
Festival d’été de Québec 2025 – Jour 6 | Une soirée sous le signe des mots, de l’émotion et des drapeaux
C’est dans un Québec vibrant et en sueur qu’a eu lieu, le 8 juillet, une soirée éclectique au festival d’été de Québec, où les mots, la présence scénique et les émotions pures ont pris toute la place. Sur la scène Bell, les frangins toulousains Bigflo et Oli ont livré un spectacle exaltant, ponctué d’invitations surprises et d’un drapeau fleurdelisé brandi comme une promesse d’amour.
Juste avant eux, Fredz, mi-rappeur mi-poète, tentait de briser la glace avec un public pas encore tout à fait réchauffé. Plus tôt, plus loin, sur les scène Loto-Québec, la beauté magnétique d’Ali Walker a enveloppé les festivaliers dans un country-pop feutré, après que Brittany Kennell, bottes de cowboy blanches aux pieds, et coeur partagé entre Nashville et Québec brillait sur la scène SiriusXM. Et avant eux tous, Fred Dionne ouvrait le bal avec sensibilité, dans un écrin intime propice à l’introspection. Retour sur une soirée riche en textures, en sons et en histoires.
Bigflo et Oli : quand l’Amour du Québec s’écrit en majuscule
C’est une histoire de cœur entre deux frères du Sud-Ouest de la France et un coin d’Amérique francophone qui ne se lasse jamais de vibrer au rythme de leurs refrains. Bigflo et Oli étaient attendus, et ils ont livré bien au-delà des attentes. Dès leur entrée sur scène, une énergie quasi électrique s’est propagée à travers les plaines. Il y a eu des rires, des silences pleins de sens, des cris d’exaltation, et ce sentiment rare que l’instant vécu était unique, précieux, presque nécessaire.
Le duo a construit un spectacle qui dépasse les simples codes : c’est du rap pour embrasser la poésie, la nostalgie, l’humour et surtout, une connexion sincère avec la foule. Quand ils ont sorti un drapeau du Québec en plein numéro, les plaines ont basculé dans une forme de transe collective. Les cris ont redoublé d’intensité, et le lien symbolique entre les deux frères et la province s’est concrétisé avec éclat.
Surprise majeure de la soirée: Loud et FouKi, sont venus les rejoindre sur scène, transformant les moments en feu d’artifice hip-hop. La synergie entre les artistes était palpable, comme si chacun venait prêter son cœur à cette fête improvisée. Les rimes ont fusé, les beats ont claqué, et chaque mot tombait à sa place.
Mais ce que Bigflo et Oli réussissent mieux que bien d’autres, c’est de toucher. Par des anecdotes personnelles, des moments suspendus où le silence devient langage, et par cette manière de s’adresser au public comme on s’adresse à un ami de toujours. Ils ont cette tendresse qui ne s’excuse pas, cette authenticité qui ne joue pas à être cool. Et c’est peut-être là que réside leur plus grande force.
Fredz : une vibe douce dans un océan de « Québec, yo ça vaaa? »
Tout juste avant les têtes d’affiche, c’est le jeune Fredz qui a eu la tâche pas toujours facile de chauffer la scène Bell. Avec son look casual, son accent montréalais et son flow à mi-chemin entre le spam et le rap mélodique, il est monté sur scène avec confiance, lançant à la foule quelques « Québec, yo ça vaaa? » enthousiastes, tentant de décoincer une audience encore un peu timide en ce début de soirée.
Le public, lui, oscillait entre curiosité et contemplation. Car Fredz n’est pas du genre à enflammer la foule avec des feux d’artifice. Sa force réside dans les textes, dans les nuances, dans cette vulnérabilité assumée. Il raconte les amours manqués, les doutes, les blessures qu’on garde cachées dans le revers des sourires. Et il le fait avec une voix douce, parfois presque murmurée, qui contraste avec la puissance des beats.
On a senti par moments un flottement, comme si la foule ne savait pas trop si elle devait danser, écouter ou applaudir. Mais pour ceux qui ont pris la peine de tendre l’oreille, l’univers de Fredz s’est ouvert comme un journal intime en rimes. Et ce qu’on y trouve, c’est une jeunesse lucide, un esprit en quête, un homme qui ne prétend pas tout savoir, mais qui cherche, sincèrement.
Il y a eu des moments forts, notamment lors de Nova et Rappeler son, où le mélange de mélancolie et de tendresse a touché juste. Si la scène Belle semblait parfois trop grande pour la subtilité de son art, Fredz a su, malgré tout, imposer sa signature. Ce n’était pas flamboyant, mais c’était vrai.
