Francouvertes 2015 – Soir #5 | Eugène et le cheval, Mathieu Bérubé et Anatole

5e soirée des Francouvertes hier soir au Lion d’Or qui a régné sous le signe de la folie et de l’absurde. La pop-folk de Mathieu Bérubé, le style très 80’s d’Anatole ainsi que le rock psyché d’Eugène et le cheval ont fait de ce 16 mars une jolie vitrine de talents locaux.

Mathieu Bérubé

Premier sur scène, le musicien originaire de Saint-Eustache a démarré fort, en se faisant plaisir en invitant 6 musiciens à l’accompagner pour le concert. Et le pari s’est révélé réussi. Son univers pop-folk teinté par une poésie délicate et sensible a su convaincre.

Les musiciens ont d’ailleurs apporté un plus non négligeable à l’univers de Mathieu Bérubé, ainsi que Helena Deland, la choriste, ajoutant un charme certain au tout. Deux autres chanteurs se sont également joints à la formation le temps d’une chanson.

Adepte des changements de tempo lors de ses morceaux, Mathieu Bérubé a donné un bel aperçu de son style. Petit bémol : quelques fausses notes lors de la chanson où l’artiste et sa choriste se sont retrouvés seuls sur scène.

En bref, une belle prestation que la présence des musiciens a enrichie et embellie.

 

Anatole

Où le public se trouvait au moment de la performance d’Anatole ? Aucune idée, mais en tout cas, il semblait loin du monde réel. Arrivé en costume de squelette avec une grande cape noire et la visage blafard, l’artiste a dévoilé au public un message subliminal : Anatole, c’est lui.  Le musicien a ensuite enlevé sa cape, et a commencé à se trémousser sur scène d’une manière très évocatrice, ce qui a rapidement fait rire l’auditoire.

Imprégné par son rôle, Anatole a présenté un univers très 80’s aux accents psychédéliques. Sa voix féminine et délicate, l’artiste la maîtrisait parfaitement. Et le plus dans cela, c’est que les musiciens, salopettes et blouses de chimiste à la clé, jouaient également le jeu de cette scène improbable.

Anatole a pris tout l’espace pour lui, la scène comme la salle, n’hésitant pas à fumer une cigarette pendant un des ses morceaux, ou à se verser de la bière sur le torse. Derrière cela la performance en tant que telle suivait, les musiciens assurant la donne, et Anatole habile sur sa guitare.

L’artiste avait un rapport très intime avec son corps, pouvant parfois gêner quand les attouchements se révélaient trop fréquents. Ce détail mis à part, la prestation a donné un souffle d’originalité à la compétition.

 

Eugène et le cheval

2e participation pour le groupe montréalais Eugène et le cheval qui n’a malheureusement pas su convaincre. Pourtant tout était là, ou presque, pour la formation, qui a donné une prestation plus que correcte. Les musiciens étaient au rendez-vous, donnant un bel aperçu de l’univers absurde du groupe.

Et justement c’est cela qu’il manquait à Eugène et le cheval : le fait d’expliquer, ou du moins de faire ressentir au public, qui ne les connaît pas, sa démarche artistique. Le nom du band est inspiré d’Eugène Ionesco, un des maîtres du théâtre de l’absurde. Il ne fallait donc pas s’attendre à des paroles sensées, ni à des interventions rationnelles. Mais ça, le public ne pouvait pas le savoir.

Le chanteur a pourtant travaillé sa voix, que l’on savait pas toujours juste, même si elle se retrouvait parfois calfeutrée par l’utilisation d’un deuxième micro la modifiant.  Le groupe a ainsi dévoilé son univers absurde sans faire de fautes, mais il leur aurait fallu jouer plus avec cet aspect de leur identité pour que le public comprenne leur démarche.

 Verdict

La performance improbable d’Anatole l’a propulsé à la 4ème place du classement, et le bel univers de Mathieu Bérubé lui a permis de se hisser à la 7e place. Eugène et le cheval n’a pas été sélectionné pour les demi-finales.

Classement provisoire

1. The Urban Indians
2. Samuele
3. Rosie Valland
4. Anatole
5. Yokofeu
6. C-Antoine Gosselin
7. Mathieu Bérubé
8. Les Guerres d’l’amour
9. Oli Laroche

Artistes éliminés : Beat Sexü, Jean-François Malo, Marijosée, Deslandes, Rymz et Eugène et le cheval.