Olivia Ruiz

Critique album | Olivia Ruiz – Le calme et la tempête

Olivia Ruiz - Le calme et la tempête Olivia Ruiz Le calme et la tempête

La prolifique Olivia Ruiz sortait cette semaine un quatrième album en carrière, intitulé Le calme et la tempête. Cette Française d’origine espagnole défie le diction, puisqu’elle est prophète en son pays, où elle s’est vu remettre plusieurs distinctions, dont quelques prestigieuses Victoires de la musique, malgré qu’on en ait peu entendu parlé de ce côté de l’Atlantique. Voici le bilan du dernier né de l’artiste.

Au premier abord, on ne s’étonne pas que la belle fasse encore dans la chanson pop à saveur légèrement espagnole, et d’une grande théâtralité. Rien de neuf sous le soleil.

Heureusement, l’album ne se résume pas qu’à un air de petite guitare latine, mais contient aussi une palette d’arrangements électro-pop. La pièce-titre en est d’ailleurs un exemple où l’on retrouve un arrangement de cordes soutenu créant un effet de course, trame de fond de l’histoire de la chanson.

Chaque pièce propose sa propre ambiance, chaque morceau renouvèle l’écoute. On a envie de danser le flamenco sur My lomo & me (haaa.. cette propension des Français à donner des titres anglais pour rien puisque qu’on y trouve même pas l’ombre d’un mot anglais) alors que Plus j’aime plus je pique fait gueuler avec la chanteuse et planer tout à la fois.

Dans Crazy Christmas, on peut entendre la mélodie la plus « américaine » du disque, parce qu’on la croirait sortie tout droit d’une comédie musicale, et à la fois, la finale instrumentale est originale et dissonante. Et Olivia y chante en anglais pour vrai!

Déjà vu, comme ils disent.

On sent tout de même des influences telles Émilie Simon et même Tom Waits, comme sur Larmes de crocodile, dont le refrain peut facilement provenir d’une maison de poupée désaxée, avec la distorsion de guitare électrique. Ou encore Question de pudeur, dont la trame rocke beaucoup, contrairement au texte qui n’accote pas le niveau.

Et la musique de Mon p’tit chat ; du Tom Waits lavé et blanchi de ses péchés, avec une petite voix de française qui parle d’amour. Décalage !

Le plus gros défaut de cet album globalement intéressant, ce sont des paroles décalées par rapport à une musique bien développée. Pas que la plume est complètement maladroite, mais il manque quelque chose, comme dans un mauvais accord met-vin.

Et du Olivia Ruiz, ça ressemble à beaucoup de choses ; pas étonnant qu’on apprenne qu’elle a travaillé aux côtés de Camille, Jeanne Cherhal, Émilie Loizeau… il y a un peu de chacune d’entre elle dans cet opus et les cartes de mademoiselle Ruiz reste floues.

Jolie voix, bien entourée, musique cinématographique et air de tango, pour ceux qui n’écoutent pas trop les paroles et qui accrochent sur les rythmes et l’instrumental. À écouter en faisant autre chose!

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