Critique concert: The Moody Blues à Montréal

Moody Blues : un retour en arrière jubilatoire

Lundi 19 septembre 2011 – Théâtre St-Denis (Montréal)

Alors qu’une génération plus jeune s’intéressait à la remise des prix Polaris ce lundi soir, les baby-boomers réunis au Théâtre St-Denis 1 à Montréal ont, quant à eux, eu la visite d’anciens héros tout droit venus des années 60 : The Moody Blues.

Justin Hayward à la guitare et au chant, avec la même chevelure blonde d’antan et tout de blanc vêtu; John Lodge à la basse et au chant, ressemblant à un vieux punk rockeur avec son t-shirt noir et ses cheveux hirsutes; et Graeme Edge à la batterie, rondelet et sympathique avec sa barbe blanche, se sont tous trois présentés sur scène tels des héros devant une foule enthousiaste, à majorité constituée de têtes blanches, qui les a accueillis comme tel.

Ovation après ovation, dès le départ, cette soirée s’est annoncée festive.

Débutant avec The Voice, succès de 1981, les trois hommes – accompagnés de musiciens plus jeunes et chevronnés – ont immédiatement donné le ton au spectacle. Professionnalisme des musiciens, précision de l’interprétation, solos de guitare divins de la part de Justin Hayward (un maître dans son domaine): les vétérans ont prouvé n’avoir rien perdu de ce qui a fait leur succès au cours des 45 dernières années.

Le groupe n’ayant rien sorti sur disque depuis 2003, celui-ci se contente de jouer ses succès, au plus grand plaisir des amateurs. Tuesday Afternoon, Meanwhile, I Know You’re Out There, Somewhere et Your Wildest Dreams ne sont que quelques-uns des titres qu’ils ont offerts au public montréalais.

Remettre le son des Moody Blues au goût du jour

Le reste du groupe sur scène est formé de Julie Ragins aux claviers et chant, de Norda Mullen à la flûte, chant et guitares, de Gordon Marshall à la deuxième batterie, et d’Alan Hewitt aux claviers. Tous plus compétents les uns que les autres, ils reproduisent fidèlement le son des classiques des Moody Blues, tout ajoutant une dimension humaine là où, parfois, le disque original sonnait plus froid, avec son Mellotron et autres sonorités qui n’ont pas survécu au fil du temps.

C’est le cas de Isn’t It Strange, tellement plus puissante sur scène qu’elle en donnait la chair de poule ce soir, accompagnée d’éclairages fignolés pour créer un effet maximal.

Chaque chanson était accompagnée de projections diverses, la plupart du temps des images banales d’inspiration psychédélique, d’autre fois des extraits vidéo d’archive, ou encore des photos des membres du groupe à diverses époques.

Graeme Edge est descendu de derrière sa batterie l’instant d’une chanson, Higher & Higher, qui a fait lever et danser la foule; l’un des meilleurs moments de la soirée, très énergique et réjouissant.

Le tout s’est conclu par les incontournables Nights In White Satin (sublime, l’excellent son de la salle faisant résonner la voix toujours aussi puissante de Hayward), Question (grandiose et prenante), et au rappel, Ride My See Saw, un rock entraînant qui a laissé les spectateurs sur une note positive et enjouée.

Peu de groupes issus des années 60 tournent encore de nos jours et encore moins font preuve d’un aussi grand talent. Les membres de The Moody Blues sont des piliers du rock, ayant contribué à faire naître le mouvement appelé rock progressif et ont façonné au fil des décennies le portrait des radios commerciales avec leurs nombreux titres à succès.

Comptons-nous chanceux de pouvoir les recevoir encore en 2011, surtout lorsqu’ils offrent un si bon spectacle comme celui-ci!

Grille des chansons :

Partie 1

1. The Voice

2. The Day We Meet Again

3. Steppin’ In A Slide Zone

4. Gypsy

5. Tuesday Afternoon (Forever Afternoon)

6. Lean on Me (Tonight)

7. Meanwhile

8. Peak Hour

9. I Know You’re Out There Somewhere

10. The Story In Your Eyes

Partie 2

11. Your Wildest Dreams

12. Isn’t Life Strange

13. The Other Side of Life

14. Driftwood

15. Higher and Higher

16. Are You Sitting Comfortably

17. I’m Just A Singer (In A Rock & Roll Band)

18. Late Lament

19. Nights In White Satin

20. Question

Rappel :

21. Ride My See-Saw