Francos de Montréal 2024 – Jour 4 | Josman au MTelus : Ne pas livrer la marchandise

Le rappeur français Josman était de passage au MTelus mardi soir (et le sera de nouveau ce soir) dans le cadre des Francos de Montréal. Malgré une salle complète et des projections de haute qualité, le concert était parsemé de longueurs et n’a pas répondu aux attentes.

Avant d’entamer l’aspect critique de cet article, j’aimerais mentionner que je suis une grande amatrice de la musique de Josman depuis ses débuts. Jamais je n’aurais cru aller voir un de ses spectacles et être si déçue, mais nous voici. Je me permets donc d’utiliser le « je » à certains moments de cet article vu ma déception.

Après avoir fait attendre le public 45 minutes dans une chaleur sans nom, Josman est finalement apparu sur scène. Il a commencé le spectacle avec Loto, un morceau de son premier album J.O.$. Entamer un concert avec une chanson parue en 2018 était déjà un choix relativement questionnable puisqu’il a sorti un album en 2023 pour lequel il n’avait pas encore été de passage à Montréal.

Il a ensuite poursuivi avec Ahgars!, un morceau tiré de son album M.A.N, paru en 2022. Josman a ensuite continué à enchaîner avec des morceaux qui n’étaient toujours pas ceux de son plus récent album, comme BAG (2020), Dans le Vide (2016), Au Bout (2017) et autres, pour finalement nous donner un morceau plus récent au bout de 10 pistes.

Après un enchaînement de morceaux toujours peu efficace, les lumières se sont brièvement fermées, faisant penser à un rappel. Le rappeur revient sur scène, interprète deux autres morceaux, puis noir complet encore. Il revient une deuxième fois, interprète XS et J’aime Bien, avec encore une fois beaucoup trop d’Autotune. Les lumières se ferment à nouveau et comme par magie, après avoir remercié Montréal par deux fois, il revient encore!

Il interprète trois chansons, arrêtant la dernière par deux fois parce qu’il trouvait le public trop fatigué. Au moins, le tout s’est fini sur un high d’énergie pour le public qui était au parterre.

Il devient de plus en plus évident qu’une mise en scène impliquant seulement le rappeur et son DJ n’est plus suffisante pour offrir un spectacle de qualité. Particulièrement quand le rappeur en question ne dégage pas la plus grande présence scénique, intéragit peu ou pas avec son public et utilise tellement d’autotune que certaines chansons ne sont pas même pas reconnaissables.

Le choix de l’enchaînement des chansons était également décevant, puisqu’on a l’impression qu’il refait les mêmes chansons année après année, ajoutant cette fois seulement 3 ou 4 morceaux de son plus récent album. Les chansons choisies n’avaient pas de cohésion entre elles et étaient pour la plupart tellement fortes en basse, qu’on entendait absolument rien d’autre.

L’Autotune fut vraiment un des points majeurs de ce spectacle et c’est extrêmement dommage comptant le fait que Josman a une très belle voix chantée. Pour l’avoir vu en concert dans des salles beaucoup plus petites avec pas ou très peu de modification vocale, il s’en sortait magnifiquement bien.

Un phénomène que j’ai observé au fil des années en allant voir majoritairement des concerts de rap est la différence entre un spectacle où une attention bien particulière est portée à la mise en scène et la direction artistique et les spectacles où on assume que la présence du rappeur est suffisante pour satisfaire le public. Josman faisait des simples aller-retours entre le côté cour et le côté jardin de la scène, ne faisant que réciter ses paroles. Ça tombe rapidement à plat, même dans des chansons plus upbeat.

J’aurais tellement aimé apprécier ce spectacle, mais pour toutes les raisons énumérées ci-haut, il en fut autrement.