Klô Pelgag

Critique | Klô Pelgag en mode festif au Sea Shack à Sainte-Anne-des-Monts

Tout juste de retour d’une longue tournée en Europe, la chanteuse gaspésienne Klô Pelgag était de passage dans son patelin de Sainte-Anne-des-Monts samedi soir, le temps d’un spectacle à haute teneur en festivités au légendaire Sea Shack. Retour embroussaillé.

22h36. Klô Pelgag s’installe au piano, flanquée d’un costume one-piece de squelette. Autour d’elle, ses cinq musiciens optent pour une tenue sportive – des uniformes de baseball principalement.

En avant de tout ce beau monde, une foule gracieuse se déguise comme bon lui semble avec des éléments pigés à la bonne franquette dans un rack à vêtements qui traine proche du bar. Moumouttes usées, chandails déchirés, vestons multicolores et soutiens-gorges en guise de chapeau semblent être les coups de cœur des spectateurs.

«Y’a quelqu’un qui a mis une crotte en-dessous de ma pédale», lance Klô au tout début, insistant au passage sur l’importance de la mise en scène originale signée Robert De Niro. Sans contredis, la table est mise pour un spectacle mémorable.

La flûte mystérieuse et les cordes voluptueuses du Dermatologue résonnent dans l’antre boisé aux effluves enivrants de malt. Les talents virtuoses de Klô au piano s’avèrent considérables, tout comme son charisme saisissant et ses pointes de folie passagères délectables. L’auteure-compositrice-interprète dévoile notamment des pans détaillés de son obsession pour le remarquable hypnotiseur Messmer.

Pour Le Soleil incontinent, elle se lève et empoigne une guitare avec vivacité.

photo par Olivier Boisvert-Magnen

photo par Olivier Boisvert-Magnen

Histoire de divertir la foule de façon succincte, la Gaspésienne jongle avec l’intensité de ses pièces et l’absurdité de sa prestance scénique. D’ailleurs, elle se couche avec un aplomb assuré pendant quelques brillants solos de cordes.

photo par Olivier Boisvert-Magnen

photo par Olivier Boisvert-Magnen

«La Molson Ex coule comme dans les montagnes», précise-t-elle après s’être relevée. Plus tard, elle se munit d’un clipper pour raser une moitié de duvet de moustache à son contrebassiste. Vidéo à l’appui:

En guise de passage vers la conclusion, Klô Pelgag enchaine ses hits des beaux jours : la touchante Fièvre des fleurs, la poignante Comme des rames, la bouleversante Tunnel et la jubilatoire Rayon X.

Son intensité au piano est des plus vives.

photo par Olivier Boisvert-Magnen

photo par Olivier Boisvert-Magnen

Le public applaudit et espère naïvement que tout n’est pas terminé. Heureusement, Klô reste quelques minutes/heures après le spectacle à socialiser/parler aux gens, de plus en plus éméchés par les vapeurs alcoolisées.

Puis, à l’aube, on la voit repartir en van avec son équipe vers d’autres contrées aventureuses. Un tournage dans un phare en après-midi, dit-on.

Décidément, Klô a compris l’étendue du message de Cendrars, notamment repris par Lavilliers : «Quand tu aimes, il faut partir.»

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