Chilly Gonzales

Chilly Gonzales (et le Kaiser Quartett) à la Place des Arts | Concerto démocratisé

Le talentueux Chilly Gonzales se produisait lundi soir à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. A ses côtés, le célèbre Kaiser Quartett allemand. La dernière date de leur tournée mondiale, « à la saveur bien particulière ». Puisque c’est à Montréal même, que tout a commencé pour l’artiste.

Une dernière date de tournée sold out, ça se fête! Qui plus est à Montréal. Il n’en fallait pas moins pour que la folie du génie Chilly Gonzales ne fasse son apparition. Comme à son habitude, c’est en robe de chambre et chaussons fourrés qu’il prend place au piano.

Silence is also music

Pas un bruit dans la salle. Juste le son des doigts qui effleurent les touches blanches et noires. Ainsi que le doux bruit des archers sur les cordes des violons. Un ange passe. Le génie parle. Et quand le professeur Chilly Gonzales parle (joue), tout l’monde l’écoute. C’est ainsi. Un moment magique se produit. On peut y voir des étoiles dans les yeux de certains.

C’est tout simplement beau à voir et entendre. La symbiose entre le pianiste et le Quartett est pleine de grâce et de volupté. A en croire ce début de spectacle, on pouvait s’attendre à un simple show de musique classique. Mais c’était sans compter sur la folie de Chilly Gonzales.

 

Maître de l’entertainment

Après avoir pris un malin plaisir à écorcher le travail des producteurs de rap et démontrer à quel point ce genre musical était facile à reproduire, Chilly Gonzales se met… à rapper! Ponctué par un « bitch » et les éclats de rire du public, l’artiste s’attaque en suite à l’électronique. « Un style de musique robotique, à l’image des Daft Punk », dont il est impossible pour nous, humains, de reproduire indéfiniment. « Watch us fail to be a machine » lance t-il sur la merveilleuse toune Prelude To A Feud. Sauf que, même quand Chilly Gonzales et le Kaiser Quartett tente « d’échouer », c’est une réussite. La lumière fixée sur lui, il interprétera quelques titres de son opus Solo Piano 2 avec notamment le célèbre titre emprunté par Apple, White Keys.

 

« Minor Key »

Chilly Gonzales se paye même la tête de ses professeurs, et professeurs actuels, qui s’entêtent à nous faire apprendre des chansons joyeuses comme « frère jacques » ou encore « joyeux anniversaire ». Ça a donc réveillé en lui le désir d’utiliser à outrance la « minor key ». « Rendre tout triste est bien plus beau et fun », lance t-il d’un sarcasme dont lui seul à le secret.

Démonstration avec les titres qui ont traumatisé sa jeunesse. Le public rit aux éclats. C’est hilarant la façon dont il s’y prend et tourne au ridicule certains faits. C’est bien plus qu’un show de musique, c’est un spectacle. Chilly Gonzales démocratise, à sa façon, un show de musique classique. L’humour et le piano, n’ont jamais aussi bien fait la paire.

« Pop artist, not classical artist »

Voilà pourquoi il se définit lui-même comme étant un « pop artist » et non un « classical artist ». Chilly Gonzales produit mais aussi collabore (et a collaboré) avec nombre d’artistes dans sa carrière. Après s’être allongé sur scène et observé le Kaiser Quartett jouer Midnight Express du grand Giorgio Moroder (moment de grâce), l’artiste s’est adonné à une nouvelle démonstration. Avec la complicité du quatuor, ils ont mis en scène la création d’une toune de musique électronique pour finalement faire lever et danser comme des robots toute la Salle Wilfrid-Pelletier. Un grand moment !

Deux ovations et un hommage aux Daft Punk plus tard, le rideau tombe. Chilly Gonzales et le Kaiser Quartett en ont fini de nous divertir. Les yeux pétillent et les sourires sont fixés sur tous les visages. Si Chilly Gonzales se considère comme un « pop artist » et non comme un « classical artist », alors désormais, je veux bien écouter de la pop!

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