Evanescence

Critique concert: Evanescence au Métropolis

 27 octobre 2011 – Métropolis (Montréal)

Photo par Renaud Sakelaris

Cela faisait au moins quatre ans que la formation Evanescence n’avait pas mis les pieds à Montréal, alors il va sans dire que ses admirateurs l’attendaient avec impatience. Le Métropolis de Montréal était plein à craquer ce jeudi soir pour accueillir Amy Lee et sa bande, qui venaient présenter leurs grands succès ainsi que plusieurs chansons de leur nouvel album lancé il y a deux semaines et simplement intitulé Evanescence.

C’est à un spectacle honnête et sans surprise que le public a eu droit, de la part d’un groupe qui a beaucoup changé au fil des ans. Sous la tutelle de la chanteuse et claviériste Amy Lee, qui demeure la seule membre originale, le groupe a offert une prestation d’une heure et demie environ, débutant avec le premier extrait du nouvel album, What You Want, qui fut livré avec vigueur.

Amy Lee, vêtue de noir et de violet, s’est avérée toute en voix tout au long du spectacle, alors qu’elle arpentait la scène et y allait d’une gestuelle empreinte de beaucoup d’émotivité. La chanteuse donnait l’impression de chanter comme s’il n’y avait pas de lendemain, donnant son 200% sur chaque pièce et, bien que sa voix ait un ton plaintif et manque de nuance, force est d’admettre que la jeune femme a de l’énergie à revendre.

Un manque de communication avec le public

Photo par Renaud Sakelaris

À mi-chemin de la performance, la chanteuse s’est installée au grand piano noir (qui est apparu sur une plate forme montante) pour la pièce Lost in Paradise, et les quelques chansons suivantes. Un beau moment qui, par contre, a limité les interactions entre Amy Lee et le public.

Et ce n’est pas le reste du groupe qui allait créer un lien avec la foule. Les quatre musiciens, probablement tous interchangeables, n’ont pratiquement pas interagi avec leurs admirateurs, demeurant placides (disons-le : quasiment léthargiques), si ce n’est du batteur Will Hunt qui est allé d’une performance fougueuse.

Se faisant tournoyer la tête et la chevelure de temps à autre, comme le genre musical l’ordonne, Terry Balsamo (guitare), Tim McCord (basse) et Troy McLawhorn (guitare) ont donné un spectacle correct, sans plus. La musique d’Evanescence pourrait être décrite comme de la musique à numéro, et il en va de même la performance scénique des musiciens. Le tout est froid, calculé, convenu, et propre. Trop propre. Plus propre que ça, on fait jouer le disque.

Une grille de chansons conservatrice

Photo par Renaud Sakelaris

Evanescence n’a offert aucune surprise durant le spectacle. La grille des chansons demeure exactement la même d’une ville à l’autre, et les chansons sont interprétées de manière identique à leur version studio, ce qui n’est pas pour déplaire à leur public adolescent (et en grande partie féminin) qui a entonné avec plaisir les airs connus, dont Lithium et surtout Bring Me To Life, qui furent de bons moments.

Au rappel, on eut droit, entre autres, à l’énorme succès My Immortal, qui a vu les briquets s’allumer dans la salle, moment cliché, mais qui a dû plaire à de nombreux admirateurs. Dans l’ensemble, ce fut un bon spectacle, auquel manquait un brin de folie.

The Pretty Reckless et Rival Sons

En première partie, Rival Sons a livré une performance du tonnerre. Le chanteur Jay Buchanan, fils spirituel de Robert Plant, impressionne avec sa voix puissante et tout en nuances, qui peut monter très haut. Leur musique est un rock aux accents blues sorti tout droit d’une autre époque, mais avec une sensibilité bien de notre temps. Belle découverte, et l’on s’empresse d’écouter leur récent album, Pressure & Time.

Quant à The Pretty Reckless, le groupe de Taylor Momsen a livré une performance musclée, portée par la voix juste, mais nasillarde de Momsen et son jeu de scène lascif. Meilleur moment : leur reprise décapante de Seven Nation Army des White Stripes. Bonne performance, qui fut grandement appréciée du public.

Grille des chansons Evanescence :

1. What You Want
2. Going Under
3. The Other Side
4. Weight of the World
5. The Change
6. Made of Stone
7. Lost in Paradise
8. My Heart Is Broken
9. Lithium
10. Sick
11. Oceans
12. Call Me When You’re Sober
13. Imaginary
14. Bring Me to Life

Rappel:

15. Never Go Back
16. Your Star
17. My Immortal

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