Critique | Neil Young et Patti Smith au Centre Bell de Montréal

Neil Young nous a rendu visite vendredi soir au Centre Bell, à peine trois semaines après la sortie de son plus récent opus Psychedelic Pill. L’album est le deuxième effort cette année de la collaboration entre Young et Crazy Horse, qui sont en tournée ensemble depuis le mois d’août dernier.

Neil Young, le rockeur troubadour

C’est sur A Day in the Life des Beatles que Neil Young, accompagné de Crazy Horse, a fait son entrée sur la scène du Centre Bell. Une mise en scène élaborée (mais un peu confuse) a étiré le suspense jusqu’au moment où Young s’est enfin présenté au public.

Puis, l’hymne national du Canada à retenti dans les haut-parleurs et un énorme drapeau s’est déroulé au fond de la scène.

Après cette intro un peu longue et étrange, les premières mesures de guitare se sont enfin fait entendre et le concert a officiellement débuté sur la tonitruante Love and Only Love.

Malgré le départ un peu lent, Young a finalement réussi à mettre le public dans sa poche. Soixantaine avancée ou pas, il maniait sa guitare comme s’il avait encore 22 ans et semblait s’amuser comme un gamin. Du début à la toute fin, Neil Young et ses musiciens ont offert une performance énergique et inspirée. S’il s’en permettait parfois un peu dans ses élans psychédéliques, les fans le suivaient avec respect.

Quand Walk Like a Giant, avec ses guitares tranchantes et son éclairage halluciné, s’est étirée un peu trop longtemps, Young est revenu avec The Needle and the Damage Done, toute en douceur et en beauté. Ce fut d’ailleurs un des beaux moments de la soirée. L’interlude acoustique qui a suivi a été accueilli chaleureusement par ceux qui espéraient voir le chanteur avec son harmonica au cou.

Young et Crazy Horse nous ont ensuite offert Twisted Road, Singer Without a Song et Cinammon Girl avant de se lancer dans Fuckin’ up. Durant la prestation haute en couleur de ce classique de l’album Ragged Glory, les musiciens et spectateurs s’envoyaient de l’affection à grands coups de majeurs brandis fièrement (toujours avec le sourire). Le refrain a été récité à répétition durant de longues minutes sur un ton de camaraderie. L’ambiance était à la rigolade.

En conclusion de ce généreux concert de deux heures, Neil Young a offert à ses fans My, My, Hey, Hey, que le public a chanté avec bonheur, suivi de Psychedelic Pill puis Roll Another Number en rappel. Le niveau d’énergie est resté surélevé jusqu’à la fin et tous les 11398 spectateurs sont repartis satisfaits et repus de ce superbe concert.

Patti Smith, légendaire

Impossible de passer à côté de cette première partie inoubliable. La foule s’est levée d’un bond lorsque Patti Smith, visiblement heureuse, est montée sur scène.

Souriante, dansante et saluant la foule à répétition, elle a offert une performance comme on n’en voit plus si souvent de nos jours. En jeans, bottines et veston trop grand, Smith a interprété des pièces de son plus récent album ainsi que des classiques attendus tel que Gloria et Because the Night.

Elle était définitivement en très grande forme, se débarrassant même de ses souliers (et chaussettes) à mi-chemin durant sa prestation. Fougueuse comme pas une, notre chère Patti Smith. Même à 65 ans, elle bougeait comme à ses débuts et chantait avec force et conviction. Le Centre Bell a été témoin d’un très beau moment hier soir.

Petit mot sur The Sadies, groupe de Toronto qui jouait juste avant Patti Smith. Dommage qu’ils aient performé devant un amphithéâtre presque vide, parce que tous ceux qui les ont vu seront d’accord pour dire qu’ils ont été excellents et plus qu’à la hauteur. À revoir en d’autres circonstances!

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Grille de chansons
(Neil Young)

Love and Only Love
Powderfinger
Ontario
Walk Like A Giant
The Needle and The Damage Done
Twisted Road
Singer Without A Song
Ramada Inn
Cinnamon Girl
Fuckin’ Up
Hey Hey My My
Psychedelic Pill
Out of the Blue

Rappel
Roll Another Number

Photos en vrac
(par Patrick Roger)

Neil Young

Patti Smith