Coppélia par le Ballet de Shanghai | Un ballet comique et romantique

Sur invitation des Grands Ballets, le Ballet de Shanghai est pour la première fois de passage à Montréal pour y présenter Coppélia, un ballet classique du 19e siècle. Du 18 au 20 février, à la Salle Wilfrid Pelletier, Franz et Swanilda, fiancés, se laisseront distraire par les poupées grandeur nature du Dr Coppélius.


Présenté pour la première fois en 1870, Coppélia est un ballet chorégraphié par Arthur Saint Léon sur une musique de Léo Délibes. S’inspirant d’un comte d’E.T.A. Hoffman, le ballet fait voyager le public dans la Pologne du 19e siècle. Franz et Swanilda, jeune couple amoureux, songent à se marier. Le tableau idyllique s’assombrit lorsque Franz s’éprend d’une poupée mécanique. Cette poupée, Coppélia, est la création d’un savant fou, le Dr Coppélius, qui n’est pas sans rappeler un certain Dr Frankenstein.

L’intrigue se déroule autour de Swanilda, verte de jalousie devant les mœurs discutables de son fiancé.  Finalement, même si Franz s’est ridiculisé en tombant amoureux d’une poupée sans vie, Swanilda le pardonne et ils se marieront au dernier acte.

Parmi les compagnies de ballet classique internationales, le Ballet de Shanghai est jeune puisqu’il n’existe sous ce nom que depuis 1979. Devenue l’une des compagnies les plus importantes de Chine, le Ballet de Shanghai est connu pour son raffinement et sa rigueur.

La version de Coppélia qu’il présente est celle de Pierre Lacotte, spécialiste de la reconstitution de ballets tombés dans l’oubli. Sorti des tiroirs au début des années 70 pour l’Opéra de Paris, Coppélia fait à présent partie du répertoire de bons nombres de compagnies. Ce ballet comique français en 3 actes intègre les éléments que l’on retrouve souvent dans les grands ballets classiques, à savoir pantomime, mazurkas (danse folklorique polonaise) et grand pas de deux incluant une entrée, un adage (pas de deux lents), un solo de chacun des danseurs principaux, et une coda qui clôture le tout de façon triomphale.

La représentation à laquelle j’ai assisté hier soir combinait discipline classique et interprétation réservée. Notre sentiment général est mitigé, la force de la compagnie en a probablement aussi fait sa faiblesse. Les gestes, bien définis, ont mené à un très beau travail d’ensemble. Il est appréciable d’observer le corps de ballet évoluer sur scène dans de magnifiques décors et costumes, parfaitement à l’unisson, accompagné de la musique de l’Orchestre des Grands Ballets de Montréal.

Cependant, la rigueur d’exécution des pas a quelque peu affaibli l’interprétation artistique. Ainsi, on se surprend à toujours en attendre plus, plus d’amplitude dans les mouvements, plus de fantaisie dans les pantomimes, plus de caractère dans les danses folkloriques.

La rigidité des danseurs, principalement dans le haut du corps, permettait en fait mal aux émotions de passer, résultant en une interprétation qui a manqué de relief. Dans l’ensemble, on y passe un bon moment mais le ballet de Shanghai nous laisse un peu sur notre faim.

 

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