Coachella 2014 – Jour 3 | Arcade Fire, Beck, Lana Del Rey et plus

Un week-end de rêve se terminait sur une forte note dimanche soir pour les festivaliers de Coachella. Avec Beck et Arcade Fire au menu, on pouvait difficilement se tromper.

Pour son troisième jour, le festival Coachella fermait les livres avec deux artistes qui ont un passé avec le festival.

D’abord Beck qui, comme il l’a rappelé sur scène, avait reçu un coup de fil en 1999. « Ils m’ont dit : ‘on veut faire un événement musical dans le désert et on aimerait que tu y sois’. Alors nous avons joué devant, quoi, 8000 personnes sur cette même scène. Quinze ans plus tard, je suis ravi d’y revenir. »

C’était la pleine lune et Beck en a profité pour jouer Blue Moon, seul titre tiré de son plus récent album, le magnifique Morning Phase. Son set d’une heure prenait plutôt des airs de « greatest hits », un peu comme il l’avait fait à Osheaga à l’été dernier.

Ironiquement, sur les t-shirts de Beck que l’on pouvait se procurer à la tente de marchandises, on pouvait y lire « Long live folk ». Mais le show de Beck était tout en rock, de Devil’s Haircut à Where It’s At, en passant par Loser, Black Tambourine, Gamma Ray (version remaniée)… et un savoureux moment soul avec Debra, juste avant la finale.

Du grand Beck, qui semblait en parfaite forme. On doute que ce concert soit à l’image de celui qui sera présenté à la Place des Arts en juin, toutefois, puisque sa tournée devrait mettre davantage l’emphase sur le nouveau disque.

Bref, tout le monde avait l’air impressionné, même Steve Buscemi…

Arcade Fire et Lana Del Rey

Et qui de mieux pour terminer le festival que notre band montréalais chéri, Arcade Fire. Fidèle à elle-même, la bande s’est montrée énergique et bien rodée, menée par un Win Butler de plus en plus confiant dans son rôle de frontman. Il s’est d’ailleurs permis quelques interventions pas piquées des vers, notamment cette citation qui en dit long sur la philosophie du groupe : « Shout out to all the bands on this festival that are still playing instruments ». Disclosure jouait sur l’autre scène au même moment…

Le répertoire d’AF compte maintenant tellement de bons titres que le groupe peut se permettre de laisser des hits de côté tout en donnant un show du tonnerre.

Coachella oblige, Arcade Fire nous réservait une petite surprise : la présence de Deborah Harry, célèbre chanteuse de Blondie, pour l’interprétation de Heart of Glass (succès de Blondie) et Sprawls II (Mountains Beyong Mountains) en duo avec Régine Chassagne, comme pour souligner la forte influence du groupe des années 1980 sur l’approche récente d’AF.

La soirée s’est terminée au sommet de l’intensité avec l’explosive Here Comes The Night Time, puis Wake Up, entonnée à tout rompre par la foule. Le tout s’est conclu quelques minutes après le couvre-feu de minuit, alors on a coupé le micro de Win avant les remerciements. La bande a répliqué en attrapant tous les instruments acoustiques qu’ils avaient (guitare, porte-voix, gros tambour, trompettes et tubas) pour se rendre dans la foule et s’amuser encore quelques minutes avec les fans, à la manière d’un orchestre de fanfare. Un moment magique qui rappelle à quel point AF aime en donner un petit peu plus.

Le jour 3 de Coachella permettait également de voir à l’oeuvre cette chère Lana Del Rey et sa pop orchestrale lente et pleine de spleen. Coachella donnait le coup d’envoi à sa tournée, qui s’arrêtera au Centre Bell en juin.

Pour ceux qui se le demandent : non, Lana Del Rey n’est pas aussi malaisante que lors de son infâme passage à SNL. Mais on ne peut pas dire qu’elle est une bête de scène non plus. Vocalement correcte, elle marche élégamment sur scène en fumant une cigarette, comme si on lui avait montré comment se la jouer « actrice classy » et qu’elle pratiquait la leçon. Rien de très excitant à voir, mais ses musiciens sont excellents et Lana rend bien ses chansons, alors les fans lui sont reconnaissants. Leur amour, après tout, est inconditionnel…

Et il y avait Motorhead sous une tente, qui sonnait comme une tonne de briques, Neutral Milk Hotel toujours aussi déglingué, The 1975 qui ne semble pas avoir impressionné grand monde, et Calvin Harris qui a transformé le parterre de la scène principale en immense plancher de danse.

Tout un week-end dans le désert de la Californie.

Consultez également :

– Résumé du jour 1 : Outkast, Haim, The Knife et plus

– Résumé du jour 2 : Queens of the Stone Age, Muse, Pharrell Williams et plus

– Le site de Coachella 2014 en 24 photos