Yasiin Bey (Mos Def)

Critique | Yasiin Bey a.k.a Mos Def au Belmont

Yasiin Bey alias Mos Def fait une seconde apparition à Montréal en moins d’un an. À la suite de son tout premier passage à l’Olympia l’année dernière, c’est dans l’intimité du Belmont qu’il revient. Déluge de sample et sons connus, tout le monde a été servi.

Une semaine après la vidéo choc de Yasiin Bey, gavé de force, en soutien aux 140 prisonniers qui ont décidé de faire la grève de la faim, dans la prison de Guantanamo, et au lendemain de l’acquittement de George Zimmerman, qui avait assassiné Trayvon Martin en 2012, l’ambiance au Belmont était plus que commémorative.

À 00h15, le rappeur de Brooklyn fait son arrivée. Exit le pantalon blanc et les mocassins qu’il portait à l’Olympia, ce soir, retour au style hood. Il commence avec son titre Supermagic et exhorte le régisseur de s’en tenir aux lumières rouges, comme il l’avait fait lors de son premier concert à l’Olympia. Yasiin Bey rappelle dès le début l’importance de faire un hommage à Trayvon Martin, rappant sur une instrumentale jazz.

 Rappeur, groove man, sampler

Rappeur de profession, soul and funky man dans l’âme, Yasiin reprend la non moins appréciée Ain’t No Stopping Us de McFadden et Whitehead. Il enchaîne alors sur une reprise d’une des figures emblématiques de Brooklyn : Notorious B.I.G. avec Juicy. Le public jubile. D’autant plus qu’il continue avec le morceau phare de son album Ecstatic : Auditorium, avec en accompagnement l’enregistrement de la voix de Slick Rick.

Après quelques impros et moments chantés, plutôt mitigées, l’ex Mos Def reprend rapidement le morceau It Was A Very Good Year de Frank Sinatra, en clamant « love is a winner everytime » et en entamant la reprise de Thelonious Monk – Ruby My Dear, où il rappe et chante a capella.  Il entame alors Life is Real avant d’enchainer sur son morceau samplé Sunshine. Yasiin finira par une reprise de Marvin Gaye – What’s Going On, et deux de ses plus grands succès : Umi Says et Travelling Man.

Une valeur sûre du hip-hop

Un sans faute pour Yasiin Bey, que tout le monde continue à proclamer Mos Def. Même si les parties chantées devraient être proscrites, en majorité, là n’était pas la question. Un concert hommage, des paroles toujours engagées, un flow unique. Yasiin Bey sait traverser les décennies sans dénaturer son style et ses valeurs.

Mention spéciale aux premières parties, pépites de la scène hip-hop locale : Dr. Mad du collectif Alaiz et The Narcicyst, qui offrent une belle tribune aux talents québécois et aussi, surtout, au monde arabe.

Mention non spéciale au public qui a quitté le concert sur la pointe des pieds, sans même un rappel. Étonnant.

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