Pearl Jam

Critique album | Pearl Jam – Lightning Bolt

Pearl Jam - Lightning Bolt Pearl Jam Lightning Bolt

Pearl Jam est à la génération grunge ce que Bon Jovi est à la génération précédente : une relation à long terme que mille nouveaux albums couci-couça n’ébranleraient pratiquement pas. Tant qu’ils continuent à offrir de grands concerts intenses et fédérateurs en y insérant leurs nombreuses bonnes chansons des années 1990, on leur pardonne volontiers les albums ordinaires qu’ils produisent depuis.

Soyons francs : Pearl Jam a fait le tour du jardin. De Ten (1991) à Binaural (2000), le groupe a sérieusement ébranlé les conventions du rock. Ils ont survécu au mouvement grunge, ainsi qu’aux pathétiques vautours qui se sont nourris de sa carcasse (voir : Creed, Nickelback, Staind et beaucoup trop d’autres).

Ainsi, après avoir fait la pluie et le beau temps pendant sa première décennie d’existence, Pearl Jam avait fait le plein de fans, des admirateurs fidèles qui décrochent difficilement en raison du grand respect que l’on doit au groupe rock le plus intègre de sa génération. Respect fort mérité, cela va de soi.

Depuis le début des années 2000, les albums se sont succédé sans jamais marquer les esprits de façon aussi durable qu’avant. Riot Act (2002) et Backspacer (2009) étaient respectables, sans plus. Pearl Jam (2006), lui, était plutôt décevant. Mais les concerts étaient excellents, encore et toujours. Alors show après show, encore en 2013, des dizaines de milliers de fans se réunissent dans les amphithéâtres pour chanter Even FlowJeremy, Alive, Better Man, Daughter et tous les autres hits à l’unisson, comme si leur adolescence n’avait jamais cheminé vers l’âge adulte.

Pas aussi intense que la foudre

Tout comme les trois albums précédents, Lightning Bolt comporte son lot de chansons étonnantes. Le premier single, Mind Your Manners, surprenait par son attitude punk, visiblement inspiré des Buzzcocks. Le titre de l’album semblait à propos : on aurait dit qu’à l’aube de la cinquantaine, Eddie Vedder et sa troupe ont été frappés par une sorte de foudre énergisante.

La première pièce de l’album, Getaway, respecte aussi cet esprit, même si le tempo est plus modéré et l’attitude moins désinvolte. Une pièce taillée sur mesure pour la scène.

En explorant les sentiers blues-rock, Let The Records Play fonctionne aussi à merveille. Rafraîchissant ajout au répertoire de PJ.

Hélas, l’album contient plus de chansons génériques qu’originales : les InfallibleSirens, Pendulum et autres Future Days sentent le pilote automatique à plein nez.

Et surtout, l’album est construit de sorte à surprendre par sa vigueur dès le départ, avant de s’enfoncer dans une tournure plus décontractée, gentille et un peu molle. Et trop longue.

Au fond, l’album aurait dû s’intituler Mind Your Manners, et le single Lightning Bolt. C’eut été plus représentatif.

Donc du bon et du so-so ; c’est pas mal le mot d’ordre avec Pearl Jam depuis maintenant plus de dix ans. Même constat avec Lightning Bolt.

Mais le prochain concert à Montréal sera une fois de plus grandiose. Aucune raison d’en douter.

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