: «Montreal is not dead ! » À l’image de L’impératrice, qui n’a laissé aucun temps mort à notre cœur en fête.

La tournée du groupe passera à Coachella cette année, car le sextuor fait partie de la programmation 2022, reportée depuis 2020.

Kate Bollinger

La première partie de cette soirée présentait Kate Bollinger.

Sans prétention, elle et ses trois musiciens, dont un à la batterie et les autres à la guitare (qu’elle a aussi grattée pour quelques chansons), ont charmé le public du Mtelus. En toute légèreté, Kate entonnait son registre aux sonorités Indie, rappelant le dream pop et le lo-fi plus relax, mais dansant. Le public a donc été bercé doucement, sans trop de nostalgie, mais avec juste assez d’entrain pour bien lancer le spectacle. Kate et son band se faisaient applaudir chaudement à chacune de leurs pièces et on pouvait voir son sourire briller jusqu’au balcon.

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