Festival BleuBleu 2023 | Une fin de semaine chaleureuse avec 1755

Le Festival BleuBleu 2023 se terminait dimanche. De la musique de chambre au rap, en passant par le folk alternatif, le country, le punk et le bluegrass, cette éclectique 5e édition proposait des artistes de renoms comme 1755 ainsi que de nombreuses découvertes comme Goodbye Karelle et Arielle Soucy.

Une Saint-Jean acadienne avec 1755

Quelque 47 ans après ses débuts, 1755 conserve un entrain impressionnant sur scène. Sur le Quai de Carleton-sur-Mer le jour de la Fête nationale, le groupe de musique traditionnelle acadien anime la foule pendant près de deux heures.

« Nous autres, on a fait une chanson, plusieurs années passées, qui est devenue un hymne national. L’hymne national des brosseux! Ne pas confondre un brosseux avec un soûlon : deux choses différentes. Un soûlon, c’est quelqu’un qui brosse tout le temps. Un brosseux, c’est quelqu’un qui choisit sa brosse… La Saint-Jean, c’est le temps de brosser! »

Boire ma bouteille suit cette déclaration de Roland Gauvin. On a droit à une anecdote introductive avant chaque chanson, chauffant le public tout en le faisant rire. Avec La gang arrive, Yousque t’es rendu, Le monde a bien changé, Vivre à la baie, U.I.C. et Rue Dufferin, 1755 fait danser ses « cousins québécois », leur demandant de les accompagner en tapant des mains et en chantant différentes harmonies.

L’énergie du groupe semble augmenter tout au long de la performance. Il commence La maudite guerre avec un segment a cappella envoûtant, l’instrumentation suivant avec des solos de violon, de guitare… et de batterie. Ronald Dupuis joue d’abord avec une cadence rappelant les marches militaires, puis se laissant emporter avec des rythmes de plus en plus effrénés. Le reste des membres quittent la scène pendant le solo, qui dure plus de cinq minutes.

Malgré les quelques gouttes de pluie, le public quitte le concert de 1755 en fredonnant et en continuant de rire des blagues du groupe.

Alex & Caro assure la première partie. Le duo, qui revêt ses chapeaux de cowboy pour l’occasion, divertit la foule avec des airs de mandoline, de guitare et d’harmonica. Les gens arrivent lentement sur le quai et les bateaux s’arrêtent pour écouter le concert. Le groupe chante L’Amérique pleure des Cowboys Fringants et entraîne le public avec lui, le réchauffant bien pour l’arrivée de 1755.

Goodbye Karelle à la Cabane-à-Eudore

Plus tôt dans la journée, Karelle Tremblay présente pour la première fois en live son projet folk alternatif, Goodbye Karelle. En format duo avec Jean-Philippe Levac, elle chante surtout des morceaux de son album Hugh Greene & the Lucies Made Me, à paraître le 15 septembre prochain.

C’est un tout petit spectacle dans la Cabane-à-Eudore, un hangar servant à l’entreposage du matériel de pêche. La mer et les bateaux, les montagnes, la ville à l’horizon… Le site est magnifique. Les gens apportent leurs propres chaises et couvertures, prêts à se détendre et à découvrir une nouvelle artiste.

En plus de Moonroad, de Blender et de plusieurs autres de ses chansons, Karelle Tremblay chante deux titres de Daniel Johnston, Devil Town et Life in Vain, et termine avec un classique québécois pour la Saint-Jean : Promenade sur Mars d’Offenbach.

L’artiste semble légèrement nerveuse, quelques fausses notes se faufilant ici et là dans ses interprétations. On sent cependant que le cœur et le talent y sont, donnant lieu à une performance somme toute charmante.

Arielle Soucy clôt le festival

Dimanche, Arielle Soucy clôt BleuBleu 2023 avec son folk intimiste. Malgré que ce soit la journée la plus fraîche du festival, plusieurs viennent écouter l’artiste accompagnée de son ami de longue date, William Lalonde.

La journée est grise, le brouillard cache la vue de la Cabane-à-Eudore, mais la musique d’Arielle Soucy rappelle le printemps. Ses chansons Talk to Me, Pardonne-moi et Letting You Down émanent une poésie qui se prête bien à sa voix douce.

L’artiste interprète également Your Lone Journey de Doc Watson, chanteur qui inspire son folk-country-soul. Finalement, un jour après la Saint-Jean, Arielle Soucy souhaite tout de même souligner l’occasion en chantant L’effet Lisa de Richard Desjardins.