Wilko Johnson & Roger Daltrey

Critique album | Wilko Johnson & Roger Daltrey – Going Back Home

Wilko Johnson & Roger Daltrey - Going Back Home Wilko Johnson & Roger Daltrey Going Back Home

Ce qui étonne le plus quand on commence l’écoute de cet album, c’est la facilité avec laquelle cette musique nous plonge dans un état d’allégresse ; à quel point c’est entraînant.  Les premières notes jouent et hop!, nous voilà debout, et le popotin qui se laisse aller avec gaieté.

En janvier 2013, le guitariste Wilko Johnson, fondateur du groupe Dr. Feelgood et considéré comme l’une des influences majeures du mouvement punk, reçoit un diagnostique fatal : cancer du pancréas en phase terminale.  On ne lui donne que neuf ou dix mois à vivre.

Novembre 2013, en une seule semaine, Johnson enregistre ce disque avec le chanteur Roger Daltrey, du groupe The Who.  Un disque qui sera très certainement son chant du cygne.

En compagnie de Dylan Howe à la batterie, (fils de Steve, guitariste de Yes), Norman Watt-Ray à la basse, Mick Talbot aux claviers et Steve Weston à l’harmonica, Johnson nous offre une relecture de ses propres compositions et anciens succès, chansons aux préalables enregistrées en solo ou au sein de Dr. Feelgood.

On retrouve également une reprise de Bob Dylan, « Can You Please Crawl Out Your Window ? ».

Si l’on connaît bien le passé Daltrey (et ce texte est écrit du point de vue d’un fan de The Who, moins d’un connaisseur de Dr. Feelgood), on connaît son penchant pour le blues, qui remonte à son adolescence.  Aux tous débuts de sa carrière, Daltrey tentait d’imiter les chanteurs noirs américains qu’il idolâtrait (allez réécouter l’album My Generation…).

Donc, de le retrouver ici, cinquante ans plus tard, renouer avec ses premiers amours, nous rend très heureux.  D’autant plus que son enthousiasme s’entend. La voix de Daltrey n’a pas sonnée aussi enjouée, aussi solide sur disque depuis… et bien… depuis les années 80, peut-être même les années 70.  Il a vieilli, certes, mais le bonhomme a encore pas mal d’énergie, et son respect pour le genre, et le plaisir qu’il prend à interpréter ces pièces, est contagieux.

Certains sur le web ne semblent pas apprécier le mélange de Johnson et Daltrey, et pour les fans de Dr. Feelgood il est très possible que ce mariage semble étrange.  Mais à nos oreilles, cet album est sacrément agréable !

Une analyse en profondeur des chansons est inutile.  Cet album est l’oeuvre d’un homme dont les jours sont comptés, et qui a décidé d’avoir du plaisir avec ses amis, peut-être pour la dernière fois.  N’est-ce pas là le but-même de faire de la musique ?  Le plaisir ?

Mettez le disque sur la platine, ouvrez une bière de votre choix, et détendez-vous en écoutant ce blues tout ce qu’il y a de plus simple, mais également tout ce qu’il y a de plus jouissif.  Appréciez les solos d’un guitariste qui s’accroche à la vie, et qui a décidé de laisser un dernier disque rempli d’énergie positive.  C’est si bon…

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