
Festival FONO – Jour 2 | Charlotte Cardin, Alex Warren et Laraw: une soirée qui a réuni toutes les générations
Il y a des soirs où un festival prend des allures d’évènement incontournable, où chaque artiste vient parquer la mémoire des gens à sa façon. Le deuxième soir du Festival Fono, tenu le 12 septembre, a rassemblé une foule impressionnante, venue de tous les horizons et de tous les âges. De l’ouverture intimiste et encore trop discret de Laraw en fin d’après-midi, à la ferveur éclatante d’Alex Warren en début de soirée, jusqu’au triomphe de Charlotte Cardin en clôture, la programmation a offert un crescendo parfaitement calibré. Le site a commencé à se remplir dès 19h, jusqu’à devenir presque impraticable en soirée, vibrait sous les lumières, les confettis et les refrains repris à l’unisson, confirmant une fois de plus que la musique a ce pouvoir rare de suspendre le temps.
Charlotte Cardin: une conclusion habitée
Lorsque Charlotte Cardin est apparue sur scène, à l’heure prévue, l’endroit devant elle débordait littéralement de spectateurs entassés les uns contre les autres, impatients de se laisser happer par sa voix. Les premières notes de Looping ont résonné dans la nuit, et ce n’est qu’une fois la chanson terminée que Charlotte a lancé un chaleureux: « Bonsoir Québec, vous allez bien? » La réponse de la foule fut instantanée, énergique, comme si chacun savait déjà qu’il s’apprêtait à vivre un moment privilégié.
La suite a confirmé cette impression. Avec Meaningless, l’artiste a mis tout son talent au service d’une intensité sans faille, sa voix claire et nuancée trouvant toujours le chemin du coeur. Pour le plaisir des spectateurs, elle a glissé Un peu trop, rappelant qu’elle excelle aussi bien en français qu’en anglais. L’un des sommets de la soirée a sans doute été Anyone Who Loves Me, cette chanson réunificatrice qui pousse à chanter à tue-tête, quitte à perdre la voix dans l’élan. Et comme pour sceller cette communion, elle a conclue avec Lonely With Our Love, dans une atmosphère à la fois fragile et puissante.
Entre ses chansons, Charlotte a pris le temps de confier au public qu’il ne lui restait plus que deux concerts à donner avant de mettre fin à une tournée amorcée il y a deux ans, précisément à l’Agora de Québec. Elle a évoqué la nécessité d’une pause, le désir de se consacrer à l’écriture de nouveaux morceaux. Ce partage a résonné comme une confidence intime offerte à une foule immense renforçant l’impression d’assister à un concert unique.
Ce qui impressionne à chaque prestation de Charlotte Cardin, c’est cette capacité à créer une connexion sincère avec le public. Peu importe combien de fois elle foule la scène, elle donne l’impression que ce soir-là est le plus important, que chaque spectateur est son invité privilégié. Elle chante avec une intensité rare, une authenticité palpable. Dans la scène musicale québécoise et au-delà, peu d’artistes parviennent à combiner avec autant d’aisance la puissance vocale, la qualité d’interprétation et la proximité avec la foule. Cette soirée en fut une nouvelle preuve éclatante: Charlotte est bel et bien l’une des meilleures.
Alex Warren: l’exubérance pop à son sommet
Avant que Charlotte n’enflamme la scène, Alex Warren avait déjà fait vibrer le site avec une entrée spectaculaire. À sa toute première chanson, des milliers de confettis ont été propulsés dans les airs, accompagnés de jets de boucane. La scénographie était pensée pour impressionner, et le public n’a pas tardé à embarquer. Vêtu de noir de la tête aux pieds, jeans, teeshirt et chemise, le jeune chanteur de 24 ans, bientôt 25, a démontré une aisance désarmante.
Dès la deuxième pièce, il a attrapé sa guitare, alternant entre performance musicale et interactions dynamiques. Il a fait taper des mains, puis lever les bras pour les balancer de gauche à droite, multipliant les moments de communion. Les jeux pyrotechniques, avec jets de flammes et explosions lumineuses multicolores, ont ajouté à l’effet spectaculaire. La foule, compacte au point où il venait difficile de se déplacer, vibrait au rythme des morceaux et des éclats visuels.
L’un des instants marquants fut lorsqu’il a signé directement sur une spectatrice, qui a promis d’en faire un tatouage, geste révélateur de la dévotion de ses fans. L’artiste lui, s’était plus tôt amusé à sonder son public: « Les gars, levez la main » pour ensuite dire « Maintenant les gars qui ont été forcé de venir ce soir par leur blonde, levez la main! » Des interactions légères, teintées d’humour, qui renforçaient son lien avec la foule.
Il a terminé son spectacle avec une succession de ses succès les plus connus, alignant Carry You Home, Eternity et Ordinary. À chaque fois qu’il annonçait sa « dernière » chanson, trois fois au total, les spectateurs en redemandaient. Cet excès contrôlé, mêlant authenticité et mise en scène flamboyante, a consolidé sa réputation d’artiste à surveiller de très près.
Laraw: une ouverture intimiste mais lumineuse
Bien avant que le site ne se remplisse, Laraw a eu la lourde tâche d’ouvrir la soirée des 16h15. Sous un soleil encore haut, elle est montée sur scène accompagnée d’une guitariste-choriste et d’un batteur. Devant une vingtaine de spectateurs à peine, elle a lancé, après sa deuxième chanson, un chaleureux « Allo tout le monde, c’est moi qui ouvre la soirée! » Une phrase simple, mais révélatrice de la situation paradoxale: une artiste talentueuse, mais programmée à une heure où peu de festivaliers avaient encore franchi les portes.
Malgré ce contexte ingrat, un vendredi de mi-septembre où l’horaire ne jouait pas en sa faveur, Laraw a livré un spectacle lumineux. Avec des titres comme Middle Name et Poster, repris par les spectateurs présents qui connaissaient les paroles, elle a démontré qu’elle possède déjà une base de fans fidèles.
Belle, souriante, habitée par le bonheur de se produire au Festival Fono pour une deuxième année consécutive, elle a fait preuve d’un aplomb admirable. Ce n’était sans doute pas le show le plus facile à donner, mais elle a réussi à transformer ce moment intime en rencontre sincère. Les différentes scènes étant très rapprochées, à partir des spectacles présentés à 19h, les sons se chevauchaient parfois et la musique des autres scènes s’entendait en arrière plan. Heureusement, son spectacle s’étant déroulé plus tôt, il a pu se tenir sans interférence. Un prélude discret, mais qui mérite d’être salué.
Ce deuxième soir du Festival Fono a offert une progression parfaite: une ouverture intimiste avec Laraw, une explosion d’énergie pop avec Alex Warren, et une conclusion magistrale avec Charlotte Cardin. Trois univers distincts, trois atmosphères différentes, mais une même énergie partagée, celle de la musique qui rassemble, surprend et émeut.
Le festival FONO se conclut samedi soir avec Les Trois Accords (en remplacement de Charlie Puth qui a dû annuler), grandson, Loud, Gustaf, Renforshort et plusieurs autres. Détails et billets par ici.
Photos en vrac
Charlotte Cardin
Alex Warren
Laraw
Ariane Roy
Been Stellar
- Artiste(s)
- Alex Warren, Charlotte Cardin, Festival Fono, LARAW
- Ville(s)
- Québec
- Catégorie(s)
- Festival, Pop,
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