Elbow

Critique CD: Elbow – Build a Rocket Boys!

Elbow - Build a Rocket Boys! Elbow Build a Rocket Boys!

Avec une sonorité grandiose et une atmosphère de détente, le groupe anglais Elbow offre un nouvel album pop rock splendide rempli de moments mémorables. Malgré toutes les textures fabuleuses créées par un groupe en pleine possession de ses moyens, c’est la performance du chanteur Guy Garvey qui retient le plus l’attention sur Build a Rocket Boys!.

Après trois albums de très grande qualité, Elbow a réussi, enfin, a percer le marché nord-américain avec The Seldom Seen Kid, vendant ainsi plus d’un million d’exemplaires. La chanson Grounds For Divorce s’est même retrouvée dans la bande-annonce d’un film des frères Coen. Ce fut également le premier de leurs albums à être produit directement par le groupe. Étant donné le succès connu par ce dernier, il n’est pas étonnant que Build a Rocket Boys! suive cette même formule.

 

Un retour en enfance

L’émerveillement est une réalité universelle pour tout jeune enfant. Il est présent sur les terrains de jeu, dans les salles de classe et, surtout, dans l’imaginaire. C’est de ce même émerveillement que Guy Garvey chante tout au long de l’album et qui ramène vers une enfance où les choses étaient bien souvent plus simples. L’émotion et la puissance derrière ses textes transportent véritablement la musique, plutôt que l’inverse. Un exemple de ceci est l’excellente pièce d’ouverture, The Birds, qui est propulsée vers de nouveaux cieux dès que Garvey passe en deuxième vitesse.

Étant donné la grande place prise par le vocal, la guitare et le piano sont bien souvent relégués à un rôle de soutien, ce qui est loin d’être une mauvaise chose. L’expérience que possède maintenant le groupe lui permet de garder un bel équilibre entre tous les instruments. Bien souvent, un seul instrument est mis en valeur, ce qui donne un bel effet d’espace. Sur Jesus Is A Rochdale Girl, l’orgue prend l’avant-plan en relançant Garvey de façon ludique tandis que la guitare sèche ne fait que tenir la cadence.

La basse et la batterie, elles, ont un rôle encore plus effacé, résultant en un manque notable de rythme. C’est peut-être le seul point faible de l’album, étant donné que cette section d’Elbow ne laisse normalement pas sa place. En contrepartie, on trouve des cuivres, des violons et des chorales qui accentuent très bien sans être distrayants. Ils ne remplissent pas, par contre, cet espace rythmique laissé trop souvent vacant.

Le reste est si bien exécuté qu’on peut pardonner ces petites failles. Build a Rocket Boy! devient donc le meilleur album du groupe jusqu’à ce jour. Il est posé, accessible et offre une gamme d’émotion comme bien peu d’enregistrements pop rock ont su le faire jusqu’ici en 2011. Véritablement, la beauté de l’enfance vue par les yeux d’un grand.

Sélections écoute :

The Birds

Lippy Kids

Neat Little Rows

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