crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin
Festival MUTEK

Festival MUTEK 2023 | Une fin de semaine, trois ambiances

Le festival de musique électronique et de créativité numérique MUTEK se poursuivait ce week-end, alors que diverses activités étaient proposées partout à travers le Quartier des spectacles, illustrant le plein potentiel propre à la programmation : un large spectre des possibilités, l’infiniment grand de la technologie.

Le premier arrêt de ce triple programme, nulle autre que la mythique salle du MTelus, accueillant samedi une soirée au nom de Métropolis 2, regroupant une demi-douzaine d’artistes nord-américains et européens.

Pour les amateurs de la vie nocturne, il semble compliqué de savoir les combler autrement : Rich Aucoin, musicien originaire d’Halifax, débute la soirée à 23h, alors que Jennifer Cardini mixera de 3h30 à 6h du matin.

Les premières lueurs du soleil tapant sur le visage après une nuit à danser au gré de l’électro, une expérience à tenter pour les courageux.

* Photo par Nina Gibelin Souchon.

Alors que les deux étages du MTelus se remplissent peu à peu au fil de la soirée, sous des projections, néons et éclairages divers sur la scène, et aux alentours du parterre, un constat peut s’imposer : l’ambiance s’avère similaire à celle d’une boîte de nuit, mais le public se révèle plus âgé et d’apparence plus classique qu’on pourrait le croire.

De la fumée et de la diversité dans les projections agrémentent les différents segments de la soirée; tandis que certains installent une aura mystérieuse durant leur passage (le duo AUX 88, aux allures de cyborgs), d’autres artistes s’attaquent à des approches plus expressives, plus créatives, plus imprévisibles dans leur musique, en nommant surtout les musiciennes Eris Drew et Cinthie.

* Photo par Nina Gibelin Souchon.

Au grand public

Pas si Tranquille que ça l’esplanade, pour le coup!

Au cœur du centre-ville, l’esplanade Tranquille tenait à chaque journée du festival MUTEK une Expérience, de 17h à 23h.

Plusieurs centaines de personnes s’étaient déplacées pour la dernière soirée à l’endroit de cette édition, le dimanche 27 août : la musique s’avère bien plus accessible que la veille, moins nichée, et utilisant davantage de samples chantés, alors que la puissance du son se montre également plus tolérable (aux alentours des 90 dB).

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

Assister à chaque Expérience ne coûte rien, et le propos se reflète pleinement dans la foule : l’ambiance et la température sont agréables, tous dansent et on dénote la présence de familles, venues s’intéresser aux quelques DJ se succédant au cours de la soirée.

Alors que la majorité des événements offerts par MUTEK sont intérieurs, ces épisodes à l’esplanade Tranquille semblent être les activités se rapprochant le plus d’une formule classique de festival : l’espace est conséquent, visuellement attrayant, et on distingue aisément des stands offrant des boissons ainsi que des produits dérivés partout sur le site.

Également, mais surtout, des employés du GRIP sont mis en valeur par le festival, tout comme à la soirée au MTelus, plus que nécessaires quand on connaît les dangers et le lien entre le monde de la nuit et les drogues récréatives.

* Photo par Vivien Gaumand.

Telle la Virée classique de l’OSM, les Expériences représentent un reflet plus accessible de MUTEK, pour intéresser les néophytes au monde numérique sans dépenser un moindre sou.

La pointe de l’iceberg.

 

La quintessence

Nouvelles technologies à Montréal riment avant tout avec la Société des arts technologiques, théâtre du monde numérique dans la métropole se situant sur la rue Saint-Laurent, à deux pas du Club Soda.

Du mardi au dimanche, les intéressés montréalais saluaient les Nocturnes, des événements jusqu’au bout de la nuit combinant musique et expérimentations numériques : les 24 et 27 août, l’expérience en était décuplée encore davantage, puisque des artistes étaient présentés simultanément sous le dôme de la Satosphère et à l’espace SAT.

Si la salle de cette dernière révélait une approche de performances plus classique, à l’architecture industrielle embellie par des projections partout à travers l’espace, le fameux dôme de la SAT a certainement su voler la vedette dans le courant de la soirée.

* Photo par Vivien Gaumand.

La musique entendue offre un penchant plus expérimental, planant, plus doux, tandis que les quelques dizaines de chanceux rassemblés semblent scotchés devant les projections.

Des couleurs diverses, des lignes, formes et motifs abstraits se déplaçant partout sur le dôme, donnant envie de rester là jusqu’aux lueurs du petit matin : il se révèle difficile de rendre justice à ce que l’on voit avec des mots, peut-être que le TikTok à la fin du texte saura y parvenir?

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

Il n’existe probablement rien de mieux qu’un écran circulaire pour l’immersion, mieux que la réalité virtuelle d’un point de vue personnel, tant l’environnement peut donner cette impression de naturel.

Les artistes ne paraissent pas particulièrement dans l’espace, se trouvant à l’extérieur des barrières contenant les membres du public, bien qu’il semble impossible d’imaginer ces projections sans une bande-son les accompagnant : deux moitiés, s’emboîtant pour offrir un tout inhabituel et ensorcelant.

Pour un novice absolu et assumé envers le monde des technologies, l’expérience numérique la plus envoûtante qu’il ait été donné d’apprécier par les yeux de votre rédacteur.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

@sors_tu.ca L’énigmatique monde des technologies de MUTEK (Société des arts technologiques, nuit du 27 au 28 août 2023) #fyp #techno #ambiance #montreal #mutek ♬ Ambient Space Music – Space Radiance

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