Soilwork

Critique | Soilwork à Montréal, avec Jeff Loomis et Blackguard

17 mars 2013 – Petit Campus (Montréal)

En ce dimanche de St-Patrick, BCI (Brave Concerts International) nous présentait une belle affiche death mélodique au Petit Campus, avec des précurseurs du genre, les suédois de Soilwork, en tournée américaine pour promouvoir leur nouvel effort, The Living Infinite.

Dans un genre plutôt différent des têtes d’affiches, ce sont deux groupes de thrash metal de Californie qui ouvrent la soirée. Hatchet a la dure tâche de commencer à 18h un dimanche soir dans une salle qui se remplit peu à peu, avec leur thrash très traditionnel et efficace. Ils
sont suivis par leurs compatriotes de Bonded By Blood, déjà plus célèbres dans la nouvelle vague du thrash metal. Devant faire face à des problèmes techniques avec un ampli de guitare, le combo de Los Angeles se donne néanmoins à fond avec notamment l’excellent
Immortal Life. Cependant le public n’embarque qu’à moitié, étant donné le style de métal différent des headliners.

Blackguard

Alors que BCI refuse du monde à la porte et réussit à afficher complet un dimanche soir, les très attendus Blackguard investissent la scène sous une ovation. Le groupe québécois s’impose comme un des meilleurs représentants du métal québécois, livrant un set
court mais remarquable de puissance, d’énergie et de professionnalisme, faisant monter la température dans la salle. Le chanteur Paul Zinay occupe bien l’espace et arrive enfin à faire exploser le mosh-pit et obtenir le premier circle-pit. Guitaristes et bassiste secouent la tête à l’unisson avec le public, et Justine Ethier est remarquable derrière ses fûts, affirmant sa place parmi les rares batteuses dans le genre. Beaucoup regretteront de ne pas avoir droit à plus de leur death mélodique et épique, mais malheureusement ce sera juste cinq morceaux pour Blackguard.

Jeff Loomis

Très attendu également, le guitariste américain Jeff Loomis prend la suite avec un métal instrumental, progressif mais assez puissant, technique bien entendu, avec des riffs parfois thrash, non sans rappeler Nevermore, groupe qui l’a rendu célèbre. Maîtrisant sa Schecter
sept cordes signature, Jeff Loomis livre une bonne démonstration de guitare, tirant dans son dernier album solo Plains of Oblivion. Il est entouré de musiciens assez hallucinants, avec un des batteurs les plus puissants de la soirée et un bassiste tout aussi brutal de technicité.
Cependant l’absence de chant fait s’essouffler le tout et la tension baisse un peu dans la foule.

La pièce de résistance… Soilwork!

Et c’est enfin au tour de Soilwork de monter sur scène devant une salle où il devient difficile de circuler. Le dernier album, plus ou moins apprécié des fans de la première heure, s’avère plutôt efficace en spectacle, et les morceaux comme This Moment Bliss ou Spectrum of
Eternity sont assez dévastateurs en ce début de concert, faisant des ravages dans la salle en ébullition. Bjorn « Speed » Strid est imposant de présence, livrant une prestation brutale mais maîtrisée, notamment dans les passages mélodiques plus chantés. Soilwork est une machine réglée au millimètre, appuyée par des guitaristes d’une précision chirurgicale, dont le français Sylvain Coudret du groupe Scarve. Seul membre original du groupe avec le chanteur, le géant barbu Ola Flink livre aussi une prestation remarquable à la basse,
avec sa touche d’humour. Le tout est martelé par l’excellent Dirk Verbeuren, également batteur de Scarve.

Soilwork maîtrise son élément, et il est agréable de pouvoir les apprécier dans des salles de taille humaine comme le Petit Campus, complet et en feu, chantant le classique Stabbing the Drama pour conclure la soirée. On remercie le producteur pour ce dimanche soir métallique de qualité.

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