crédit photo: Kristof G.

Le Festif! 2025 – Jours 1-2 | Lorsque le Sag-Lac te frappe au cœur (Voïvod, Fred Fortin, Chou, Angine de poitrine et bien plus)

Le Festif! Mon tout premier. Ben oui. Avant cette année, votre scribe n’était jamais allé à l’iconique festival de Baie St-Paul, et ce, malgré avoir toujours voulu y participer sans que les astres ne daignent s’aligner, pas de bol. Depuis sa fondation en 2010, on a donc manqué pas mal d’excellents shows de groupes/artistes locaux et de fort belles visites.

Comme celles du groupe ska américain Reel Big Fish (2015), de la formation funk-jazz australienne The Cat Empire (2013, 2016), de l’extraterrestre swamp-blues américain Bob Log III (2018), du débraillé collectif new-yorkais Gogol Bordello (en 2019), du puissant duo de choc qu’est DFA 1979 (2022), de la rutilante punk australienne Amyl et ses Sniffers (2023) et du trio hardcore américain Soul Glo (2024). On s’en veut aussi de ne pas avoir vécu quelques moments d’exception, comme voir Voïvod dans un sous-sol d’église (2017) et Groovy Aardvark au pit à sable (2023).

À la suite de la jalousie générée par les photos d’ami.es, le FOMO dans le tapis, et en dépit de sa proximité temporelle du festival La Noce (planté dans notre natal Chicoutimi), on s’est finalement dit « fuck it, let’s go, YOLO, hostie! » — ou, si vous préférez quelque chose de plus gentil/poli, « carpe diem, allons-y, sapristi ». On serait au Festif les 17 et 18 juillet (devant hélas quitter les lieux le samedi à l’aube, obligation parentale oblige).

GO GO GO!

Et hop, on sauta jeudi après-midi dans notre truck, pour un petit roadtrip de près de cinq heures qu’on passa à découvrir les moins familières formations de la programmation. Après avoir déposé nos cliques pis nos claques au motel, on prit la direction du centre-ville pour aller cueillir nos accréditations. C’est Rudy Caya qui rockait sa vie (en chantant du Villain Pingouin) lorsqu’on qu’on arriva sur le site peu avant 21h, en se rendant au bar-resto Tony et Charlo, pour (re)voir notre cher groupe chouchou, Chou.

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Fidèle au poste, nous avions le bassiste Patrick ‘Patch’ Chagnon, le pro des t-shirts condimentaires (jeudi, l’affaire était ketchup), alors que la batteuse de feu qu’est Gabrielle Oltra, blessée au dos, était plutôt à la tambourine ce soir-là. Chapeau au batteur remplaçant Alex Brassard (Teen Seizure, Andy Jon), pour avoir appris le set en à peine trois semaines. Afin de rigoler un peu, il était déguisé pour l’occasion en Gabichou, avec perruque, faux tatouages et chemise à motifs léopard, assortis à ceux de notre frisé de Bruno Bouchard (Sound Asleep), guitariste exceptionnel devant l’éternel. Devant la pas-d’scène (direct sur le plancher), le chanteur, Charles Laplante (Teen Seizure), fut fidèle à lui-même, soit en track-suit Adidas et avec eye-liner, aussi ironique et énergique que dégoulinant de sueur, pareil comme nous tous.tes d’ailleurs.

Dès la première pièce, Chou mit le feu dans la minuscule place, où éclata un mosh pit durant Mort Papa, et qui ne se calma qu’après la dernière pièce, leur reprise de Dead Obies, l’hyperactive Tony Hawk. Et pendant Nic Melançon, c’est un Antoine Corriveau dangereusement en forme qui s’empara du deuxième micro, peu après avoir performé sur une autre scène un peu plus tôt dans la soirée (pour, semble-t-il, un excellent concert, d’après nul autre que Gran Talen). Ç’aurait été impossible de mieux débuter notre Festif, qu’on s’est dit, en allant dehors, prendre un peu d’air. Et ce n’est même pas (tant que ça) à cause que Bruno et Charles viennent du Lac Saint-Jean, OK?

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Le party était déjà solidement pris lorsqu’on arriva près de la scène principale pour attraper la fin du show de Gogol Bordello. Fondée il y a plus d’un quart de siècle, la troupe punk de romanichels et autres gitans multiculturels était en effet de retour au Festif, au grand plaisir des nombreux festivaliers s’étant déplacés.

