crédit photo: Pierre Langlois
KY

Ky, HRT et Genital Shame à Suoni Per Il Popolo | Une soirée intense aux styles éclatés

C’est une soirée bien éclatée qui nous a été offerte pour la soirée d’ouverture du festival Suoni Per Il Popolo 2023, avec une diversité de styles qui nous emmène entre EBM pour HRT, black metal pour Genital Shame et de la noise expérimental pour KY. Le public, tout aussi hétéroclite, est bien présent et ouvert à découvrir les autres propositions que celle du groupe qui les a amené dans la petite salle de la Sotterenea.

 

KY, entre larsen et poème à la voix déformée

KY est le projet de Ky Brooks, la chanteuse du trio noise-punk Lungbutter et elle profite de ce concert pour présenter Power Is The Pharmacy. Le groupe montréalais est composé de Robert Grieve (Blastronaut) et Mathieu Ball (Big | Brave) aux guitares, James Goddard (Skin Tone, Egyptian Cotton Arkestra) au saxophone et Farley Miller à la batterie (FeeFawFum, Shining Wizard).

Le premier titre est un accouplement improbable mais réussi entre ce qui pourrait être un standard de jazz chanté par Ky Brooks sur des nappes de guitares bruyantes et saturées, en larsen contrôlé.

Difficile d’accoler une étiquette à la musique de la formation, un croisement entre du shoegaze, du noise rock avec une dose de drone et d’expérimentation. Les titres suivants restent couverts de nappes de guitares vrombissantes avec la voix de Ky Brooks est déformée par un effet où la voix synthétique navigue entre voix d’enfant et d’hommes, à la manière de David Bowie sur les interludes de l’album Outside.

Avec un parti pris aussi radical et revendiqué, ce n’est pas tout le public qui apprécie et une partie quitte la salle. Après une petite demi-heure, Ky se sent obligée de préciser que c’est terminé devant l’incrédulité de l’avant-scène alors qu’iels sont prêts à démonter les instruments. La prestation est bien trop courte à notre goût et du public mais intense avec le goût de les revoir. C’est toujours bien mieux qu’un concert qui s’éternise dans l’ennui!

 

HRT et son Electronic Body Music organique et intense

Pour ouvrir la soirée, c’était le duo montréalais HRT qui débutait. Kirby et Ana présentent leur musique comme Live Transgendered EBM via MTL. Elles entrent en scène pour une prestation de techno minimaliste, aux accents Krautrock avec des sons sortis des années 80.

Kirby, la chanteuse, arpente nerveusement le devant de la scène en scandant des textes en anglais mais qui auraient pu tout aussi bien sonner pour de l’allemand. Lors de ses marches, le public se retrouve entortillé dans le fil de micro donnant lieu à une danse répétée et plutôt divertissante pour laisser passer le fil entre les jambes. Un fort contraste avec l’ambiance lourde de la musique et Kirby qui harangue le public.

Les beats sont simples et efficaces, avec beaucoup de basses et évoluent constamment pour appuyer le propos. Une belle prestation riche malgré la musique dépouillée qui a réussi à faire bouger la salle.

 

Le black metal de Genital Shame

Entre les deux formations, c’est Genital shame qui lance son EP Gathering My Witts. Genital shame est le projet de la chanteuse Erin Dawson qui a composé, produit et joué l’album toute seule.

Sur scène, elle est au chant et à la guitare, accompagnée classiquement d’un autre guitariste, d’un bassiste et d’un batteur.

La formation de Pittsburgh (Pennsylvanie) livre son black metal expérimental queer avec des guitares tendues et un growl plutôt bien rendu mais qui a du mal à capter l’audience.

 

Suoni Per Il Popolo ne fait que commencer, et se poursuivra jusqu’au 25 juin prochain. Consultez cet article pour connaître nos suggestions de concerts auxquels assister.

Pour notre part, le prochain arrêt sera samedi soir à la Sala Rossa, pour voir Les Angles Mortes et Tom-Tom.

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