crédit photo: Gianmarco Bresadola
Agora de la Danse

Entrevue avec les chorégraphes Justine A. Chambers et Laurie Young | Le pouvoir de l’unisson

Faire vivre les thèmes de la justice et de la résistance par l’entremise d’une gestuelle semi-improvisée et sans nul doute viscérale : c’est ce à quoi aspirent Justine A. Chambers et Laurie Young avec leur duo de danse contemporaine One hundred more, qui sera présenté à l’Agora de la danse du 19 au 22 octobre.

« Je commence à être un peu fatiguée de parler aux gens de mes origines », lance Justine A. Chambers, un des deux piliers du projet, en entrevue avec Sors-tu?. Elle s’est donc tournée vers les pouvoirs que détient le mouvement. La chorégraphe et interprète et sa collègue, qui portent les deux mêmes chapeaux, ont transposé leur rapport à leurs statuts de femmes racialisées et de mères dans une danse saccadée aux allures d’urgence et de transparence.

Les circonstances ont tout fait sauf faciliter l’apparition de ce duo d’une heure. Certes, les deux artistes prennent plaisir à danser ensemble. « Dès notre première improvisation commune en 2013, on s’est comprises. On a senti cette synergie », se remémore Laurie. Elle et sa partenaire ont cependant à traverser l’océan pour travailler ensemble, du moins physiquement. L’une est basée à Berlin, l’autre à Vancouver. Plusieurs années ont donc été nécessaires pour fignoler One hundred more.

Le plus important : le mouvement

Pourtant, le squelette du numéro n’est pas des plus stricts. « On a construit une base de mouvements [liés à la musique], mais les possibilités sont multiples », explique Laurie. En d’autres mots, les deux chorégraphes ont des séquences et des moments clés à respecter, mais à l’intérieur de ceux-ci, l’improvisation est reine. Si bien que les quatre représentations à l’Agora de la danse ne seront pas du tout identiques. La confiance qu’entretiennent Laurie et Justine l’une envers l’autre est centrale au projet, tout comme leur lecture complémentaire des thèmes chargés et personnels qu’elles mettent de l’avant sur scène.

Photo par Gianmarco Bresadola.

Le décor auquel il faut s’attendre est minimaliste. Ne pensez pas éclairages multicolores, éléments de décors nombreux, musique changeante. Les sujets sont Laurie et Justine… et le public. « La lumière ne se ferme jamais totalement, nous apprend Laurie. On ne perd jamais le regard des spectateurs, on est donc dans cette expérience ensemble. »

« On va être ici, et on va être ici avec vous », complète Justine dans un rire.

Inclure l’auditoire de la sorte est un choix audacieux, mais qui témoigne de la générosité des interprètes. Une expérience substantielle et introspective est vraisemblablement à prévoir.

Les billets des quatre représentations sont en vente juste ici.

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