Critique | Uli Jon Roth au National

Une soirée unique avec une légende vivante de la guitare, Uli Jon Roth, qui célébrait ses 40 ans avec Scorpions. Un grand musicien, un grand homme, qui nous a offert plus de 3 heures de show ce lundi soir : un moment exceptionnel qui restera gravé dans nos mémoires.

Initialement prévu vendredi dernier, le spectacle fut reporté à causes des tempêtes de neiges. Estimons-nous heureux que Uli Jon Roth ait eu la gentillesse de bien vouloir modifier sa tournée et de faire un détour par Montréal ce lundi soir, pour finalement donner son premier spectacle à vie au Québec. Étant donné le report, l’affluence est forcément réduite, mais tant pis pour les absents, la soirée s’annonce comme conviviale.

C’est Stéphane Dufour qui a l’honneur de réchauffer la salle. Avec des influences proches de Joe Satriani, le « guitar-hero » québécois nous livre une démonstration technique remarquable avec des morceaux très rock parfois groovy, parfois plus heavy. On regrettera peut-être une deuxième guitare en concert plutôt qu’un « sample », mais le tout reste très efficace !

Il est 22h lorsque l’illustre guitariste (Roth), que même Yngwie Malmsteem cite comme une de ses influences, monte sur la scène du National. Après un « Bonsoir Montréal, comment ça va ? » il entre dans le vif du sujet avec le classique All Night Long !

Le guitariste d’une grande classe, qui a même pris le soin d’inviter des membres du Consulat Allemand au spectacle, nous annonce que cette soirée sera unique pour sa première venue à Montréal, et qu’il va jouer un peu plus longtemps que sur les autres dates.

Armé d’une de ses Sky Guitars, Uli Jon Roth nous livre alors en exclusivité, pour fêter ses 40 ans avec Scorpions, une grille de chansons tirée en majeure partie des albums Fly To The Rainbow, In Trance, Taken by Force et Virgin Killer, soit la période 1974-1977 du mythique groupe allemand. Une chance unique que nous avons ce soir de voir ces morceaux joués par celui qu’on surnomme le Jimi Hendrix allemand.

Le son est excellent, et le jeu de guitare de Ulrich Roth (de son vrai nom) est tout simplement prodigieux, d’une richesse incroyable, d’une technicité hypnotisante, d’une émotion unique. Sa dextérité et sa manière de jouer sont hallucinantes, et le feeling avec lequel il joue chaque note est remarquable. De plus, le guitariste légendaire dégage une sympathie, une force et un charisme impressionnants.

Du coté de ses musiciens, la performance vocale de Henning Basse (ayant chanté pour Gamma Ray, notamment) est excellente, une belle interprétation des classiques de Scorpions. Et que dire du jeune prodige Ali Clinton, un adolescent d’à peine 17 ans d’un niveau de guitare à faire baver bien des guitaristes plus vieux que lui. Il s’illustre notamment en duo avec Uli sur des solos harmonisés assez fantastiques, disons-le !

Difficile de citer un moment fort tant l’intensité est constante dans ce déluge de hits: de Picture In Life à In Trance en passant par Speedy’s Coming, We’ll Burn The Sky ou Sails of Charon, sans oublier les excellentes interprétations de Vivaldi et les reprises de Jimi Hendrix comme Little Wing et Purple Haze, Uli Jon Roth fait preuve d’une grande générosité. La preuve, il est 1h45 du matin lorsqu’il quitte la scène du National ce lundi soir, soit plus de trois heures de spectacle.

Certes nos jambes commencent à être lourdes, mais on vient d’assister à un très grand moment, avec un très grand Monsieur. Merci Uli Jon Roth.

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