Blonde Redhead

Critique concert: Blonde Redhead à Montréal (Métropolis)

Samedi 16 octobre 2010 – Métropolis (Montréal)

C’est au milieu d’une forêt d’ampoules à l’éclairage chancelant que le trio américain Blonde Redhead a surgi des coulisses afin de nous ouvrir les portes sur son univers envoûtant. Contrairement à ce qu’auraient pu croire certains, ce n’est pas dans les cris et la danse que le concert s’est déroulé. Dès les premières notes, le public était aspiré; les auditeurs avaient les yeux rivés vers le groupe et ne bougaient plus, ne respiraient presque plus.


Le soucis du détail musical

Alternant entre claviers, guitares et basses, les deux chanteurs Kazu Makino et Amedeo Pace livrent une performance unique alors que Simone Pace, frère jumeau d’Amedeo, tient un rythme impeccable sur sa batterie. L’attrait visuel de ces musiciens n’est pas dans la grandeur de leurs gestes, mais plutôt dans la précision avec laquelle ils jouent; ce n’est pas un groupe qui enchaîne les pirouettes, mais plutôt des musiciens passionnés qui veulent absolument que chacune des notes résonne à sa juste valeur.

Afin de recréer la complexité de certaines chansons, le trio a même engagé un musicien de scène qui, s’il n’a pas été présent tout au long du concert, a tout de même prêté ses doigts afin de compléter l’ensemble avec une guitare ou un clavier.


Cultiver une aura de mystère

L’ambiance qui se dégageait tout au long du concert était énigmatique, ensorcelante; comme pour rajouter à l’élément mystérieux, on voyait rarement les musiciens chanter. Alors qu’Amadeo Pace avait orienté son micro vers les coulisses (côté jardin, pour être précis), la chanteuse japonaise Kazu Makino gardait sans cesse la tête baissée, le visage recouvert de sa fine chevelure. Elle est également apparue plusieurs fois portant un masque. On note également qu’à part de très timides remerciements à trois reprises dans la soirée, le groupe n’a pas adressé la parole au public.

C’est donc dans une ambiance magique et unique que Blonde Redhead a pris possession des planches du Métropolis. Même sans s’adresser à son public, la formation a établi un contact avec les fans réunis et a su leur rendre hommage et les remercier de s’être déplacés. Ç’en aura valu la peine!

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