Hannah Wicklund

Hannah Wicklund à l’Esco | Une artiste bourrée de talents en plein développement

Dans le cadre de sa tournée Hell in the Hallway World Tour, la talentueuse Hannah Wicklund s’est arrêtée à l’Esco ce samedi et nous a livré une belle performance, devant une salle comble et surchauffée. La jeune femme nous a autant montré toute la maîtrise de sa guitare que sa magnifique voix.

Hannah Wicklund est une jeune femme bourrée de talents : elle est dotée d’une fort belle voix puissante et d’un impressionnant jeu de guitare, avec un visage d’ange à la Taylor Swift. Elle est accompagnée d’un groupe très solide composé d’un claviériste, d’un bassiste et d’un batteur. Ils sont d’une efficacité redoutable, tout en mettant en valeur leur leader.

Wicklund, du haut de ses 27 ans, apparaît comme une inspiration positive avec une belle quantité de jeunes femmes au premier rang qui connaissent tous ses titres. J’ai déjà hâte d’entendre la prochaine génération de guitar-héroïnes du rock que ça va donner!

« This song always makes me cry! »

Si Wicklund touche la jeune génération, elle atteint aussi d’autres âges, comme l’homme dans la soixantaine à mes côtés : alors que la guitariste entame quelques titres en solo, l’homme nous avait prévenus et il ne peut retenir ses larmes au son de Lost love.

Ce qui fascine aussi chez Wicklund, c’est son aisance sur scène. Et quelle voix! Une puissance à la Janis Joplin, en moins rauque, avec des inflexions qui me rappellent Pat Benatar.

Son jeu de guitare très rock est inspiré et techniquement irréprochable, avec des traces très bien assimilées de Jimi Hendrix, Jeff Beck et Tom Petty, tout en conservant une approche personnelle. Je suis par contre moins amateur de certains effets de guitare d’une autre époque, notamment la talk box qui fit les beaux jours de Peter Frampton avec son insupportable Do You Feel Like I Do. Vu les cris générés par l’effet, le côté quétaine de la chose semble s’être estompé avec le temps. Heureusement, Wicklund fait preuve de retenue et utilise ces effets avec une bienveillante parcimonie.

Si Hannah Wicklund a digéré toutes ses influences classic rock pour donner un nouveau souffle au genre, elle nous livre tout de même un certain nombre de titres très formatés pour Spotify, avec une alternance couplet/refrain simple et brève, oscillant autour d’une durée de 2 minutes 30. Il y a aussi cette tendance à jouer systématiquement en douceur sur les couplets pour ensuite rugir sur le refrain. Au final, son répertoire semble parfois générique, alors que le potentiel artistique de Wicklund saute aux oreilles. On lui souhaite d’arriver à trouver des compositions plus originales et personnelles à la hauteur de ses fascinantes capacités.

 

Steve Creep and The Wildcards

C’est bien la première fois qu’un concert à l’Esco commence à l’heure, et j’ai donc manqué les premières minutes du groupe d’ouverture, Steve Creep and The Wildcards.

La formation montréalaise livre un power rock imprégné des années 90 et c’est plutôt bien fait. La voix de Steve Creep se rapproche de celle d’Eddie Vedder. Le bassiste a un trop gros son qui prend un peu trop de place, comme un John Entwistle en moins mélodique. Il y a des solos à deux guitares bien travaillés et leurs titres font penser à du Nickelback.

Si la musique de la formation n’est pas inoubliable, j’avoue m’être laissé charmé par leur titre Cheap Leisure/Black Leather.

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