À notre arrivée aux abords de la Scène Desjardins, la dizaine de joyeux ménestrels — menée habilement par le chanteur-guitariste d’origine ukrainienne Eugene Hütz — s’activait comme s’il n’y avait pas de lendemain (de veille), livrant sa musique entrainante à l’aide d’une instrumentation variée (accordéon, grosse caisse, violon, guitares, etc.). ‘Fallait voir le fun qu’avait cette foule conquise d’avance, à la fois enivrée et en délire, hurlant en chœur le refrain de l’hymne fédérateur qu’est Start Wearing Purple!

On s’est ensuite rendus au fameux pit à sable en autobus jaune (!), en compagnie d’une bande d’heureux pas trop vieux, mais joyeusement éméchés, qui chantaient grassement un fort vulgaire hymne aux forces armées (euh… OK?). Un interminable quart d’heure plus tard, on se retrouva dans un décor post-apocalyptique fort approprié pour une performance de Voïvod, le plus grand groupe métal de la nation. De multiples feux de camp et carcasses de bagnoles accidentées jonchaient les abords du chemin menant au profond cœur de la carrière.

Derrière la scène, on avait pris soin d’éclairer les côtés du pit avec des projecteurs écarlates, proférant au site des allures de planète Mars. Les sourires fusaient ici et là, de même que les poings levés vers le firmament, étreignant (ou pas) une bonne bière, en vociférant à l’unisson les paroles des pièces du groupe des Saguenéens Michel « Away » Langevin et de Denis « Snake » Bélanger. Pendant un peu plus d’une heure, on eut droit à 13 pièces, dont 10 provenaient tout droit des années 1980.

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En plus des excellentes pièces plus récentes que sont Holographic Thinking (jouée en premier et tirée de Synchro Anarchy; 2022), Fall (Post Society EP; 2016) et Iconspiracy (The Wake; 2018), les vieux de vieille ont été gâtés, avec trois pièces de Dimension Hatröss (Tribal Convictions, Cosmic Drama et Experiment, qui lança le bal), deux de War and Pain (dont Nuclear War) et deux de Nothingface (incluant The Unknown Knows). On a même pu entendre les vieux classiques que sont Ripping Headaches (Rrröööaaarrr; 1986) et Forgotten in Space (inspirée du film Mad Max et tirée de Killing Technology; 1987), de même que leur toute première pièce, Condemned to the Gallows (récemment réenregistrée pour la compilation Morgöth Tales; 2023), jouée juste avant le rappel.

À voir les sourires autant des fans présents que des membres du groupe (complété par le guitariste Dan « Chewy » Mongrain et le bassiste Dom « Rocky » Laroche, tous deux de Trois-Rivières), tous semblaient passer un excellent moment cette nuit-là. Comme disait Snake :

On vit de quoi de spécial ce soir… on a joué partout dans le monde, mais sérieux, jouer au pit à sable devrait être dans le bucket list de tout le monde.

Évidemment, un show de Voïvod ne serait pas complet sans que le groupe n’interprète la pièce qui donna son nom au groupe, ainsi que leur reprise de Pink Floyd, Astronomy Domine, que Snake dédia au regretté Denis « Piggy » D’Amour, qui nous a quittés il y a déjà 20 ans. Heureusement, ses musiques résonnent encore et toujours aussi solidement avec leurs fans d’ailleurs comme d’ici (et peut-être même aux quatre coins de notre galaxie, qui sait !?).

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Le lendemain matin

Peu avant 11h, on se dirigea sur la route du quai, afin d’attraper au moins un des concerts hâtifs prévus à l’horaire, comme celui de Ponch Bueller, groupe bluegrass originaire de la Nouvelle Orléans. Installés sur un coin de rue devant l’immense logo d’un commanditaire, les gars et la fille du groupe ensoleillèrent les quelques dizaines de spectateurs s’étaient levés de bonne heure, à l’aide de leur folk cajun pas piqué des vers.

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En plus, cette belle bande de sympathiques punks avait deux autres shows à l’agenda ce jour-là, où ils allaient se rendre à bord du même vieux Westfalia vert swompe (ou kaki bayou, si vous préférez), dans lequel ils sont montés jusqu’à Baie St-Paul, en passant par Rimouski et Tadoussac aussi. Et on a déjà hâte à la prochaine fois. En attendant, on écoutera en boucle l’une des deux cassettes qu’ils nous ont vendues à prix d’ami.

On alla ensuite jeter un œil du côté du quai, pour la performance feutrée de la chanteuse-guitariste Sandra Contour, qui en était à son douzième 12e Festif, mais le premier comme musicienne. Avec un contrebassiste, elle accompagnait son doux folk un poil artisanal d’une poésie à saveur autobiographique, racontant une poignée de tranches de vie plus ou moins anodines.

