crédit photo: Normand Trudel
Young The Giant

Festivent Ville de Lévis 2022 – Jour 1 | Young the Giant, Elliot Maginot, Lysandre et la cacophonie ambiante

Nous débarquons dans les rues avoisinantes d’un petit quartier familial où est planté le décor du Festivent aka le Festival des mongolfières. Nous rentrons par l’entrée VIP labyrinthique pour arriver sur le site, un peu vide et pour cause ; il n’est pas encore ouvert au public. À l’entrée principale, une longue file s’impatiente sous le soleil impitoyable de cette fin de journée.

Entre les manèges de Beauce Carnaval et les kiosques d’animateurs hurlants pour qu’on gagne un nounours par jeux d’adresses plus ou moins fucked up, se trouve la scène principale fragmentée en quatre parties.

Une plus petite scène se trouve au fond du terrain de soccer, des coussins et des cossins étalés un peu partout pour rendre l’expérience casual.

J’ai sorti 20 dollars à la caisse, histoire de tester mon budget « argent comptant seulement ». Ma galette libanaise (15$ avec tip) en main, je me promène pour mieux apprécier la cacophonie ambiante. Pour la neurodivergente que je suis, le tas d’informations sensorielles que je reçois en pleine figure est une implosion de sons, de lumières et de bruits. Je panique et trippe à intervalles irréguliers.

Lysandre

Après un cafouillage sur l’heure, nous commençons en douceur et en saveur pop avec Lysandre sur la scène Fido. Des enfants dansent et dans l’air flotte une odeur de suif sucré émanant des restaurants à proximité. L’entremêlement des voix planantes portées par la rondeur des notes nous berce comme par enchantement et nous amène vers le mouvement des corps. Assise sur mon bout de gazon, je suis écrasée par la chaleur et je ne fais que hocher de la tête en rythme. La chanteuse nous confie entre deux chansons sa phobie des montgolfières et des manèges, ce qui est dadon vu que malgré l’aveuglement du soleil, Lysandre est littéralement entourée de ses phobies, avec un visuel direct sur ses terreurs.

Que nenni ! La voici qui rock avec assurance, entourée de ses musicien.ne.s et livrant sa prestation avec groove et surtout courage. Une belle découverte pour ma part, ayant manqué son passage au Pantoum, j’étais plus que ravie du cafouillage d’heure me permettant d’assister à son ouverture du Festivent.

Tradition foire oblige, je m’arrête manger une pomme d’amour (5$) ou pomme de tire comme on dit par ici et mon budget est aussitôt mort. Je déguste mon trophée et l’anéantissement de mes maigres acquis en écoutant Pelch, format écran géant, nous chanter l’fruit sur la scène Loto-Québec. Au loin, les premières montgolfières se font gonflées à bloc et je comprends subitement Lysandre ; encore un peu déformées et gigantesques, il y a quelque chose de grotesque avant le grandiose de leur envol.

Je ne suis pas tout à fait certaine de mon droit de fumer sur le site, mais dans ma rébellion je m’en grille une, tout en souriant béatement à la sécurité (juste au cas où).

 

Elliot Maginot

Elliot Maginot revient et cette fois-ci pas besoin d’incantation pour avoir du soleil ! Forcément c’est mon moment Angel to my Buffy et je fangirl en me promenant d’une scène à l’autre pour tester le meilleur zieutage. Grosse ambiance dans le VIP (nous sommes 30) et dans l’avant-scène (ils sont 4), je vais donc avec les bonnes gens entassés et la vue est imprenable ! Je ne suis d’ailleurs pas la seule à fangirler solide. Des Easy Morning, Paulette en prendrait elle aussi! De 16 à 76 ans, toutes sont d’accord pour dire que les musiciens sont pretty pas pire.

 

Nous avons le droit au début mystique qui nous avait été dérobé au Festif!

Petit chant d’oiseaux et sons de la nature sont au rendez-vous. La voix du chanteur s’accompagne à merveille avec le saxophone, la guitare, le piano, la batterie et l’harmonica pour une cohésion sur scène des plus plaisantes. Une maîtrise des artistes et en particulier (puisqu’il faut bien ses favoris) de son guitariste aux multiples instruments cordés Jean-Philippe Hébert. Quoi de mieux qu’un homme bâti avec un ukulélé mignon? Rien. Absolument rien ne bat ça, sachez.

De beaux moments de tendresse et des moments rock fort pour une réussite que je qualifierais de sèche et de totale.

Je pars vivre la partie festive de l’endroit en attendant la tête d’affiche et je croise une des dames du kiosque de boisson Amarula, sur des échasses, qui me saluent de ses grands mouvements de papillons. Il y a autant de monde pour les manèges que pour la musique ; une marée mouvementée attend les festivaliers qui voudraient traverser à leur risque et péril les bambins échauffés par la barbe à papa et le pop-corn caramel. Sans compter les parents tout aussi survoltés et les adolescents venus show off.

Je vais squatter au QG média, qui consiste à une toile blanche type chapiteau, deux tables et 7 chaises. Autant dire une oasis de paix pour mes jambes qui commencent à sentir le poids de ma journée sur le terrain ; horticulture et blogueuse what a life !

 

Young The Giant

Le nombre de festivaliers a drastiquement augmenté dans toutes les sections, on sent de la fébrilité dans l’air et les hormones des jeunes gens en fleurs!

Une foule toute en fraîcheur s’est amassée à l’avant et ce, malgré la température estivale. Car oui, le public est composé de très jeunes cool Lévisiens et ce soir, ils sont prêts à tout pour toucher la barrière.

C’est le déchaînement des cris dès les premières notes de la chanson Apartement. Une énergie rock et pimpante se déploie instantanément de leur présence onirique. Les sonorités indie, pop, rock très dreamy et catchy crinque les déjà s’ul top vers un autre level et fait taire un instant ceux ayant confondu salon et spectacle.

Généreux, le groupe offre une nouvelle chanson en primeur et les fans de Young The Giant sont aux anges. Les musiciens enchaînent les titres et la vague d’amour est palpable. C’est un délice musical et il est bon de se laisser aller au gré des notes, absorbé par elles.

Les yeux mi-clos je savoure de loin, la scène, les écrans et la grande roue illuminée dans la noirceur.

Nous quittons Lévis sur la route vide de trafic, dans un apaisement doux, qui aura été porté tout au long de la soirée par la variété d’artistes locaux et lointains.

Malgré quelques problèmes au démarrage et une séparation ésotérique du parterre, la barre est déjà bien haute pour les prochains jours !

Demain jeudi 4 août, si la pluie nous épargne, je vous parlerais de Electric Neon Cloud, Jake Clemons et Cage The Elephant. Une promesse de viraillage entre amis pour un jeudredi qui s’annoncent assez moshpiteux dans sa finale !

 

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