Philippe Berghella

Juste pour rire 2015 – Gala Juste pour rire animé par André Sauvé – La gourmandise

On en était déjà au troisième gala d’une série de sept, mercredi soir, alors qu’André Sauvé montait sur scène, en toute simplicité, pour présenter son tout premier gala Juste pour rire, sous le thème de la gourmandise.

D’entrée de jeu, on se demandait pourquoi lui, étant donné son gabarit et l’association instinctive du thème à la nourriture. André Sauvé s’est donc appliqué à définir la gourmandise, qui consiste en fait à « vouloir plus que nécessaire » et à départager les sortes de gourmandises, des amateurs de sucré, de salé, d’huitres ou de homard, entre autres. Bien pensé.

Le gala débutait en douceur avec Phil Roy qui s’amenait pour se confier à propos de son tour de taille ayant engendré sa première blague au primaire, puis de sa perte de poids, alors qu’Olivier Martineau est venu nous parler de son alcoolisme. Guillaume Wagner, de tous les galas et s’imposant le sujet des religions à chacun d’eux a fait un bon numéro sur le bouddhisme, entre autres.

On tombait ensuite bien profond dans l’absurde avec Yannick de Martino, qui avait composé un poème sur la goberge pour débuter, puis sur le « forêt noire » pour clôturer le tout. De la grande prose sans queue ni tête, presqu’anti-thématique où l’humoriste nous défilait surtout ce qu’il n’aime pas manger.

Évidemment, c’est André Sauvé qui a volé la vedette de son propre gala, avec ses explications des instruments de cuisine. Un numéro fort brillant et bien ficelé qui nous rappelait celui sur la monnaie présenté dans un gala l’an passé. Son imitation de la nouille sèche qui ramollit dans l’eau était succulente. Du grand André Sauvé, dont lui seul ne connait la recette. Et que dire de la magistrale finale: on aurait pu conclure le gala ici.

Difficile, d’ailleurs, de passer après un numéro aussi intelligent. Les Denis Drolet ont failli à la tâche avec un numéro pas très réussi, un peu pêle-mêle et à la limite du malaise… Jean-François Mercier a livré quant à lui un numéro correct, prenant soin d’avertir la salle qui allait faire des blagues, en clin d’oeil aux événements récents en lien avec ses « pensées du jour » sur sa page Facebook. On aurait apprécié s’il n’avait pas punché avec une ligne triste et dramatique qui ne cadrait pas vraiment avec le reste du gag.

Fidèle au thème, Lise Dion, dernière invitée de la soirée, est débarquée sur scène au volant d’un immense pick-up et en à profiter pour parler de ses excès en matière de voiture, de souliers, de sacs à main, et bien sûr, de bouffe. Ça manquait un peu punch.

Pour conclure, André Sauvé a souhaité nous laisser sur la chanson Moi je mange d’Angèle Arsenault, interprété par une élégante Kim Richardson, alors que l’humoriste s’adonnait à une interprétation théâtrale du morceau. Une conclusion simple et efficace.

Le gala a beaucoup tourné autour du sujet de l’alimentation alors qu’il y aurait eu manière d’exploiter le thème davantage et aller dans des zones inexplorées reliées aux excès en général. Les numéros devenaient parfois redondants entre eux, même si au final, on appréciait le principal sujet traité.

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