Fanny Bloom à Ursa Mtl | Toute seule au piano, enchanteresse et sensuelle
C’est dans le cadre intimiste de l’Ursa en compagnie d’une quarantaine de fidèles que Fanny Bloom termine sa courte tournée en piano solo. C’est l’occasion de renouer avec le public après les confinements et de casser quelques nouvelles tounes avant d’aller les enregistrer pour le prochain album.
Pour l’occasion, l’Ursa s’est parée de bougies un peu partout et des vrais, avec une flamme véritable pas de l’ersatz à pile. La scène est dépouillée avec juste le piano droit de la place.
Fanny Bloom arrive sobrement par la porte d’en arrière et commence son concert par Petit Bois tiré de Liqueur, son dernier album en date. On sent un public de fidèles à voir les sourires extatiques dès les premières mesures. Et Fanny saura conserver ses sourires et l’attention de ce public tout au long d’un set copieux de 18 titres où elle présentera notamment quatre reprises de Daniel Bélanger pour souligner son admiration et le travail accompli pour la série de balado de la Fabrique Culturelle consacrée à notre monstre sacré national (à écouter ici), série qui aura aussi mené Fanny à la publication fin 2021 de Rêve encore, un album de huit reprises de Daniel Bélanger.
Ce soir, Spoutnik, Rêver mieux, Dis tout sans rien dire et Revivre nous sont présentés. Dis tout sans rien dire est l’hommage le plus notable de la soirée à Bélanger, tout en délicatesse dans le jeu et l’émotion.
Autre titre particulier, À en crever : c’est un titre dont la musique a été composée sur un texte qui semblait écrit par Dédé Fortin pour un hommage télévisuel de Radio-Canada prévu en Novembre 2021. Mais la remise en question de la paternité de ces textes a tourné l’entreprise en véritable fiasco. Toujours est-il qu’au-delà des questions légales, le titre de Fanny Bloom est réussi mais elle avouera qu’il est fort probable qu’il fasse une apparition grand public avec un nouveau texte à l’origine moins litigieuse.
À noter également, un titre demandé par une personne du public par les réseaux sociaux, La peau des gens qu’on aime, texte à la sensualité à fleur de peau, endisqué avec le groupe Qualité Motel et la chanteuse Marie-Élaine Thibert, mélange particulier qui saura être aussi intriguant et sauvage avec un piano pour seul accompagnement ce soir.
Pour ce qui est des nouveaux titres, quatre nous sont présentés, tous de bonne facture et on mettra de l’avant Le ciel te ressemble composée pour son fils nouveau né et avec la volonté d’aboutir à ce qui est de plus beau pour lui. Si la musique atteint sa cible, je reste plus circonspect sur le texte qui pourrait être vu comme des clichés sur la maternité – la critique venant d’un homme sans enfant, on peut aussi prendre ça comme un avis biaisé qui ne comprend pas les joies de la maternité…
Et le titre C’est magique, alors lui, ouch ! si la version au piano sent déjà le single à plein nez, j’attend d’entendre la version finale, annoncée comme du « disco de l’enfer » et composé avec son vieux complice Étienne Dupuis-Cloutier qui était à la réalisation / composition / arrangement de ses deux premiers albums solo. Ça ne m’étonnerait pas que ce titre frappe aussi fort que Piscine en 2014. Piscine finit d’ailleurs la première partie du spectacle.
Après une courte parodie humoristique de sortie de scène, le rappel commence avec un hommage senti au regretté Karim Ouellet avec son Trente. Puis le concert se termine avec Revivre de Bélanger et Cinéma, un titre sorti en 2020.
Fanny Bloom avouera être intimidée par l’héritage que porte le piano Baldwin au superbe son bien plein : il a en effet servi à Rufus Wainwright pour l’enregistrement de plusieurs albums. Pour ceux qui ne le saurait pas l’Ursa est dirigé par sa sœur, Martha Wainwright, ceci expliquant cela… Et j’ai aussi trouvé des similitudes dans le chant de Fanny Bloom avec celui de Martha Wainwright dans la façon de terminer les phrases et d’aborder les aiguës.
Si le spectacle piano solo pardonne peu les faiblesses de jeu ou de composition, Fanny Bloom s’en tire avec une mention honorable avec un chant qui sera impeccable tout le long de la soirée et un jeu de piano particulièrement propre et précis. Je ne crois pas avoir entendu une seule fausse note. Avec 18 titres interprétés ce soir, Fanny Bloom a su enchanter et capter l’attention par son répertoire étendu et l’ajout de titres infaillibles de Daniel Bélanger. Pour ce qui est des nouveaux titres, on a hâte d’entendre les arrangements qui viennent avec, surtout pour C’est magique !
Grilles de chansons :
- petit bois
- Spoutnik (reprise de Daniel Bélanger)
- Pendant que les lumières (nouveau titre)
- le ciel te ressemble (nouveau titre)
- Rêver mieux (reprise de Daniel Bélanger)
- À en crever (titre avec un texte de Dédé Fortin)
- Dos à Dos (nouveau titre)
- la peau des gens qu’on aime (Qualité Motel)
- respirer la fumée
- Pacemaker (la Pathère rose)
- Duet Tacet (La Patère Rose)
- Dis tout sans rien dire (reprise de Daniel Bélanger)
- C’est magique (nouveau titre)
- Triste spectacle
- piscine
Rappel
- Trente (reprise de Karim Ouellet)
- Revivre (reprise Daniel Bélanger)
- Cinéma
- Artiste(s)
- Fanny Bloom
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Ursa Mtl
- Catégorie(s)
- Acoustique, Pop,
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