Corey Gulkin

Corey Gulkin à la Sotterenea | Corey Gulkin est plus rock, plus assumée et la belle découverte Alexia Avina

C’est une soirée placée sous une ambiance apaisée où le public s’assoit à même le sol de la Sotterenea pour découvrir les nouveaux titres de Corey Gulkin, qui affiche son côté plus rock assumé, mettant de côté le folk de ses premiers albums. En ouverture, nous avons droit à une performance solo d’Alexia Avina, entre pop éthérée et ambiante qui en nous a bien impressionné, et à Lune très belle, qui nous a charmés avec ses titres lents et complexes aux atmosphères vaporeuses.

Corey Gulkin plus rock, plus assumée

Corey Gulkin nous propose ce soir ses titres dans une version plus rock que sur ses précédents disques bien plus folk. Elle se cachait alors sous le pseudonyme de Corinna Rose, mais se livre maintenant sous son propre nom, dans une version plus assumée d’elle-même et de sa musique.

Corey Gulkin est au chant et à la guitare et c’est un groupe solide qui l’accompagne sur scène ce soir. Rien de moins que Thanya Iyer aux chœurs et claviers, Pompey à la basse et Milli Hong à la batterie, des artistes que l’on a toujours plaisir à retrouver à travers leurs diverses formations et qui livrent la marchandise!

C’est principalement de nouveaux titres qui nous sont proposés ce soir, tirés de l’album Half Moon à paraître en octobre. Le son de sa guitare avec un effet de modulation nous rappelle les années 80 et elle nous propose des titres plus rock, parfois pop parfois sous le solide beat de Milli Hong. La batteuse est plus tranquille qu’habituellement dans le cadre plus contraignant des chansons que dans un cadre jazz, mais elle reste toujours aussi énergique. La voix de Thanya Iyer appuie les textes de Gulkin avec des envolées de claviers jouissives. Et tout ça, sous le groove impeccable du bassiste Pompey, impassible, mais redoutablement efficace.

On regrettera l’éclairage rougeâtre de la soirée plutôt déplaisant et une boule disco qui tourne assez vite pour étourdir. Il reste que les nouveaux titres de Corey Gulkin sont efficaces avec des textes touchants. On retiendra que Raya est dédié à la communauté queer comme Half Moon, déjà disponible, avec sa guitare tranchante.

Ce concert est une belle présentation de l’album à venir avec d’excellents musiciens en soutien, mais devant un public parsemée, jour de semaine oblige.

L’album Half Moon sortira le 6 octobre 2023 et est en précommande sur bandcamp :

Alexia Avina donne un impressionnant set en solo

Alexia Avina arrive sur scène, seule, avec la guitare empruntée à Corey Gulkin pour un titre plutôt pop, de facture assez classique avec une belle voix très maîtrisée. Jusque là, ça reste assez habituel. Mais la jeune femme lance sa boîte à rythmes et commence à triturer ses pédales pour nous emmener ailleurs.

S’ensuit des titres plus rythmés avec des ambiances qui naviguent entre ambiant, electronica et pop. Elle superpose des voix et des pistes de guitares avec une belle maîtrise des boucles et des sons pour nous emmener et nous garder dans son univers personnel.

Avec une recherche sonore riche et des chansons complexes, c’est un tour de force qu’Alexia Avina nous propose ce soir, toute seule à gérer la structure des titres et à les faire évoluer continuellement.

On peut lui reprocher l’aspect statique de sa performance, principalement assise devant ses instruments électroniques et visuellement cachée par les énormes retours de scène. C’est peut-être un des rares cas où les projections auraient pu dynamiser le concert? Mais l’ambiance était déjà bien électrique.

Elle a grandi en Asie et a vécu à Montréal avant de partir s’installer aux États-Unis. Cette richesse culturelle est peut-être une piste pour comprendre sa musique aux influences multiples, agrémenté d’un talent certain et d’une belle maîtrise des instruments électroniques.

Alexia Avina est une très belle découverte que l’on ne manquera pas de suivre. Son prochain album sortira en novembre 2023 et on a déjà hâte de la retrouver sur scène.

 

Lune très belle et ses chansons oniriques hors norme

La formation menée par l’écrivaine et musicienne Frédérique Roy nous propose des chansons très lentes aux ambiances éthérées, voire oniriques et aux structures complexes. De quoi décontenancer, mais aussi attirer l’attention de l’auditoire.

La formation originale se retrouve sur scène pour la première fois depuis des années, avec Eugénie Jobin à la voix et aux claviers que j’avais découvert au sein du trio Dolman / Rossy / Jobin, mon coup de cœur du festival Off Jazz 2022. Jobin a également un projet solo sous le nom d’Ambroise qui n’est pas si éloigné des ambiances de Lune très belle. Simon Labbé est à la guitare et Gabriel Drolet, à la basse.

Rapidement, le public se rapproche de la scène et s’assoit, le mosh pit va être tranquille ce soir! Avec sa proposition particulière, le groupe a réussi à capter et à maintenir l’attention, avec des arrangements dépouillés, ce qui n’est pas rien.

Hors norme, mais intéressant et captivant, Lune très belle termine son concert avec le titre du même nom et des voix aux arrangements quasiment médiévaux sur une guitare qui sonne comme une lyre. On est rendu loin! Impressionnant.

Le dernier album Ovale de Lune Très Belle est sortie en mai 2023 :

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