crédit photo: Karine Jacques
Slowdive

Critique | Slowdive au National de Montréal

Grosse visite en ce lundi soir alors que le groupe culte récemment ressuscité Slowdive s’arrêtait à Montréal. Pour la toute première fois. La patience des fans aura été grandement récompensée grâce à cette grandiose prestation du groupe britannique.

Photos en vrac (par Catherine Rosa)


 

Slowdive fait partie de ces groupes dont le mythe a gonflé avec le temps.

Petit phénomène de l’underground british des années 1990, Neil Halstead, Rachel Goswell et leurs collègues ont mis fin au groupe en 1995 après six ans d’existence. Juste assez pour laisser un legs de trois albums : Just for a Day (1991), Souvlaki (1993) et Pygmalion (1995).

De ce côté-ci de l’Atlantique, leur impact semblait minime, mais les fans de shoegaze et de post-rock ont tendance à fouiller dans les voûtes du passé pour déterrer les bijoux oubliés de leur genre musical de prédilection, et le culte Slowdive a fait son petit bonhomme de chemin. Si bien qu’à l’annonce de leur réunion, à l’hiver 2014, plusieurs se croisaient les doigts pour une visite par ici.

Voilà qui est fait. Et le groupe n’a pas déçu.

Photo par Catherine Rosa.

Photo par Catherine Rosa.

 

Jeu de tensions

La musique de Slowdive repose principalement sur des ambiances post-rock paisibles d’où surgissent des cyclones sonores d’une intensité inouïe. Un jeu de tension et de cataclysmes, comme on en retrouve souvent, mais rarement si bien appliqué.

Les jeux de guitares, complexes et raffinés, se tissent comme une courtepointe sur laquelle se déposent tour à tour les voix féminine de Goswell et masculine de Halstead, quand ce n’est pas les deux en harmonie parfaite (Blue Skied an’ Clear en est un exemple éloquent).

Les moments de grâce et de grande intensité se côtoient à l’intérieur même de plusieurs des chansons, dont l’envoûtante Avalyn ou Catch The Breeze. Les jeux de lumière, stroboscopes et projections sont au diapason de cette dynamique musicale, tantôt hypnotisants, tantôt tout en intensité.

Les fans apprécient grandement les classiques Souvlaki Space Station et Alison, deux des chansons les plus rythmées du répertoire du groupe, ainsi que la jolie balade Dagger.

Le tout se conclue avec une formidable relecture de Golden Hair, chanson originalement minimaliste du génie Syd Barrett, réimaginée par Slowdive avec une spectaculaire finale en crescendo.

Au rappel, l’excellente Rutti et l’accrocheuse 40 Days, au terme d’une prestation d’environ 90 minutes.

De la grande Musique, avec un M majuscule.

Grille de chansons

Slowdive
Avalyn
Catch the Breeze
Crazy for You
Machine Gun
Souvlaki Space Station
Blue Skied an’ Clear
When the Sun Hits
Morningrise
She Calls
Dagger
Alison
Golden Hair (reprise de Syd Barrett)

Rappel
Rutti
40 Days

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