crédit photo: Patrick Beaudry
Genesis

GENESIS au Centre Bell | Le retour de Phil Collins (et des grosses productions!) au Centre Bell!

Ouf, que ça fait du bien d’entendre ça… Ces murmures d’anticipation avant qu’un gros show commence. Ce rugissement d’une foule enthousiaste à l’arrivée des artistes sur scène. Cette ferveur pleine de reconnaissance envers des artistes bien-aimés.  Et cette sono à fond la caisse qui résonne dans l’enceinte du Centre Bell!

Genesis était de retour à Montréal pour un dernier tour de piste qui tombe à point.

Après près de 20 mois sans gros shows au Centre Bell, c’est comme si ce genre d’expérience n’allait jamais revenir.

Avec Phil Collins sur scène ?  Encore moins.

Quand le trio de Tony Banks, Phil Collins et Mike Rutherford avait repoussé sa tournée prévue en 2020 pour leur 40e anniversaire, on pensait bien que ce spectacle n’aurait finalement jamais lieu. Surtout que Phil Collins soufflait 70 bougies en janvier dernier. Et qu’il avait originalement annoncé sa retraite il y a dix ans, souffrant de lésions nerveuses depuis qu’il s’est blessé à la colonne vertébrale en 2007 et sourd d’une oreille.

Et pourtant. Par un lundi soir de novembre 2021, les trois légendes renouaient avec leur public montréalais pour la première fois en 14 ans, contre toute attente, pour une tournée à grand déploiement. Un dernier aurevoir à leurs fans, qui ont mordu à pleines dents à l’invitation de la tournée The Last Domino? comme en témoignait l’achalandage du Centre Bell, pas mal plein (à l’oeil, on dirait plus de 15 000 spectateurs pour ce premier show en deux soirs).

C’est évidemment un Phil Collins affaibli qu’on retrouve sur scène, mais un homme digne, assis sur une chaise tout au long de la performance, avec une tambourine pour seule percussion, laissant à son fils Nic le soin de jouer de la batterie. Un choix judicieux, non seulement en raison de sa filiation, mais son oumf à la batterie vient ajouter du souffle aux chansons. C’est un sapré bon batteur, fiston!  Et il y a quelque chose de touchant à voir le paternel jouer du air drum pendant que le jeune homme en met plein la vue derrière lui!

Pour en revenir à M. Collins, sa voix est évidemment moins puissante et juste qu’à ses belles années, mais sa vulnérabilité, totalement assumée, rend le tout encore plus attendrissant.

« Please sing along, because if you don’t, I’ll sound really bad », lance le chanteur avec une belle note d’autodérision dans la voix.

Personne ici ce soir n’est venu nous faire croire que Genesis est au sommet de ses capacités. On assiste à une opération nostalgie et c’est très bien ainsi.  Ne serait-ce que pour entendre une dernière fois le timbre de voix si singulier de Phil Collins en vrai, et lui dire « merci pour tout » à grands coups d’applaudissements, ça valait totalement le coup.

* Photo par Patrick Beaudry

 

Évidemment, pas de Peter Gabriel, ni de Steve Hackett, donc il fallait s’attendre à un répertoire davantage axé sur les albums de la « période Phil Collins » s’étalant de la fin des années 1970 aux années 1990.  Cinq chansons d’Invisible Touch (1986), dont Land of Confusion pour laquelle le visuel projeté sur les écrans rappelle le lien étrange qu’on peut établir avec la situation de confinement des derniers mois, ainsi que quatre chansons de Genesis (1983), trois de Duke (1980) et trois de We Can’t Dance (1991).

Genesis a tout de même fouillé dans les premières années pour quelques titres, notamment le doublé Dancing With the Moonlit Knight et The Carpet Crawlers au rappel, et les incontournables The Lamb Lies Down on Broadway et I Know What I Like (In Your Wardrobe), qui ont très bien défendues par les musiciens, notamment grâce à l’apport du collaborateur de longue date, Daryl Stuerme, tour à tour guitariste principal et bassiste (grâce à son instrument à deux manches).

À en juger par la réaction de la foule, le groupe aurait pu ressortir des chansons méconnues de n’importe quel album, et le public aurait embarqué!

« C’est le fun, on dirait que les cheveux me repoussent! » lance à voix haute un baby-boomer enthousiaste dans la rangée derrière moi.

Ça résume bien le sentiment de bien-être et de pur bonheur qui régnait au Centre Bell lundi soir. Comme un rappel que les spectacles sont là pour nous divertir, nous faire oublier tous nos ennuis, même avec un masque chirurgical sur le visage.

Plus de 15 000 personnes étaient rassemblés, coude-à-coude, pour acclamer des artistes qui ont marqué nos vies. Et ça, on ne peut pas plus le prendre pour acquis que la présence de Phil Collins en ce bas-monde.

* Photo par Patrick Beaudry

Liste des chansons

Behind the Lines / Duke’s End
Turn It On Again
Mama
Land of Confusion
Home by the Sea
Second Home by the Sea
Fading Lights
The Cinema Show
Afterglow

 

segment acoustique

That’s All
The Lamb Lies Down on Broadway
Follow You Follow Me
Duchess
No Son of Mine
Firth of Fifth
I Know What I Like (In Your Wardrobe)
Domino
Throwing It All Away
Tonight, Tonight, Tonight
Invisible Touch

rappel

I Can’t Dance
Dancing With the Moonlit Knight
The Carpet Crawlers

Vos commentaires