Critique | J. Cole au Métropolis de Montréal

Après avoir ignoré Montréal lors de la première partie de sa tournée nord-américaine, le rappeur J. Cole a fait plaisir à ses fans en s’arrêtant au Métropolis jeudi soir dans le cadre de la seconde portion de sa tournée What Dreams May Come.

« Bonsoir Montréal, pour ceux qui ne savent pas, mon nom est J. Cole. » Mais le rappeur américain n’avait nullement besoin de présentation devant cette foule compacte, prête à se laisser vibrer au son de sa musique.

J. Cole n’aura certes pas déçu et l’attente de sa venue en aura pleinement valu la peine. Le chanteur de la Caroline du Nord a cette façon de conquérir un auditoire, de le faire participer, et de le faire entrer dans son univers. Et par-dessus tout, il a cette capacité de chanter, qui le place parmi les meilleurs de cet art. Sauf que dans son parcours, il prend parfois des détours inutiles.

Il invite souvent les spectateurs à chanter avec lui, il dédie des pièces (Lights Please et In The Morning) à ses plus fidèles, ceux qui sont là depuis le début, et se permet même de prendre les demandes spéciales vers la fin du spectacle (une portion plus ou moins nécessaire, avouons-le, et surtout trop longue).

Si le concert part en trombe avec les Nobody’s Perfect, Work Out et She Knows dès les premiers morceaux, certaines longueurs s’installent à mi-chemin de la soirée, alors qu’il s’étale dans ses monologues, cassant le rythme pourtant intense en début de spectacle.

Une mise en scène plutôt douteuse avec le rappeur Bas, qui assurait la première partie, a pris place juste avant qu’ils entament leur duo Lit. Bas demande alors à Cole s’il a un briquet à lui prêter et la discussion va pendant quelques instants, jusqu’à ce que des spectateurs lancent sur scène l’objet demandé par Bas. Enfin, ils peuvent faire leur duo!

Mais c’est lorsqu’il nous présente ses cinq musiciens (batterie, guitare, DJ, 2 claviers) et deux choristes (et/ou danseuse de pied de micro plus que d’autre chose au cours du spectacle) que l’ont se permet de décrocher un peu. Chacun a l’opportunité de nous montrer ce qu’il peut faire, et alors là, rien de trop impressionnant à signaler. Pas de solo à tout casser, rien. Et tout ça dure une bonne dizaine de (trop longues) minutes. Même pas d’exagération!

Heureusement, Jermaine Cole revient à ce qu’il fait le mieux, rapper, pour terminer la soirée en beauté, enfilant Who Dat (à la demande générale), Can’t Get Enough, Crooked Smile et Power Trip.

Si on se concentre seulement sur la prestation, rien à lui reprocher, au contraire, il est fort efficace et on le sent vraiment dans son élément. Il prend possession de la scène et réussit à faire soulever la foule. Mais en analysant l’ensemble de la soirée, on y trouve certaines cassures qui pourraient être évitées. Peut-être un travail de finition nécessaire de ce côté.

Bas en première partie

Pour donner le coup d’envoi à la soirée, le rappeur Bas s’est produit durant une trentaine de minutes en offrant plusieurs morceaux tirés de son mixtape Quarter Water Raised Me Vol. 2.

Avec le froid glacial de Montréal, il avait la lourde tâche de réchauffer tout ce beau monde réuni au Métropolis. Au final, il s’en tire plutôt bien alors que tout le parterre lève les bras et montre qu’il est prêt à participer à la soirée.

« Don’t cheer for that guy », lance Cole plus tard dans la soirée. Mais il n’obtiendra pas cette faveur de la foule, qui a chaudement applaudi la participation de Bas à la soirée.

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