crédit photo: Marie-Emmanuelle Laurin
Jungle

Jungle au MTELUS | Une première soirée bien groovy

Après plus d’un an d’attente, l’heure était enfin venue d’accueillir le collectif anglais Jungle à Montréal pour la première des deux soirées affichant complet au MTELUS. Pendant une bonne heure et demie, les rythmes débordants de basses et de percussions entraînantes ont fait danser les fans sans leur donner de répit. Les deux membres fondateurs du groupe étaient accompagnés de quatre musiciens. Mettant en commun leur talent, ils ont joué une bonne partie de leur plus récent album Loving In Stereo en enchaînant le tout de manière grandement dynamique.

Vers 21h, les lumières de la salle s’éteignent et le logo du groupe s’affiche sur l’écran géant. Un tonnerre d’applaudissement et de cris vient rapidement faire comprendre que Montréal avait hâte – très hâte – de revoir Jungle. L’instrumental de Dry Your Tears accompagne l’entrée des musiciens. Une note soutenue laisse monter l’anticipation avant que le groupe débute la chanson très groovy Keep Moving. La foule ne tient plus en place, le party est déjà pogné.

Jungle – le collectif

Placés côte-à-côte au centre de la scène, les fondateurs du collectif, Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland, semblent s’imprégner de l’énergie que dégage la foule. En apparence plus froid derrière ses lunettes de soleil, Tom monte régulièrement sur le podium mis à sa disposition pour y jouer quelques notes de guitare et faire crier les fans. De l’autre côté, Josh est tout sourire et interagit à plusieurs reprises avec le public – en français en plus ! Leurs courtes prises de parole avant les chansons viennent souvent susciter l’excitation dans le public. Ils ne perdent pas de temps et enchaînent les chansons. Ça roule comme show!

Vocalement, les membres du groupe sont assez juste. Les gars utilisent souvent leur voix de tête, leur registre plus aigu, rappelant le son soul-funk des années ’70 qui les inspirent. À l’arrière de la scène, la talentueuse Lydia Kitto fait également entendre sa voix à plusieurs reprises. Pour la chanson GOOD TIMES, elle mène le bal. Les autres musiciens, George Day, Geo Jordan et Dominic Whalley, se démarquent tout autant. Une belle chimie unissait le collectif.

Projections discrètes, stroboscopes éblouissants

Côté projections, ça aurait pu être un brin plus élaboré. Derrière le band se trouvait un énorme écran, mais seulement la moitié inférieure était utilisée pour y projeter des visuels plutôt simples, mais dynamiques. La moitié du haut y affichait le nom du band seulement. Le seul moment où il aura été possible d’y voir un visuel occupant tout l’écran était pendant la chanson Romeo : on pouvait voir le rappeur Bas chanter sa partie. Pour le reste, l’utilisation partielle de l’écran semblait légèrement être une opportunité manquée d’en mettre davantage plein la vue, mais le tout faisait quand même son effet.

Le reste de la scénographie, cependant, était bien travaillé. Les éclairages venaient bien ponctuer les moments forts des chansons. Le mur de fumée, les projections qui éclairaient les musiciens à contre-jour et les stroboscopes omniprésents rendaient le tout bien unique et donnait l’impression d’être ailleurs qu’au MTELUS. Parlant de stroboscopes, photosensibles s’abstenir ! Du début à la fin, les lumières clignotantes s’activent et suivent les pulsations de la batterie. Pendant la chanson Julia, il devient presque difficile de voir clairement ce qui se passe sur scène. Après, lorsque les lumières se rallument plus doucement et que le groupe joue les premières notes de Happy Man, le public semble relâcher la tension accumulée et se laisse aller une fois de plus.

Un moment plus doux qui se prend bien

Peu après, le band a laissé l’énergie redescendre un instant alors que des éclairages d’un rouge profond enveloppaient la scène. La chanson Cherry s’est distinguée à sa façon tout en faisant osciller doucement la foule. Ce genre de moment plus doux a fait du bien et aurait pu être répété afin d’offrir un show plus nuancé avec, par exemple, la langoureuse Lifting You qui était absente de la setlist. Cependant, le fait que Jungle ait opté pour un spectacle haut en énergie et en bpm était loin d’être fâchant pour autant ; c’était parfait pour danser sans arrêt.

En guise de rappel, c’est les mélodies dynamiques Fire, What D’You Know About MeTime et bien sûr Busy Earnin’ qui ont été jouées. Le public semblait en redemander ; les mains étaient dans les airs, les applaudissements et les cris étaient assourdissants. Il est évident que tous avaient oublié la température maussade qui pesait à l’extérieur de la salle et que la soirée dansante que proposait Jungle avait fait du bien.

Paul Cherry – mystérieux personnage

Pour réchauffer tranquillement la salle, le mystérieux Paul Cherry et ses musiciens sont venus jouer quelques morceaux. Vêtu d’un complet blanc à motifs de cerises (concept, hein!) et de lunettes de soleil, il a d’emblée mentionné que deux soirs à Montréal signifient deux sets différents de Paul Cherry et sa bande.

And tonight Montreal, you get the jazz set.

Chose promise, chose due : c’est parti pour 25 minutes de jazz instrumental sonnant quelque peu comme du Nintendo Jazz (pièces qu’on pourrait entendre dans une partie de Mario Kart, par exemple). Des interludes audio suivant une thématique d’émission radio venaient meubler un petit temps entre les différents morceaux. Cherry a invité les spectateurs à revenir le lendemain pour y voir son deuxième set (mais… c’est sold out, Paul). Il a ensuite dédié la dernière chanson à sa femme et a conclu sur une note positive qui donnait envie d’aller creuser dans ses deux albums.

Grille de chansons (Jungle)

  1. Keep Moving
  2. All of the Time
  3. Talk About It
  4. The Heat
  5. Beat 54 (All Good Now)
  6. Problemz
  7. Romeo
  8. Bonnie Hill
  9. Julia
  10. Happy Man
  11. Smile
  12. Cherry
  13. Casio (contient des éléments de Staying Alive – Bee Gees)
  14. Good Times
  15. Truth
  16. Fire
  17. What D’You Know About Me
  18. Time
  19. Busy Earnin’

Photos en vrac

 

PAUL CHERRY

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