Festival Arboretum

Festival Arboretum 2016 | Gros samedi soir avec Operators, Mykki Blanco, H. De Heutz et Doomsquad

Incrusté dans le décor ottavien depuis maintenant cinq ans, le Festival Arboretum offre une vitrine hautement nécessaire à la musique émergente indépendante. En marge aux gros festivals tels que le Bluesfest, CityFolk et le Festival de Jazz d’Ottawa, il existe ici un public avide de sortir des sentiers battus. L’événement a affiché complet sur le site principal vendredi soir avec, en tête d’affiche, la formation originaire d’Halifax, Sloan (Metz ayant dû annuler pour cause familiale). Consultez d’ailleurs nos photos par ici. Voici un retour sur la soirée de samedi où la variété et l’art de la performance en a subjugué plus d’un.

H. De Heutz

Ce projet musical initié par Olivier Fairfield (Timber Timbre, Last Ex, FET.NAT) et son acolyte Nathan Medema nous transporte dans l’extravagance du post-punk-expérimental. À eux deux, les musiciens chevronnés s’insèrent dans cette mouvance en expansion. Ça torsionne les cordes, ça synthé-saccadé et ça vocalise des paroles qui forment des sons hypnotiques.

H. de Heutz (nom d’un personnage révolutionnaire créé par Hubert Aquin) nous a offert une prestation raffinée et contrôlée.  Même si le style surprend encore, le public aux bras croisés et au regard intéressé était captif. Gardez ce nom en tête, deux EP et un album complet seront disponibles très prochainement.

Doomsquad (Toronto)

Si la musique est dans le style, le style est aussi dans la musique. Au départ, les membres de ce groupe ne s’attendaient à rien de sérieux jusqu’à ce qu’une magie s’opère. Voilà qu’aujourd’hui, Doomsquad s’éclate et se déguise en acteur porno, en pseudo gothique ou en feuillu. On danse, on joue et on rit sur du disco-dance floor-électronique.

La formation de Toronto s’est offerte toute entière ; en plus du pad électronique, il y avait tout un chœur avec la batterie, les deux guitares et le synthétiseur. Et la flûte traversière. C’est assez clair que la performance aura suffi à générer de l’humidité sur le site.

Mykki Blanco (New York) et Junglepussy

Avant l’entrée en scène de l’extravagante Mykki Blanco, difficile d’omettre la prestation de la rappeuse affirmée et femme libérée Junglepussy. Reconnue pour son sex appeal et son affriolante gestuelle, l’artiste de New York a contribué à faire remonter l’humidité sur la scène, juste à temps pour être captée au vol par Mykki Blanco.

De son vrai nom Michael David Quattlebaum Jr., l’artiste s’est fait connaître par son nom d’artiste Mykki Blanco. Quattlebaum est un homme, Mykki est une femme. Audacieuse et affirmée, elle a fait sourciller les gens de la technique plus d’une fois pendant sa prestation. Juchée sur l’enceinte de son ou en train d’escalader le lampadaire de scène, elle s’est rendue au milieu de la foule avec le pied de micro au-dessus de sa tête. Tel un singe sorti de sa cage, Mykki Blanco avait soif de vivre samedi soir.

Photo du concert à Montréal en mai 2016, par Shanti Loiselle.

Photo du concert à Montréal en mai 2016, par Shanti Loiselle.

Operators (Montréal)

Operators, c’est le projet de Dan Boeckner, le chanteur de Wolf Parade qui faisait aussi partie de Divine Fits et de la formation Handsome Furs. Le premier album du groupe, Blue Wave, est paru le 1er avril 2016 et s’avère un joyeux mélange des meilleurs ingrédients issus de toutes ses expériences.

On aurait pu espérer un meilleur résultat étant donné le hype qui entoure le projet. La voix de Dan est tout à fait succulente, à la hauteur de sa réputation.  Le niveau d’adrénaline était à high, la musique était généreuse, dans le tapis. Mais malgré le caractère électro-pop-rock du band, on aurait pu s’attendre à voir un public plus endiablé.  L’arrimage entre les instruments respectait bien les lois de la chimie musicale, pourtant, il manquait un je-ne-sais-quoi pour nous enchanter sur un moyen temps.

Operators lors d'un concert à Montréal en février 2015.  Photo par Richard Mercier.

Operators lors d’un concert à Montréal en février 2015. Photo par Richard Mercier.

Après 4 jours de festivités, le festival Arboretum se concluait ce dimanche avec un événement du côté gatinois de la rive, qui est présenté par Fairfield Circuitry, une entreprise prolifique de la région qui fabrique et exporte des pédales d’effets. Une autre édition de cet effervescent festival se termine sur une note glorieuse, en même temps que les Jeux Olympiques, faites des liens.

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