Critique album | Outasight – Nights Like These

Il est monnaie courante, chez les journalistes, d’être exposé à de l’enflure promotionnelle de la part de relationnistes et d’étiquettes de disques, souvent avec des résultats malheureusement décevants à l’écoute. La sortie du premier album complet de l’artiste pop dance new-yorkais Outasight, Nights Like These, en est un exemple flagrant.

« De temps en temps, un nouvel artiste surgit avec un son si innovateur qu’il est en mesure de contribuer à remodeler les barrières qui confinent la musique mainstream », nous dit (en anglais) le communiqué qui accompagne l’album.

Wow. Ça, c’est de la promesse.

Difficile à croire, pourtant, que l’on puisse « remodeler les barrières » avec des chansons titrées Let’s Go, Tonight Is The Night, Now Or Never ou encore Ready, Set, Go.

Une écoute suffit pour confirmer le doute.  Richard Andrew (selon ce que revendique son baptistaire) propose tout au plus une pop facile, teintée de soul et de rock, et prévisible comme un Harlequin. Les compositions sont génériques et les textes si simplistes qu’on dirait une série de slogans.

Si seulement il y avait quelques changements de ton, question de pouvoir différencier les titres. Mais non. La variété manque cruellement. C’est comme si l’artiste avait tenté de réussir la même peinture à numéros dix fois et nous avait servi ses dix tentatives rassemblées dans un album qui a la prétention d’être « innovateur ».

Si le portrait que donne cette toile à numéros vous distrait, Nights Like These vous plaira peut-être. Brièvement. Après tout, c’est rythmé et racoleur. Certains seront donc tentés de défendre les talents « d’artisan de vers d’oreille » de Outasight.

Mais l’auditeur le moindrement exigeant peinera à trouver le moindre élément satisfaisant dans ce festival de clichés.

À écouter sur un tapis roulant, au gym. Et encore.