Ali Walker : la grâce incarnée en country-pop
À quelques pas de là, plus tôt, sur la scène Loto-Québec, un autre monde s’ouvrait. Ali Walker, blonde aux cheveux parfaits et au sourire aussi lumineux que sa musique, est montée sur scène avec l’élégance d’une reine de country-pop. Tout de noir vêtue, une cornemuse sous le bras, elle a conquis son public dès ses premières notes.
* Photo par Stéphane Bourgeois
Originaire de l’île-du-Prince-Édouard, elle a une aisance remarquable sur scène. Sa voix, à la fois chaude et cristalline, portait des textes empreints de douceur, de force tranquille et d’un romantisme assumé. C’était comme une bulle de beauté au cœur du tumulte festivalier.
Ses chansons parlent d’amour, de résilience, de rêves parfois trahis, mais jamais éteints. Le public, plus intime, écoutait religieusement. Certains dansaient doucement, d’autres fermaient les yeux. Un moment de calme, mais pas de fadeur : un souffle pur au creux de la soirée.
* Photo par Stéphane Bourgeois
Ce qui frappe chez Ali Walker, au-delà de sa plastique de star hollywoodienne, c’est sa sincérité. Elle ne joue pas à être parfaite. Elle EST cette artiste généreuse, lumineuse, qui parle avec ses tripes et donne sans retenue. Un bijou à découvrir.
Brittany Kennell : bottes blanches et accent du Sud
Un peu plus tôt, sur la scène SiriusXM, Brittany Kennell offrait un autre détour dans les paysages du country. Habillée de bottes de cowboy blanches, d’une jupe courte et d’une longue veste à paillettes qui brillait sous les projecteurs, elle dégageait une énergie entre la showgirl assumée et la fille de Beaconsfield qui n’a pas oublié d’où elle vient.
Elle a raconté avoir vécu huit ans à Nashville, ce qui explique son accent du Sud quand elle parle anglais, et cette étang irrésistible qui habite ses chansons. Mais elle n’a jamais perdu son amour pour le Québec. Le public, petit mais conquis, lui a répondu avec des applaudissements chaleureux.
Elle a enchaîné les chansons country aux accents folk avec assurance. Des histoires de cœur brisé, de routes à prendre, d’indépendance féminine aussi. Elle a parlé autant en anglais qu’en français, créant un pont sincère entre les deux identités qui l’habitent. Une artiste authentique, qui brille sans flafla. Pour son retour sur scène après avoir eu son premier bébé, elle aura assuré.
Fred Dionne: la poésie des petits riens
Enfin, pour ceux qui étaient là dès le début, Fred Dionne a offert sur le scène Loto-Québec un moment suspendu, tout en simplicité et en humanité. Guitare à la main, le regard tranquille, il a chanté la vie comme elle va, avec ses routes cabossées et ses éclats de beauté inattendus.
Moins flamboyant que les autres artistes de la soirée, il a choisi la proximité. Pas de chichis, pas d’effets spéciaux. Juste des mots, une voix juste, et cette manière délicate de dire l’essentiel. Un peu comme un ami qui viendrait te parler sous la véranda pendant que le jour tombe.
Une mosaïque d’émotions pour une soirée inoubliable. Il y avait du rap, du country, de la poésie, de la douceur et des cris. Il y avait des drapeaux, des paillettes, des silences éloquents et des « YO » criés au vent. Mais surtout, il y avait cette magie propre au FEQ, celle qui fait qu’une soirée n’est jamais juste une série de spectacles, mais bien un kaléidoscope d’émotions vécues ensemble.
Entre la grandiloquence de Bigflo et Oli et la tendresse de Fredz, entre l’Amérique country de Brittany et la pop cristalline d’Ali Walker, une chose est certaine : le 8 juillet a laissé une trace douce et lumineuse dans l’âme du festival.
- Artiste(s)
- Bigflo & Oli, Brittany Kennell, FouKi, Fred Dionne, Fredz, Loud
- Ville(s)
- Québec
- Salle(s)
- Scène Bell, Scène Loto-Québec, Scène SiriusXM
- Catégorie(s)
- Americana, Country, Festival, Folk pop, Hip-hop, Pop, Rap, Rap/Hip-hop,
Événements à venir
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Les Grands crus musicaux | avec K.Maro et Dan Desnoyers
Lieu : Zone Portuaire de Chicoutimi -
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Jour 1 | Charlotte Cardin, Fredz
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Jour 3 | Nelly Furtado, Fouki et Koriass
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