crédit photo: Pierre Langlois
Gab Bouchard

Gab Bouchard au MTelus | Thérapie de groupe

« Je suis parti du Lac il y a cinq ou six ans. Je voulais remplir une salle comme ici et que les gens chantent mes tounes… » Homme de peu de mots, Gab Bouchard a quand même pris le temps, vers le milieu de son spectacle, d’apprécier le moment et de montrer sa gratitude envers un public absolument conquis.

Le jeune homme originaire de Saint-Prime, au Lac-Saint-Jean, a bien rendu à la foule son amour, jouant la majorité des 21 chansons que comptent ses deux premiers albums, dont le plus récent, Grafignes, paru en août 2022.

Dans les minutes précédant son arrivée sur scène, le plancher du MTelus était compact et l’anticipation était palpable. Le band y est allé d’une intro prog rock dont la guitare rappelait les beaux jours de Pink Floyd, avant d’être rejoint par la tête d’affiche, vêtue d’une camisole blanche et d’une chemise noire à larges franges (qui allait prendre le bord après quelques morceaux), pour lancer le spectacle en bonne et due forme avec Dépotoir. L’auditoire a scandé chaque parole de ce morceau d’ouverture.

Après Remède, une chanson qui parle du réconfort de l’alcool mais des regrets du lendemain de veille, Bouchard a fait signe qu’il voulait un verre – qui contenait finalement juste de l’eau. « C’est complètement capoté. On s’appelle Gab Bouchard! », a-t-il dit avant de continuer avec Étoiles.

S’ensuivit l’essentiel de la discographie du mi-vingtenaire, qui traite de peines d’amour, de boisson, de pills, de « bags dans les poches », de la nouvelle flamme de son ex et de dépression. Des thèmes, combinés à ce premier soir vraiment froid de l’automne, pouvant donner la chair de poule, mais qui, traités avec brio et sans tabou par Bouchard, donnent plutôt l’espoir que les choses vont s’arranger.

On dirait qu’il y a quelque chose de cathartique à parler de ces thèmes sombres en gang et de se dire que ça fait juste partie de l’expérience humaine. Pendant La vie c’t’une peine d’amour, les amis se prenaient par les épaules pour chanter le refrain. Pendant Neige, des canons en ont recouvert la foule d’une couche artificielle, donnant un côté féérique à cette chanson où l’artiste demande de le réveiller « quand le monde ira mieux ».

Vous voulez une autre preuve que le but de Gab Bouchard est de nous faire du bien? À 20h, celles et ceux qui étaient arrivés à l’heure ont eu droit à une première partie inattendue et inusitée. Sur scène s’est amenée Alexandra Côté, une dresseuse de chiens de Thetford Mines, accompagnée de Loumi, de Loula et de Tesla, trois beaux pitous. Pendant une vingtaine de minutes, le quatuor s’est adonné à une performance de danse qui a fait pousser quelques « oooooh » et « aaaaah » à la foule, et qui a tiré au moins un sourire, si ce n’est pas un rire attendri, à chaque personne présente. Bouchard, plus connu pour ses pantalons en peau de vache que pour son amour des chiens, allait plus tard qualifier cette première partie de « sick ».

Revenons à la tête d’affiche. Autour de Zachary Boileau (guitare), de Victor Tremblay-Desrosiers (batterie), de Mathieu Quenneville (clavier), de Pierre-Olivier Gagnon (basse) et d’Audrey-Michèle Simard (choriste), une quinzaine de télés cathodiques animaient le spectacle, montrant tantôt des séquences du groupe sur scène, tantôt des vidéos en bouclé liées à la chanson en cours. Au-dessus du groupe étaient suspendues les 9 lettres de « Grafignes », qui virevoltaient chacune de leur côté en suivant le rythme de la musique.

Cette musique, aux sonorités country, folk et prog, a aidé à réchauffer l’auditoire. On sent chez Gab Bouchard et ses comparses un amour des instruments, une envie de jammer et d’exécuter des solos à rendre fier Olivier Langevin (qui a d’ailleurs réalisé Grafignes et Triste pareil, le premier album du jeune homme). Même si la foule était un peu plus dissipée pendant ces quelques moments instrumentaux (comme l’enivrante Bye bye), la qualité de la musique parvenait toujours à rappeler à l’ordre les jaseux du fond de la salle.

Après le rappel (Même si) qui a mis fin à ce spectacle d’environ 1h30, on se dit qu’on souhaite quelques autres passes rough à Gab Bouchard pour lui donner le matériel de continuer à nous faire vivre des soirées comme celle-là.

 

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