Groenland

Entrevue avec Groenland | Progression naturelle

Avec un nouvel album qui vient de paraître et une tournée de lancement, Groenland est en mode reconquête d’un public qui attendait ardemment de nouvelles chansons. Il sera ravi d’un A Wider Space aux sonorités différentes et aux mots plus songés. Sabrina Halde, chanteuse de la formation montréalaise, nous dévoile cet album dit plus introspectif, et nous donne le goût d’aller faire un tour au lancement de l’album ce soir au Club Soda.

L’attente a été longue pour les adeptes de la formation. Ce sont trois ans qui séparent le premier opus, The Chase (2013), du second. Le délai est toutefois bien justifié de la part de Halde, pour qui les spectacles enchaînés les uns après les autres n’ont pas été de tout repos. « Ç’a été des moments de longues peurs et de grosse fatigue qui fait que c’est pas toujours facile de vivre en groupe après ça. J’avais l’impression d’être en mode survie. J’en fais beaucoup sur l’album et c’était comme un danger pour moi. »

Introspection

Les trois années entre les deux albums ont pesé lourd sur les épaules de la chanteuse. « Ma fatigue accumulée a vraiment influencé ma façon de voir les choses. Un moment donné, j’avais même perdu ma voix. » C’est grâce à cette inspiration à tout le moins malsaine que de nouveaux textes ont coulé, beaucoup plus sombres et lourds de sens.

Toutefois, musicalement parlant, ce n’est pas ce qui en ressort le plus. On a droit à un album plus pop que le premier. « C’est surprenant parce que on dirait que jusqu’à la dernière journée de studio, on ne savait pas trop ce que ça allait donner. Je m’attendais à ce que ça soit vraiment lourd et dark comme album. On dirait que je n’arrivais pas à voir une vue d’ensemble. Finalement, c’est plus pop avec l’électro. On reste toujours dans une musique qui est plus lumineuse qu’autre chose. J’ai l’impression qu’on pouvait compenser pour les paroles plus sombres. »

La progression vers un album pop s’est faite assez naturellement, si on se fie à Halde. « On travaille chaque chanson individuellement, pour en faire la meilleure chanson qu’on est capable de faire. On n’a pas vraiment pensé au genre. La seule fois qu’on y pense vraiment, c’est quand on regarde toutes les chansons de l’album et on se demande s’il manque, ‘mettons, une ballade. »

Nouvelle réalisation

Avant de pouvoir penser relaxer, Groenland a dû travailler d’arrache-pied en studio. Sur le premier album, le band formé en 2011 avait choisi de travailler avec Philippe B et Guido Del Fabbro (Pierre Lapointe). « C’était facile, on avait déjà notre direction parce qu’on avait déjà joué nos chansons. On savait exactement où on s’en allait. »

Pour le deuxième opus, le band a choisi une direction différente en travaillant avec Marcus Paquin (Local Natives, Arcade Fire, The National, etc.) « Quand Marcus est arrivé dans le portrait, ç’a été comme une nouvelle énergie. C’est quelqu’un d’extrêmement créatif et positif. Ça nous a vraiment aidés dans notre conscience. On avait l’impression que lui savait tout le temps où il s’en allait, alors que nous, on le savait tous pas. Il nous a aussi aidés dans notre son parce que lui savait où ça devait aller. »

Il est d’autant plus important de faire confiance à son berger quand le temps se fait court. Pour A Wider Space, le groupe s’était alloué seulement six mois pour mener à terme le projet. « On était dans la composition assez rapide! » souligne Halde en riant. Bien que le résultat ne sonne pas précipité, avec du recul et plus de temps, certains éléments auraient pu y apparaître ou même y disparaître, selon la chanteuse. « Il y a peut-être des arrangements que j’aurais changés. Il y a beaucoup de brass sur l’album. C’est cool, mais des fois j’en aurais peut-être mis un peu moins. Mais sinon, on est vraiment étonnés et satisfaits ; en fait, étonnés d’être satisfaits. On a eu des doutes, mais au final, on est très contents. »

La contrainte de temps n’a pas non plus empêché la magie d’opérer entre les membres du band. « Cabin, c’est ma toune vraiment introspective de l’album. Elle s’est vraiment construite naturellement. La première fois que je l’ai jouée devant le band, ils ont juste embarqué et ç’a donné pas mal ce qui se retrouve sur l’album. C’était assez magique. »

Lancement familier

Ce soir, les fans qui se présenteront au Club Soda seront ravis d’y retrouver un Groenland fidèle à leur habitude. « Ça reste dans la lignée du premier, on ne change pas. Ça va être autant voilé que énergique. On n’a pas tant de surprises, à part les cuivres. Ça devrait être un pas pire party! »

C’est la formation ontarienne Lowlands qui aura la tâche de lancer la soirée, et Sabrina Halde leur fait entièrement confiance. « J’adore Lowlands. C’est moi qui a demandé qu’on joue avec eux. On a déjà joué avec eux, même à Guelph. Le chanteur fait de la sérigraphie et il a fait pleins d’affiches pour nous, même l’image sur le crewneck qu’on vend. On ne se connaît pas vraiment, mais on a travaillé souvent ensemble et j’adore ce qu’ils font. Je pense que ça va vraiment bien partir la soirée. »

Qu’en dire de plus? Le lancement a lieu ce soir au Club Soda dès 20h30 et l’album A Wider Space est disponible partout depuis le 16 septembre dernier. Un lancement aura aussi lieu à l’Impérial Bell de Québec demain, 23 septembre.

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