crédit photo: Jean-François Leblanc / Marc-Antoine Morin
Coup de coeur francophone (CCF)

Coup de coeur francophone 2021 – Jour 1 | Une soirée en deux temps avec Valence/Ariane Roy, et Mélanie Venditti/Douance

L’édition 2021 de Coup de coeur francophone débutait le 4 novembre avec sept spectacles lors desquels une dizaine d’artistes sont montés sur scène. Sors-tu? s’est rendu au spectacle de Valence et Ariane Roy, qui avait lieu au Ministère, puis à celui de Douance et Mélanie Venditti, à L’Esco. Voici un compte rendu de cette soirée qui s’est déroulée en deux temps.

L’énergie était au rendez-vous au Ministère. La salle s’est remplie rapidement et les spectateurs s’entassaient sur les chaises bien cordées. « Vous avez l’air de petites sardines », a d’ailleurs souligné Ariane Roy, qui est montée sur scène la première. Avec son intensité et sa fougue habituelle, la révélation Radio-Canada de l’année a fait ce qu’elle fait de mieux. Elle a charmé la foule avec sa pop sans gène et ses mélodies qui arrachent les émotions de la gorge de ceux qui l’écoutent. Entre ses chansons les plus connues, que les fans semblent bien connaître, elle s’est montrée généreuse et n’a pas hésité à présenter de nouvelles créations.

Un peu à bout de souffle, mais assurée, elle a chanté des paroles lui ressemblant: sensuelles parfois, directes toujours. Alors que la petite scène peinait à contenir toute l’énergie dégagée par l’artiste, trois hors-la-loi dansaient sans gène près de la porte, alors que le reste de la foule se dandinait sagement sur les chaises. La chanteuse de la ville de Québec a profité de l’occasion pour annoncer la sortie d’une chanson la semaine prochaine, ainsi que d’un nouvel album en février, sur lequel elle jure mettre tout son temps. « C’est ma dernière fois à Montréal d’ici là, on se revoit en 2022 » a-t-elle annoncé.

À la dernière chanson, la foule s’est levée suite à l’invitation de l’artiste. Après l’entracte, même pas la peine de se rasseoir, Valence a fait signe à tout le monde de se lever et danser. Assuré, il est monté sur scène en sautillant telle une majorette. Son énergie et sa joie de vivre étaient manifestement contagieuses: tout le monde dansait, se laissant bercer par ses mélodies envoûtantes qui sont la signature de l’artiste.

Quitte à risquer de briser le party dès la première chanson, il a demandé à tout le monde de porter le masque. « Je sais que c’est plate de commencer le show avec une règle […] je respecte les institutions seulement dans le milieu de la culture», a-t-il annoncé.

Au bonheur des spectateurs, Valence a alterné entre des chansons tirées de son nouvel album Pêle-mêle, et celles sorties tout droit de Cristobal Cartel. Au passage, il a pris le temps d’avouer qu’il s’agissait de son premier spectacle dans une salle fermée où la foule avait eu le temps d’écouter ce tout nouvel opus.

De spectacle en spectacle, c’est évident que Valence gagne en aise et devient une vraie bête de scène. Le son du saxophone, toujours bien exploité, berçait la foule qui en redemandait. « Avez-vous remarquer que je me trompe dans les paroles », a-t-il lancé à la foule, qui n’y avait vu que du feu. À court de chansons lors du rappel, il a interprété une deuxième fois son single America.

 

 

Mélancolie

À L’Esco, c’était plus calme. La salle, plus petite, accueillait une programmation plus mélancolique et plus profonde: l’ambiance était moins à la fête. Ça n’empêchait pas les spectateurs d’être attentifs et d’encourager les deux artistes.

Mélanie Venditti, qui a ouvert le bal, s’est enfargée à la première chanson, qu’elle a reprise trois fois. Sa nervosité était palpable. Heureusement, elle était soutenue par une foule qui voulait l’entendre. Dans son costume rappelant un habit d’astronaute diaphane, elle sautillait sur scène, gagnant en confiance à chaque bond. De sa voix claire légèrement hésitante, elle illuminait la scène sombre de L’Esco. L’artiste a principalement interprété des chansons de son dernier album Projection, paru cette année, mais a également pigé dans son plus vieux répertoire.

Entre deux pièces, elle a pris le temps de rappeler aux personnes présentes «à quel point acheter de la merch, ça aide» les artistes, soulignant que c’est la première fois qu’elle en vend. Alors qu’elle semblait de plus en plus confiante, elle a invité son «collègue» Raphaël Léveillé d’Embo/phlébite à l’accompagner à la guitare.

C’était ensuite au tour d’Alexandrine Rodrigue, alias Douance qui a pourvu le poste de guitariste.

À sa dernière pièce, l’artiste y est allée d’un imposant jeu de pédale avec son violon, qu’elle a ensuite troqué pour la guitare. Cette prestation impressionnante a confirmé que Mélanie Venditti n’a pas de raison d’être nerveuse: elle a une niche originale et bien à elle sur la scène québécoise.

Après l’entracte, le public n’a pas été confronté à un alignement particulièrement dépaysant: Léveillé est encore sur scène, à la batterie cette fois, et Venditti s’occupe du synthétiseur alors que Rodrigue chante et oeuvre à la guitare. C’était donc feu vert pour Douance, qui a fait résonner son grunge jusqu’à l’extérieur de la salle. Après une interprétation soignée de Tu vas finir par te tuer, Rodrigue fait rire les spectateurs en spécifiant que Douance, c’est elle et qu’avant c’était Mélanie Venditti. « Ça fait tellement longtemps qu’on attend pour ce show-là! On joue ensemble depuis longtemps aussi alors quand CCF nous ont proposé de faire un show ensemble c’était comme un cadeau», a-t-elle raconté.

Tout comme Ariane Roy, Douance a présenté de nouvelles chansons. Certaines étaient aussi grunge qu’à l’habitude, mais d’autres avaient des tonalités très ’70s, faisant penser à Bon Enfant. C’est donc un spectacle somme toute moins rodé que celui présenté au Ministère, mais présentant tout de même des artistes inspirantes et prometteuses.

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