crédit photo: Nadim Zakkour
Mike Ward
Critique Publié le

La Bonnefemme est crampée #5 | Mike Ward : Modestie record

C’est avec les attentes dans l’tapis que Le Bonhomme et moi nous sommes rendus au Club Soda pour assister à la première médiatique de Modeste de Mike Ward.

Je sais que ça n’a pas rapport avec le show, mais la p’tite mère en moi tient à souligner que, comme d’habitude, nous avons été accueillis comme des grosses princesses par le personnel d’la place. Le doorman, les filles d’la table de presse, le placier et les bartenders sont tellement fins: j’les adopterais!

La salle se remplit rapidement, pis ça réchauffe mon cœur de mère… et d’artisan de l’humour québécois. Mike Ward est, selon moi (et j’espère ne pas être là seule), l’artiste queb qui a marqué l’étape la plus importante pour la liberté d’expression. Puisqu’il en parle ouvertement de sa dépression, je me permets d’ajouter qu’il a probablement créé cette marque aux dépens de sa santé mentale. Je l’ai brièvement côtoyé durant un stage à la radio, en 2016. Pas assez longtemps pour qu’il se souvienne de moi, mais juste assez pour pouvoir affirmer qu’il a un très, très beau cœur. Et ça a brisé le mien de le voir dans la tempête de haine et de reproches qu’on connaît. Voir cette salle se remplir était la confirmation que Mike Ward est aimé. Et que le Québec s’ouvre aux changements, qu’il a mis tant d’efforts à apporter à sa culture. Mon doux, j’vas m’faire brailler.

La première partie est assurée par Karlof Galovsky & Philippe Delorme et Preach.

KARLOF GALOVSKY & PHILIPPE DELORME: BRAVO!

Un duo musical au contenu destiné à un public réchauffé, qui est engagé pour réchauffer un public, ça donne ce que ça a donné: une performance reçue froidement. Ils n’étaient pas mauvais. Juste pas à leur place. J’ai quand même ri et applaudi fort pour qu’ils se sentent aimés. C’est un réflexe que j’ai développé à travers les shows de fin d’année de mes enfants.

PREACH: L’INTOUCHABLE

Je ne suis pas fan de l’humoriste, mais j’adore l’humain… sans le connaître personnellement. Preach a un charisme fou et tout le monde semble l’aimer. Il a le don de nous mettre de son côté et sa présentation de Mike est parfaite. Il a fait une super job, et j’étais bien fière de lui.

MIKE WARD: PARFAITEMENT INDESCRIPTIBLE

L’auteure en moi est impressionnée: il nous dit d’entrée de jeu qu’il a écrit son show tout seul. La plupart des gens ne savent pas que derrière la plupart des humoristes se cachent une équipe d’auteurs. Écrire presque deux heures de matériel tout seul, c’est impressionnant, surtout quand chaque minute est délicieuse.

Et c’est le cas de Modeste. On a ri tout le long, et mon Bonhomme, qui est tellement difficile à faire rire (mon chum est vraiment plate. Une chance qu’il est cute!) ricanait encore dans la voiture sur le chemin du retour.

C’est difficile de faire la critique d’un spectacle d’humour sans vendre les punchs. Je pourrais vous dire que Mike Ward revient en force avec ce nouveau spectacle. Qu’il aborde habilement des sujets controversés avec l’aisance grinçante qu’on lui connaît. Mais c’est plate à lire en TABARNAC.

Je vais donc m’interviewer moi-même pour décrire le spectacle sans spoiler quoi que ce soit.

ENTRETIEN AVEC LA BONNEFEMME

M-È: As-tu aimé le show de Mike Ward?

LB: Vraiment. [ton super intelligent] Mike Ward revient en force avec ce nouveau spectacle. Il aborde habilement des sujets controversés avec l’aisance grinçante qu’on lui connaît.

M-È:  Merci pour cette réponse extraordinaire de personne intelligente! Quelle partie du spectacle as-tu particulièrement appréciée?

LB: Ouf, comment choisir! Je dirais… celle où il parle des troncs! [rit comme un ange]

M-È: Avant de poursuivre, je dois te dire que tu as un rire angélique. J’ai jamais entendu quelque chose d’aussi beau, je suis émue ben raide. Parlant d’être émue, est-ce que Ward a abordé des termes qui sont venus te chercher?

LB: [après quelque battements de ses très longs cils fournis] Oui. La dépression, la consommation, le bonheur qu’il feel avec sa nouvelle conjointe et son amour sincère des gens.

M-È: … 

LB: Ça va?

M-È: Oui, désolée. Je me suis perdue dans tes yeux. J’imagine que ça t’arrive souvent, hihi. Est-ce qu’il y a une portion podcast dans le show? Parce que c’est impossible de ne pas mentionner Sous Écoute!

LB: Il n’y a pas de portion en format podcast, mais il en parle, car au moment du spectacle, Les frères Kelces tentaient de battre son record Guinness du plus grand nombre de billets vendus pour un enregistrement de balado. [croise adroitement ses très longues jambes bronzées] Ce matin, j’ai vu qu’ils avaient échoué et qu’ils blâmaient la température. Je n’ai pas plus de détails, parce que TVA voulait que je désactive mon AdBlock pour lire l’article mais j’sais pas comment faire. Pas grave. Sous Écoute conserve son record, pis j’suis ben contente!

M-È: C’est une excellente nouvelle que tu es la première à annoncer! Merci; tu es réellement notre trésor chouchou provincial! C’est pourquoi il m’est si difficile de passer aux choses sérieuses: est-ce que Ward mentionne Jérémy Gabriel dans Modeste?

LB: C’est drôle que tu me poses la question, parce que Roy Dupuis me l’a posée ce matin quand il est entré par infraction chez-moi pour me supplier d’être sa blonde, ENCORE UNE MAUDITE FOIS. Comme j’ai dit à Roy: oui, mais non.

M-È: Oui à Roy pour être sa blonde et non Ward parle pas de Jérémy Gabriel ou le contraire?

LB: Les deux. Pis aucun. Faut voir Modeste pour le savoir.

M-È: Wow, quel sens de l’intrigue. Tu devrais écrire tous les livres du monde.

LB: Meh. J’aimerais mieux écrire le prochain show de Mike Ward.

M-È: Je suis certaine que ça va arriver si il tombe sur ta critique de son spectacle. Merci pour ton temps.

LB: Toujours un plaisir. Tiens, v’là dix mille piasses.

Bref, Modeste est un show à voir, absolument. Avec des attentes dans l’tapis!

 

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