L'Importance d'être constant

Critique théâtre | L’importance d’être Constant au TNM

Jeudi soir se tenait la première médiatique de la deuxième pièce de la saison 2014-2015 du Théâtre du Nouveau Monde, L’importance d’être Constant, pièce maîtresse de l’oeuvre de l’illustre Oscar Wilde.

On connait bien Wilde pour son humour subtil et son aversion des manières victoriennes. C’est dans cet esprit qu’il a écrit ce qui allait devenir son oeuvre la plus importante, The Importance of Being Earnest, qui en français devient L’importance d’être Constant.

La pièce met en scène les vies de Jack Worthing et Algernon Moncrieff, deux jeunes hommes dandys qui mènent une double vie pour échapper à une vie sociale qui les ennuie. Mais bien sûr, le tout s’échauffe lorsque leurs coeurs flanchent pour deux jeunes filles.
À gros traits

Un grand classique du théâtre anglais, qu’on avait bien hâte de redécouvrir dans la langue de Molière et qui pourtant ne rend pas justice au texte original et à sa subtilité. La mise en scène d’Yves Desgagné est trop extravagante, presque caricaturale, plutôt que simplement drôle, comique.

On aime cependant l’idée du décor, un véritable pied-de-nez aux bonnes manières anglaises, avec son immense tasse de thé de porcelaine qui pivote pour dévoiler de nouveaux personnages ou de nouveaux accessoires de scène, un biscuit et deux énormes carrés de sucre servant de table ou la poche de thé servant de coussin où s’asseoir. Plutôt brillant.

 

Vincent Fafard et Maxime Dénommé dans les rôles d'Algernon et Jack. Photo par Yves Renaud

Vincent Fafard et Maxime Dénommé dans les rôles d’Algernon et Jack. Photo par Yves Renaud

 

Le jeu des acteurs est toutefois inégal. Maxime Dénommé, dans le rôle principal de Jack Worthing, alias Constant, pourtant excellent dans un contexte dramatique, est peu convaincant dans celui de la comédie. À l’inverse, Vincent Fafard, dans le rôle de l’affamé et dévergondé Algernon Moncrieff, est tout à fait juste. Anne-Élizabeth Bossé ne déçoit pas sous les traits de Gwendoline Fairfax, malgré quelques répliques un peu forcées, mais qui viennent toujours à point.

Maxime Dénommé, Anne-Élizabeth Bossé, Raymond Bouchard et Vincent Fafard, photo par Yves Renaud

Maxime Dénommé, Anne-Élizabeth Bossé, Raymond Bouchard et Vincent Fafard, photo par Yves Renaud

Celui qui vole la vedette toutefois, c’est Raymond Bouchard, dans le rôle de Lady Bracknell, la mère rigide de Gwendoline, qui déclenche les fous rires dès ses premières secondes sur scène. Affublé d’une énorme robe qui semble des plus inconfortables, c’est surtout son costume, son maquillage et ses expressions qui font rire.

Le problème avec cette adaptation, c’est qu’elle manque de rythme et on se retrouve parfois devant des longueurs. Le jeu des comédiens est parfois gros et le tout réuni manque un peu de profondeur, de finesse, de subtilité, des qualificatifs qui ont pourtant fait la renommée de l’écriture de Wilde.

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