crédit photo: Danielle Sylvain et Dequoy

Événement de clôture du Festival Accès Asie | Charmante Asie

Mai apparaît comme le Mois du patrimoine asiatique au Canada : pour sa 28e édition, le Festival Accès Asie, basé à Montréal, a tenu divers événements depuis le 4 mai dernier. Terminant cette série de performances annuelle, trois groupes et artistes se sont succédés dans de multiples courts passages sur scène durant l’après-midi du dimanche 28, aux Jardins Gamelin.

Près d’une centaine de personnes s’était réunie à la Place Émilie-Gamelin en ce chaud après-midi de printemps : familles comme curieux solitaires ont assisté, sous des parasols rouges, à 14h, à la performance du groupe de percussions japonais Arashi Daiko, en guise d’entrée du dernier événement du festival.

Vêtu de costumes traditionnels bleus et noirs (mention au petit bandeau de chacun, arborant le cercle rouge du Japon), le quintette a pleinement misé durant ses trois passages sur la puissance que sait apporter le tambour dans un espace quelconque; criant de temps à autre des phrases en japonais en jouant, Arashi Daiko varie entre les instruments (présence d’un gong dans le fond, même), les manières de jouer, synchronisés ou en solo, et offre au public du Jardin Gamelin une prestation somme toute excellente, et surtout, hautement dynamique.

Après que l’un des membres ait expliqué l’aspect traditionnel de leur musique au cours de leur deuxième passage, vers 15h, les percussionnistes font participer le public, demeurent vocaux, et voltigent à travers les tambours dans la performance.

Ces cinq musiciens semblent heureux de jouer leurs instruments, mais également et essentiellement, de partager leur culture à une autre.

D’opinion, Arashi Daiko s’inscrit comme la proposition la plus attrayante et travaillée des trois.

S’ensuit le passage de PAMANA ng LuzViMinda, troupe de danse folklorique des Philippines. Alors que la première performance se révèle assez peu technique et saisissante, leur deuxième montre un bien meilleur visage de la formation, celle-ci utilisant dorénavant de faux couteaux, des castagnettes ou encore de longues tiges de bambous, l’utilisation de ces dernières amenant une séquence intéressante entre les danseurs et les danseuses, fort distincts dans les chorégraphies.

Les habits s’avèrent absolument sublimes, surtout du côté des femmes, arborant robes colorées et parapluies.

La musique traditionnelle est belle et engageante, mais la qualité sonore, elle, se révèle tout bonnement horrible : la faute à l’enregistrement, ou aux enceintes?

Les costumes et la théâtralité de PAMANA ng LuzViMinda volent quelque peu la vedette à la danse en elle-même, un brin ironique.

Si trois propositions, et non deux, étaient annoncées pour la clôture du festival, c’est à se demander si Chittakone Baccam s’avérait bel et bien présent à la Place Émilie-Gamelin en ce dimanche 28 mai : sans remettre en question son talent ou sa capacité à brillamment mixer des morceaux, la disposition de l’artiste DJ d’origine laotienne n’a probablement pas permis de faire comprendre à une majorité qu’il composait l’un des artistes sur l’affiche de cette clôture, alors que Chittakone Baccam se trouvait sous une tente à une dizaine de mètres de la scène, tel un DJ banal peu mis en valeur (si c’était effectivement lui, aucune annonce claire, rien).

 

Un goût de trop peu

Les Jardins Gamelin ne se montraient pas décorés d’une couleur asiatique qui aurait pourtant pu apporter beaucoup à l’événement : entre les performances, de la musique est lancée dans les enceintes, sans que celle-ci ne soit en permanence en provenance d’Asie.

Il aurait toutefois été, d’un sens personnel, bien plus intéressant de complètement s’assumer dans cette avenue : on reste sur notre faim, la richesse si profonde du continent aurait pu (dû) être mieux exploitée pour la clôture du festival, ce dernier s’imposant depuis presque 30 ans comme un incontournable du genre au pays.

Si la clôture du Festival Accès Asie demeure fort loin d’un événement mémorable et impressionnant, le lieu et l’heure choisis jouant sans aucun doute considérablement dans la balance, ses quelques dizaines d’intéressés auront certainement passé une sympathique après-midi, aux côtés d’artistes passionnés, de l’un des dimanches les plus ensoleillés de la saison jusqu’à présent.

Le Festival Accès Asie met en lumière des artistes asiatiques depuis 1995, soutenant et favorisant la compréhension de la culture et d’histoires asiatiques au grand public québécois.

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