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Pas qu’on écoutait aux portes, mais lorsqu’un couple discutait que Clay and Friends allait donner un concert spontané (de la série « imprévisible ») à midi et demi, on nota l’adresse et s’y dirigea subito presto. Et on ne fut pas les seuls à l’avoir su, comme l’ultra-menue rue (large comme une ruelle de Montréal) débordait de gens. À vue de nez, quelques centaines de festivaliers avaient répondu à l’appel de ce concert non annoncé.

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Tout seul depuis un balcon, le chanteur Mike Clay était en mode DJ-chansonnier, s’accompagnant de séquences et à la guitare (ou à la cloche à vache!), en discutant généreusement avec la foule entre les pièces. « On peut-tu aller à Sao Paolo, le Festif, hein? », de demander en souriant le chanteur, avant d’interpréter une pièce aux influences brésiliennes. C’était son premier show sur un balcon, et il disait adorer ça. Nous aussi. Beaucoup. Surtout que sa pop veloutée était dansante, mais pas trop (juste assez). De plus, un gentil monsieur m’a même invité à aller sur son perron, afin que je puisse prendre de meilleures photos. MERCI!

L’aspect spontané de ce festival déambulatoire avait tout pour nous charmer. Comme il y avait 41 scènes différentes, c’est clair qu’on allait devoir faire des choix difficiles! Comme changer de plan à la dernière minute (comme on avait vu Avec pas d’casque la semaine précédente à La Noce), lorsqu’on a croisé sur notre chemin le trio Josh and The Dirty Rags, qui jouait sur l’invitante terrasse du Bistro des balcons.

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Et le fait qu’ils étaient en train d’interpréter une reprise de Pump Up the Jam (du groupe dance belge Technotronic) en mode folk-americana n’a pas nui non plus. Quelque part entre Tom Waits et Murder by Death, avec une touche de bluegrass et de folk balkanique, leur musique enfumée nous séduisit instantanément, alors qu’on attrapa un breuvage pour s’assoir, voir et écouter.

Ensuite, on arriva en retard au Musée d’art contemporain, où le concert de Misc affichait complet. En voyant notre mine déconfite, une très aimable employée proposa de nous accompagner en ascenseur au sous-sol, afin qu’on puisse aller prendre quelques clichés de la performance du trio jazz. Pour vrai, on n’a croisé que des gens courtois et gentils sur toute la durée, ajoutant une autre couche de douceur à l’expérience. Et que dire du trio montréalais, sinon que lorsqu’on est passé en catimini (pour ne pas déranger), ils étaient en train de livrer avec brio son jazz aérien, libre, puissant, envoûtant.

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Angine de Poitrine – prise 12

OK, si vous ne connaissez pas encore Angine de poitrine, 1) vous ne nous lisez pas souvent, et 2) on vous somme de régler ça au plus sacrant. Parce que vous le méritez. Et que vous n’en croirez ni vos yeux ni vos oreilles. Comme celles et ceux qui s’étaient rendus à la caserne de pompier (!) de Baie-St-Paul pour voir en action l’inclassable et costumé duo. La paire de p’tits gars de Chicoutimi — ou de Saguenay si vous préférez — dont l’identité demeure mystérieuse, ont mis l’ensemble des spectateurs dans leur poche monochrome à grands coups de rythmiques hypnotisantes, de riffs accrocheurs et de mystérieux rituels triangulaires.

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L’essayer, c’est l’adopter. Pour vrai, arrêtez de niaiser et pesez donc sur play. Et qui est-ce qui nous a permis de passer par derrière la scène pour aller capter le duo avec notre appareil photo? Le chef des pompiers lui-même, qu’on tient à remercier aussi ici. Et qui est-ce qui était assis sur un camion de pompier pendant le show? Ben oui, Gran Talen (encore lui?).

On retourna ensuite au Bistro des Balcons pour manger une bouchée sur la terrasse, pendant l’intense prestation de Saints Martyrs, qui jouaient hélas à l’intérieur, où il régnait une chaleur digne du purgatoire. Le groupe du Matricule C-151 (batterie), de Souffrance (guitare) et du Frère Foutre (chanteur, ayant grandi à Baie St-Paul) offrit son punk subversif et mâtiné de danger aux plus courageux, et à toutes celles et ceux n’ayant pas froid aux yeux (mais très chaud de partout).

