crédit photo: Normand Trudel
Cage the Elephant

Festivent Ville de Lévis 2022 – Jour 2 | Cage The Elephant et Facetime à bord d’un manège

Malgré la menace, les orages nous épargnent gracieusement. Je peux donc dire merci pour la prière anti-pluie d’Elliot Magi-noire. Comme quoi quand on demande pour les autres ça fonctionne du tonnerre !

Nous arrivons toujours en retard, toujours à l’heure sur les abords du site et pendant que mes amis vont chercher leur passes, je passe free avec mon accred média. Malgré cette légère jubilation, j’ai tout de même un petit pincement de panique, il est déjà 18h !

Electric Neon Clouds

Dès mon entrée, mon cœur se gonfle et je cours dans ma robe champêtre fleurie à travers le gazon et je déboule, telle une Heidi sur acide, à la scène Fido.

Si je yodel ainsi de joie, c’est que malgré mon retard je ne manquerais pas Electric Neon Clouds!

Je suis là à temps pour danser sur les sonorités techno, pop, rock et même gospel qu’offre la formation. Avec son côté romantique et planant, le groove trouve sa place pour mieux nous entraîner. C’est un vrai plaisir de voir le chanteur aux longs cheveux sautiller et de feeler l’énergie des musiciens sur scène.

Je me sens privilégiée d’être là, comme un show privé. Les festivaliers dandinants sont peu nombreux, mais tous sont souriants et à l’écoute.

Petite pause.

Pendant que Caravane fait son set sur la scène Loto-Québec, moi je joue à la mère avec mes amis dans la partie euphorisante qu’est Beauce Carnaval. Ceux-ci insistent pour que j’embarque dans la grande roue. Ce à quoi je répond que personne icitte veut gérer mon éventuel bad trip pour cause de peur de la vitesse et des hauteurs. Je reste sur le côté, prends des vidéos, tiens les sacs, envoie une coupe de coucou de la main et demande au cinq minutes : avez-vous besoin d’eau?

Citation :

Plus y’a de monde, plus le montant est gros. Pense pas pis dépense !

Le monsieur d’un kiosque à des passants

Je pars me promener un peu et je remarque immédiatement que le chanteur de Caravane porte fièrement un tee-shirt du restaurant Kundah hôtel.

Celui-ci tente d’ailleurs de réchauffer la foule, qui comme un plat micro-onde refroidit rapidement. Il taquine gentiment le manque de rock de la foule, ne sachant pas si les festivaliers attendent l’alcool, la noirceur ou la tête d’affiche pour se dérider.

Avec la chanson Minuit qui joue à plein volume et un saut dans le public, le groupe donne toute sa chaleur et enfin les festivaliers en réclament plus !

Jake Clemons

Je regarde un peu mes amis-enfants wiper dans le manège Fire Ball et je me dirige vers la scène principale pour Jake Clemons. Le chanteur, saxophone à la main, accueille la nuit par des notes luxuriantes. Les teintes de jazz et de folk rebondissent sur le fond de rock vif avec lequel les musiciens nous électrisent. La batterie est très présente, acérée, avec un rythme rapide qui contraste avec la voix en suspension.

La foule est encore éparse, se promenant au gré des tableaux qu’offre le site et je fais de même, il se trouve que j’ai faim.

Cette fois-ci, j’ai sorti 40 dollars pour mon budget « argent comptant seulement » et je compte bien réitérer l’expérience d’hier, soit chialer sur l’inflation la bouche pleine de malbouffe devant un écran.

Consumption Town joue pendant que je beurre ma pizza all dress de chez Pizzeria Paquet (12$ avec tip) et je me prends un affogato à La Folle Tablée (9$ avec tip). Ma belle crème molle de couleur rose finit rapidement par être une bouette brune au combien salutaire. Le café me boost un brin, mon oeil tressaute et le il faut. Ce matin à 7h, j’étais sur le terrain à la rivière Saint-Charles et tous mes muscles veulent maintenant me le rappeler. Pendant que le chanteur nous susurre « You must be crazy », mes amis-enfants m’appellent du manège Cliff Hanger en facetime pour que je prenne des screenshots.

