crédit photo: Nadia Davoli
Jacob Banks

Jacob Banks au MTelus | Un roc à l’enveloppe toute douce

Huit mois après sa date initiale de concert prévu à Montréal, la figure anglaise du soul Jacob Banks a mis les pieds le 25 octobre dans un MTelus fébrile et plein à craquer. Retour sur le spectacle d’un artiste pour qui il est plus que naturel d’occuper une scène et de la faire vibrer.

C’est pour des raisons personnelles que l’équipe du chanteur qui combine soul, R&B et hip-hop avait annoncé le report de son spectacle montréalais. Le MTelus est désormais un des arrêts de la portion nord-américaine de la tournée de Lies About The War, le dernier opus de l’artiste. Plus personnel et introspectif que son matériel précédent, l’album de dix pièces est construit autour des mêmes beats lents et langoureux qui caractérisent si bien l’œuvre du chanteur et compositeur.

La performance a commencé en terrain connu avec l’interprétation de morceaux parmi les plus populaires de sa discographie, comme Too Much, Devil That I Know et Found, tous tirés de son excellent microalbum For My Friends (2021). Le public s’est bien vite vu coller une étiquette : bruyant (parfois même un peu trop), ému et assidu! Les paroles accrocheuses étaient sur plusieurs lèvres et voyageaient même jusqu’aux hanches et troncs des spectateurs et spectatrices.

La voix comme un pilier

Jacob Banks aurait pu être seul sur scène qu’il aurait certainement attiré la même attention. Bien sûr, son guitariste et son batteur – les seuls à l’accompagner – étaient essentiels aux chansons, car Banks n’a comme seul instrument sa voix. Mais quelle voix!

On réalise dès les premières secondes que le direct et le studio sont mondes à part pour le chanteur soul. Chaque poussée vocale est une nouvelle libération, un nouveau cri du cœur rauque et balancé qui atteint exactement la bonne portion de nos tympans. Et sa présence est puissante et semble toute naturelle. Calme et inébranlable, il interprète morceau après morceau et limite ses interactions avec le public, sauf quand vient le temps de le remercier.

La reine de la soirée est sans conteste la voix majestueuse de Banks. Cela n’empêche pas au spectacle de renfermer quelques longueurs. Les deux musiciens sont au fond de la scène, peu mobiles, et la scénographie et les éclairages se font maigres. L’artiste empoigne sa guitare pour une reprise de Swim Good, pièce culte de Frank Ocean, mais la repose aussitôt. Quelques morceaux tendent plus vers le rock (Be Good To Me), mais relèvent de l’exception.

Les derniers moments de la soirée constituent son apogée, avec les excellentes Slow Up et Parade, dont les rythmes profonds et envoûtants rappellent un hymne. Bonne chose que Banks boucle son spectacle avec ces succès assurés, parce que rappel, il ne connaît pas. Il s’éclipse après avoir remercié son public, pointant et souriant à une personne à la fois dans la foule. Une chaleur et un désir de contact que communique aussi sa musique.

Meg Mac

L’autrice-compositrice-interprète australienne Meg Mac, pour qui la voix est aussi le principal atout, a offert la première partie. Pour quelqu’un qui n’a jamais posé les pieds dans la métropole auparavant, la réception est très positive. Personne ne peut en effet rester de marbre devant la puissance et les nuances de sa voix cristalline. Sans réinventer les codes de la pop, elle livre une performance solide et efficace au gré de morceaux qui traitent de croissance personnelle, d’amour (bien sûr) et de relations.

 

Grille de chansons

Take My Hand / Just When I Thought
Mercy
Monster
Too Much
Devil That I Know
Found / Coolin
Won’t Turn Back
Be Good to Me / Bang
Aim for My Head
Swim Good
Part Time Love
Stranger / Slow Up
Unknown (To You)
By Design
Unholy War
Parade
Coming Through
Chainsmoking


Nos photos en vrac

 

MEG MAC (Première partie)

 

 

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