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C’est alors qu’on se rendit compte que le set d’Enfants Sauvages était déjà bien entamé. Mais quelle tristesse de constater à notre arrivée au Garage du curé que le groupe était en train de terminer leur dernière pièce. Dommage, car Rox Arcand semble être toute une frontwoman (on n’était pas trop familier avec son groupe, hélas). Qu’à cela ne tienne, ce n’est que partie remise, car on va devoir se reprendre, c’est certain.

Du rap vintage au Garage du curé

On se rendit ensuite à la Scène Microbrasserie Charlevoix pour la prestation des Touaregs d’Étran de l’Aïr (du Niger), mais leur rock un tantinet redondant n’a su nous captiver suffisamment, nous poussant à aller voir ailleurs si on y était. Après être allés déambuler sans but sur le site pendant un petit moment, on retourna au Garage du curé pour Jungle Brothers. Et pendant une petite heure, on était de retour à la fin des années 1980, pour une joyeuse dose de hip hop old school (du rap de vieux, oui). Selon les Internets, le groupe new-yorkais (composé des MC Mike Gee et Afrika Baby Bam, et de DJ Sammy B) aurait influencé les De La Soul et A Tribe Called Quest de ce monde avec leur fusion de rap, de jazz et de house. Et par le plus grand des hasards, on a même entendu un échantillonnage de… Pump Up the Jam!

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Sachez que Baie St-Paul a adoré! Leur boom bap a fait danser tout le monde du début à la fin, tous les bras en l’air, groovant comme sur du vieux Beastie Boys, Run DMC et autres Naughty by Nature. Rox Arcand est même passé danser sur scène (dans son ironique costume de bain Budweiser) pendant une pièce! Si l’un des MC a mentionné que le trio avait visité la belle province en 1988 (peu après la sortie de leur premier album, Straight out the Jungle), on espère qu’ils reviendront visiter le Québec avant longtemps.

Et la cerise sur le sundae de notre Festif fut le concert célébrant les 20 ans de Planter le Décor, l’excellent troisième album de Fred Fortin, un autre gars du Lac. Comme on n’avait pu assister à l’un des concerts qu’il avait donnés aux Francos, on n’allait rater celui-ci pour rien au monde. Même pas un show de GrimSkunk au pit de sable (on tient tout de même à s’excuser publiquement auprès de Vincent Peake et de Joe Evil Burnett, croisés en après-midi, d’avoir dû manquer la prestation de leur groupe, qui a dû devait assurément être excellente).

Le concert se déroulait sous un chapiteau (la Scène Hydro-Québec) et ça a valu la peine de bousculer tout plein de pauvres innocents pour en prendre plein la gueule sur la pièce Scotch. Livrée avec intensité par Fortin à la basse, appuyé comme toujours par son frère d’armes, le guitariste émérite Olivier Langevin (Galaxie), qui semblait être littéralement en transe pendant la finale prolongée en mode jam. Une performance qui nous a émus aux larmes (on est parfois emo, oui).

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Et comme aux Francos, en plus de l’intégralité de l’album susmentionné, le concept était de ne jouer que des pièces parues avant 2005, soit de Le Plancher des vaches (2000) et de Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron (1996). Comme Que je t’étranglerai (tirée de son premier album) que Fortin joua en solo, pour nous donner un autre grand moment d’émotion brute.

Tout comme lors de Chaouin, interprétée avec le groupe (complété du batteur Alain Berger, du claviériste Daniel Thouin et du guitariste Jocelyn Tellier), avant de finir avec le sourire en jouant l’amusante et très funky La loi du chocolat.

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Et après?

Bref, on reprit la route le lendemain à l’aube, repus d’avoir enfin vécu notre premier Festif, un festival magique, parfaitement intégré dans la petite ville qui l’a vu naître, et qui nous donnait un sentiment de liberté et l’impression que tout était possible! Un peu comme le FME, mais en bien plus photogénique! Désolé Rouyn, mais Baie St-Paul, c’est réellement magnifique, à la pittoresque et bucolique. À l’an prochain, Gran Talen*!

*Allez donc lire les bouquins de l’hilarant iconoclaste: Gran Talen au Festif, Journal de confinement bourgeois et Pénélope trouvera un titre (mais on pourrait appeler ça Bill), de François Kearney (son nom de baptême), tous trois parus chez Hurlantes Éditrices.


Photos en vrac

Chou

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Gogol Bordello 

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Voivod

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Ponch Bueller 

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Sandra Contour 

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Clay and Friends 

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Josh and The Dirty Rags

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Angine de poitrine 

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Enfants Sauvages 

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Fred Fortin 

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