Comment Debord

Entrevue de comment debord | Passer au niveau supérieur

Le groupe pop-funk montréalais comment debord lance ce vendredi son deuxième album, monde autour, trois ans après avoir propulsé la formation devant les projecteurs à la suite de la parution de son premier projet long. Plus soudés que jamais, les membres de comment debord se connaissent artistiquement encore davantage, et sont déterminés à présenter ce plus récent disque dès sa sortie, aspect impossible durant leurs débuts studio, dans le courant de la pandémie. Sors-tu? a eu la chance de s’entretenir avec Rémi Gauvin, Karolane Carbonneau et Étienne Dextraze-Monas, du septuor.

L’amour est une danse qui s’apprend dans le temps.

On retient avant tout ce dicton un brin mielleux énoncé par Rémi Gauvin, chanteur, guitariste et pianiste de comment debord, durant l’entrevue, résumant à la perfection la nouvelle situation du groupe.

Après avoir enchaîné cet été des festivals comme la Noce, le Festif! de Baie-Saint-Paul, ou prochainement, le FME à Rouyn-Noranda, la formation revient dans les oreilles des amateurs de musique émergente avec un projet essentiellement similaire à ce qu’elle a pu proposer par avant.

« On travaille avec le même réalisateur, au même studio, donc il y a quand même une certaine continuité », annonce Étienne Dextraze-Monas, en plus de rajouter qu’aucun des sept musiciens n’a quitté l’aventure entre les deux projets.

Ces deux années à sillonner le Québec pour jouer leur musique en concert ont également influencé le groupe d’une manière positive, alors que les titres de monde autour ont été écrits dans un plus court laps de temps que le reste du répertoire du groupe, permettant une ligne directrice plus définie dans l’enchaînement du disque, d’après Karolane Carbonneau, à la guitare électrique et au chant de comment debord.

« C’est con, mais tu sais, en tournée, il se passe plein de choses. Tu fais plein de spectacles, on apprend à se connaître, on passe des heures à jouer les tounes ensemble, explique Dextraze-Monas. Ça fait en sorte qu’on crée une communication au niveau du travail. Quand on arrive en studio pour le deuxième album… »

« On est en terrain connu! », complète Karolane Carbonneau.

« C’est ça, il y a une dynamique, une cohésion qui se crée, c’est chouette », continue Étienne Dextraze-Monas, dans le même ordre d’esprit que sa collègue musicienne.

Le vivre-ensemble

Tel le funk américain du siècle dernier, la musique produite par comment debord se distingue par son penchant accrocheur, avec une certaine touche de légèreté, donnant envie aux plus timides d’entre nous de taper ses meilleurs pas de danse sur la piste.

Et pourtant, les textes du groupe traitent régulièrement de sujets profonds, auxquels le grand public peut se reconnaître avec aise : « ça parle un peu d’isolement social, du temps qui passe, de vieillir, des relations interpersonnelles entre amis, de famille. Ça parle un peu de parentalité aussi », partage Rémi Gauvin, principal parolier de la formation.

Le social, cette envie de faire des rencontres prime également, comme témoigne l’excellent et groovy blood pareil, extrait de monde autour paru en mars dernier.

Cet aspect social, il a fortement été manqué durant l’aube musicale de comment debord : si les amateurs de la scène underground montréalaise connaissent la formation depuis sa présence dans les 21 de l’édition 2019 des Francouvertes, la levée des restrictions gouvernementales par rapport aux performances sur les planches a amené cette toute nouvelle dimension à la formation.

Comme si le répertoire n’était désormais plus uniquement à eux.

« C’était spécial parce que, justement, on a sorti [notre premier album] un peu dans le chaos de la pandémie, expose Rémi Gauvin. Puis, on a rencontré notre public quelques mois, voire quelques années plus tard. On a découvert un peu qui venait à nos spectacles, on a découvert que les gens connaissaient nos tounes, chantaient nos chansons, nos paroles, poursuit-il. Ça a été comme rapidement, quand on a commencé à tourner, un espèce de raz-de-marée d’amour et de belles tapes dans le dos. Ça nous a donné confiance et ça nous a donné le goût de continuer. »

* Photo par Normand Trudel.

Dans le courant de l’entrevue, la scène émergente montréalaise est qualifiée de « foisonnante » par un consensus des trois membres présents.

« Toute la scène anglophone, la scène indie, la scène hip-hop, francophone. Il y a tellement de choses qui se passent à Montréal », constate Étienne Dextraze-Monas, tandis que les musiciens citent des projets comme Arielle Soucy, Vanille ou Cécile à suivre attentivement.

Carbonneau contrebalance toutefois avec un facteur extérieur pouvant influencer l’artistique dans la métropole québécoise : « beaucoup de monde veulent faire de l’art ici. Faire de l’art c’est pas nécessairement payant, mais si ça devient cher [à Montréal], ça va peut-être changer [la donne] », exprime la musicienne, visiblement inquiète de l’impact de la crise du logement.

« C’est sûr que tu dois changer ton fusil d’épaule si tu ne peux pas payer ton loyer parce que tu es musicien », complète Étienne Dextraze-Monas.

* Photo par Francis Leduc.

 

Sous les projecteurs

Dans le cadre de la prochaine édition du festival Coup de cœur francophone, comment debord se produira au Club Soda, le 3 novembre prochain, marquant sa rentrée à Montréal sous un signe festif et dansant.

Billets de l’événement en cliquant ici.

Pour le reste de la tournée du septuor funk, les dates se retrouvent en cliquant ici.

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