Cédrik St-Onge

Cédrik St-Onge au Verre Bouteille | « Ça fait du bien de se revoir »

Cédrik St-Onge, jeune auteur-compositeur-interprète de Gaspésie, présentait devant un Verre Bouteille comble son deuxième et plus récent album en solo, Osoyoos, ce mardi. Malgré la courte durée de sa prestation sur les planches, le public semblait ravi de pouvoir enfin reconnecter avec l’artiste après sa longue pause.

Cédrik St-Onge est un artiste très talentueux, qui n’obtient pas le succès qu’il devrait recevoir.

Enfin, le musicien remplit Le Verre Bouteille, mais St-Onge mérite nettement plus. L’inactivité entre ses deux albums en solo a dû jouer pour beaucoup, mais le mélange folk-rock-alternatif qu’il propose relève souvent d’une recette gagnante au Québec.

Il serait loin d’être improbable de le voir plus souvent fouler de plus grandes scènes par la suite.

 

Serrés

Cédrik St-Onge et six autres musiciens prennent place sur la scène à 21h sous un éclairage rouge démon, rouge mercure, ne laissant paraître que leurs ombres en contre-jour.

Sans attendre, le musicien débute avec Autopilot, à la guitare intime et aux tendres harmonies. St-Onge et les autres musiciens enchaînent sur Un jour à la fois, composition plus rythmée que la précédente.

Et puis, un phénomène se produit au Verre Bouteille. Dès le refrain entamé, une grande portion du public chante les paroles sans se tromper à une seule reprise. Et ce ne sera pas la dernière fois que les auditeurs répondront présents. Le Verre Bouteille semble souvent connaître parfaitement la dizaine de compositions proposée par St-Onge durant la soirée de lancement, alors que le plus récent opus du Gaspésien n’est même pas paru il y a un mois.

« C’est trop petit finalement, mais c’est pas grave on va le faire pareil », lance Cédrik St-Onge après avoir interprété C’qu’on veut pas entendre. Il est vrai que Le Verre Bouteille n’est pas l’endroit le plus adapté à recevoir autant de personnes à la fois. Les plus petits dans le fond ont dû apprécier la musique à travers les épaules des plus grands, tandis qu’une vingtaine d’auditeurs est allée jusqu’à s’asseoir sur le comptoir du bar afin d’apercevoir les sept musiciens sur scène comme il se doit. Et pourtant, ce rapprochement littéral entre les membres du public reflète l’esprit que devrait rayonner un lancement, l’esprit de famille. Peut-être qu’en accueillant plus de personnes dans une plus grande salle, cet esprit ce serait quelque peu dissipé à travers un public un peu moins connaisseur, un tantinet moins amoureux de l’artiste. En famille, entre fans, entassés mais heureux.

Quelques secondes avant de lancer Rappelle-moi ton nom, Cédrik St-Onge explique qu’il n’a plus donné de spectacle depuis environ deux ans.

« Profitez-en parce que ça se peut que vous me revoyez pas la face pour un maudit boutte », plaisante St-Onge.

L’artiste enchaîne avec Carabine, magnifique composition écrite avec son « trésor », de ses mots, Marco Ema, présent sur scène derrière la basse. La palette de St-Onge est grande, la palette de St-Onge est belle : le musicien sait autant s’immiscer dans la douceur d’un morceau folk que transmettre le caractère abrasif du rock. Le deuxième propos est prouvé une fois de plus avec Headlights, à la suite d’accords fort karkwaesque. La patte de Cormier n’est jamais bien loin.

Cédrik St-Onge présente ses musiciens un par un, avant de s’approcher de la fin du spectacle avec Thaïlande. La chanson présente un trio intimiste entre St-Onge, Jeanne Côté et Flavie Melançon, au mariage entre la guitare et les voix presque assez réconfortant pour faire fondre la neige à l’extérieur.

« C’est un rappel c’est officiel », dit St-Onge face à l’enthousiasme du public

Cédrik St-Onge clôture son lancement avec L’astronaute et Demain aux alentours de 22h, après presque une heure de performance. « J’étions Cedrik St-Onge, on se texte », lance l’artiste sur une touche humoristique. Les morceaux, la technique, les arrangements et la présence : tout est finement servi de bout en bout, mais une heure, c’est un peu (beaucoup) court.

Au vu des billets ne coûtant qu’une dizaine de dollars – un tarif presque inimaginable pour n’importe quel concert aujourd’hui –, il est certain que 60 minutes de performance s’avèrent déjà généreuses, mais comment ne pas en vouloir plus en écoutant cette douzaine de titres proposés ce mardi par St-Onge.

Un artiste à suivre attentivement pour la suite, un Verre Bouteille attend vite un Club Soda au tournant.

 

Grille de chansons

  1. Autopilot
  2. Un jour à la fois
  3. C’qu’on veut pas entendre
  4. Rappelle-moi ton nom
  5. Carabine
  6. Headlights
  7. Golden Hour I
  8. Golden Hour II
  9. Thaïlande

Rappel

  1. L’astronaute
  2. Demain

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