Coudonc, toutes les paroles de Jake Clemons fit étrangement avec la réalité et je prie pour qu’il fredonne « A sexy boy with fine tattoo give you a kiss and someone random give you thousands of money for your poetry ».

Malheureusement pour moi, il se contente de parler de division, de temps incertain et enchaîne sur des paroles touchantes de rébellion.

 

Cage The Elephant

Attendu, espéré, presque trop beau pour être vrai ; Cage The Elephant est dans la place. Live là, à quelques mètres de nous et le site ne déborde pas. Comment, pourquoi ? Mais où est Scoody-Doo pour résoudre ce mystère ! Le seul de la place étant en feutrine, rembourré par du polyester, je ne n’aurais pas de réponse à mes enquêtes. Le maire de Lévis apparaît pour nous jaser sur les grands écrans, nous souhaitant une bonne soirée et la fébrilité monte d’un cran.

 

Je back sur les parterres pour me promener de l’un à l’autre puisque nous avons toute une logistique interne : Je suis dans le VIP média, deux de mes amis sont dans l’avant-scène et les deux autres font partie de la plèbe aka l’accès général. Je finis dans ce que j’appelle affectueusement la cuvette, sorte de bout de parterre plébéien complètement isolé par les multiples barrières des autres parterres (ésotérique disais-je ou bien anti-moshpit/mingle c’est encore à définir).

Même mes amis de l’avant-scène finissent avec nous drette dans cuvette. Personne ne semble y venir, autre élément mystérieux de ce festival et ça m’arrange, nous avons de l’espace en masse pour danser et une magnifique vue directe sur la scène.

Le spectacle commence avec Broken boy et les musiciens ne nous lâche pas jusqu’à la fin, enchaînant les hits avec une attitude nonchalante, rock et sexy. Parlant de sexy, le chanteur enlève son tee-shirt et les hurlements se font soudain stridents. Entre mouvements de danse lascive à la Jagger, sonorités endiablées et riff imposant, Cage The Elephant ne nous laisse pas le temps de reprendre nos souffles.

Les titres Come a little closer, Shake me down, et Cigarette Daydreams font chanter les festivaliers qui connaissent toutes les paroles sur le bout des doigts. Certains chantant les chansons depuis l’adolescence. Une grande chorale s’improvise pour le grand plaisir du chanteur qui joue beaucoup avec les festivaliers. Il finit sur l’entêtante Teeth et se laisse porter par la foule, nageant sur elle pour aboutir à l’autre bout complément où la tour d’éclairage. Il la monte, sans harnais, en chaussettes et je le regarde bouche-bée en dessous, me demandant très sérieusement si je vais le voir mourir drette là, de même sur les blocs de béton.

Il réussit à grimper sans encombre et la vision que j’ai est tout simplement irréelle. Cette plateforme grise, prise dans la brume, avec le noir du ciel comme seul fond. Le chanteur, comme un oiseau naissant dans son nid, se penche et son regard se fixe au mien, avant d’enjamber la rambarde pour y faire le drapeau. C’est l’instant le plus absurde et le plus marquant de ma vie de coureuse de show. Il redescend cueilli par la sécurité soulagée de mettre la main sur le chanteur kamikaze.

 

Nous repartons dans un mini trafic nocturne et nous sommes crinqués comme jamais. Nous nous entendons tous les cinq unanimement, ce soir c’était dans notre top trois de nos meilleurs shows à vie.

Minuit (mon amour) arrive et je ne chargerais pas en citrouille étant plus redneck que princesse. Je vais finir cet article en écoutant Rupaul et préparer mon départ de demain pour la belle ville de Rimouski. Direction la Virée du Saint-Laurent de Qualité Motel avec les Louanges pour ramasser des déchets de la plage et se mettre déchet sur la plage puisque je serai en vacances d’articles jusqu’en septembre !

C’était effectivement ma dernière couverture de festival pour l’été, qui fût chargé et merveilleux.

Pour me remettre de la Noce, du OFF, du Festif! et du Festivent, je vais très certainement prendre un an à m’en remettre, comme une bonne jeune trentenaire.

Promis le retour sera en force, en danse et en allégresse.

 

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